Burkina/Suivi citoyen du Référentiel national de développement : des acteurs de la société civile examinent le projet de Rapport alternatif

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Faciliter la Redevabilité et la veille citoyenne et avec la Société civile » (FASOVEIL), le Laboratoire Citoyennetés a organisé, le 26 juillet 2024, à Ouagadougou, un atelier de validation du Rapport alternatif 2023. L’objectif était de soumettre le rapport à l’appréciation de l’ensemble des acteurs intervenant dans la mise en œuvre dudit projet pour recueillir leurs appréciations et recommandations. Les participants étaient issus des structures publiques, des OSC et des opérateurs de mise en œuvre du projet FASOVEIL.

L’atelier de validation du Rapport alternatif 2023 s’est tenu le 26 juillet 2024 à Ouagadougou au sein de la Commission épiscopale Justice et Paix (CJP). Il a regroupé les OSC partenaires dans la mise en œuvre de FASOVEIL, les structures publiques et les deux opérateurs du projet, à savoir le Laboratoire Citoyennetés et la Fondation Hirondelle. La séance a été présidée par Hermann Doanio, Président du Conseil national des Organisations de la Société Civile du Burkina Faso (CNOSC/BF), membre de la TROIKA société civile engagé dans le suivi du référentiel national de développement.
Avant d’entamer les travaux, le Secrétaire permanent du Laboratoire Citoyennetés, Armand Kaboré, a souhaité la bienvenue aux participants et les a remerciés pour leur présence effective à l’atelier de validation du Rapport alternatif.

La première étape des travaux a consisté à une présentation succincte du Rapport. Cet exercice qui a été fait par Babou ZIO, chargé de programme au Laboratoire Citoyennetés pour le compte de FASOVEIL, a fait ressortir la méthodologie suivie, l’analyse des avancées et les défis des 4 piliers du Plan d’action pour la stabilisation et le développement (PA-SD) sur lequel le rapport s’est appesanti avant de terminer par les recommandations que les Organisations de la société civile ont proposées.
A la suite de la présentation introductive, les participants ont procédé à des améliorations, aussi bien dans la forme que dans le fond, du contenu du Rapport. Ils ont terminé la séance avec la reformulation de certaines recommandations et formulé d’autres.

Premier du genre, le Rapport alternatif est une action citoyenne qui permet de faire une lecture nuancée de la performance du Gouvernement à travers la perception des citoyens. Il est donc un outil de plaidoyer auprès des gouvernants en vue d’améliorer la mise en œuvre du Référentiel national de développement. C’est dans ce sens que Babou ZIO déclare : « Le Rapport alternatif se veut un document de plaidoyer élaboré sur la base des perceptions recueillies auprès des citoyens qui permettent d’apprécier les actions du gouvernement ». Il précise en ces termes : « Il s’est agi pour les acteurs de la société civile d’analyser la performance du gouvernement en mettant en exergue les acquis, les points à améliorer et formuler des recommandations ».

Lire aussi : FASOVEIL : La première mouture du rapport alternatif en élaboration

La méthodologie utilisée a consisté d’abord à former les acteurs sur le Référentiel national du développement, notamment sur le processus d’élaboration, la mise en œuvre et du suivi-évaluation. « On a fait appel à des Organisations de la société civile qui sont porteuses d’initiatives citoyennes et capables de réaliser un suivi de la mise en œuvre des actions des thématiques du PA-SD », indique Babou ZIO.

L’une des étapes de ce processus est la validation où les acteurs se retrouvent entre eux pour apprécier la synthèse de ce qui a été fait. « C’est un document important que nous avons produit et qui va être transmis au Gouvernement, qui va certainement prendre en compte nos recommandations, afin d’améliorer la mise en œuvre de la politique publique », a ajouté M. ZIO.

Le Rapport a fait l’analyse de treize actions sur l’ensemble des 4 piliers (secteurs) de développement, à savoir la lutte contre le terrorisme et la restauration de l’intégrité territoriale, la réponse à la crise humanitaire, la refondation de l’État et l’amélioration de la gouvernance, et l’application à œuvrer à la réconciliation nationale et à la cohésion sociale.

Le projet FASOVEIL envisage d’élargir l’analyse à d’autres actions des piliers de développement. « Comme le Rapport est annuel, pour le référentiel de l’année 2024 nous comptons aller au-delà des 13 actions, non seulement pour couvrir l’ensemble des piliers, mais également tous les secteurs de développement », affirme Zio Babou.

Fayçal ZAMPALIGRÉ est chargé de relations extérieures du Conseil national de jeunesse. Il apprécie : « Je suis venu prendre part à l’atelier de validation du Rapport alternatif produit par le projet FASOVEIL. C’est un Rapport qui est vraiment attendu, un Rapport de bonne facture qui viendra compléter le Rapport d’État. Ce Rapport vient montrer la synergie d’action qu’il y a entre la société civile et le Gouvernement, parce que parfois on a tendance à croire que les actions de la société civile s’opposent à celles du Gouvernement. Mais ce rapport vient souligner que les actions de la société civile viennent en complément à celles du Gouvernement. »
Fatoumata KABORÉ, de la Direction générale de la Coopération, a également apprécié le rapport. Pour elle, le comité qui a été mis en place pour le travail a fait un travail remarquable.

FASOVEIL est une initiative citoyenne portée par le Laboratoire Citoyennetés et la Fondation Hirondelle. Il est financé par la Coopération suisse et l’Union européenne. Cette initiative consiste à apporter un appui technique et financier aux OSC pour qu’elles mettent en œuvre des initiatives citoyennes notamment en termes de suivi citoyen des politiques publiques, particulièrement le Référentiel national de développement.

En perspective, après avoir validé le Rapport, il y aura la diffusion et le suivi de la mise en œuvre des recommandations.

Céline SÉOGO, Observatrice Civitac, Ouagadougou

Partager sur :