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L’Association Tind Yalgré : un acteur clé de l’insertion professionnelle des jeunes dans la province du Kourwéogo

Le développement harmonieux et durable des Etats implique et exige la participation efficiente de toutes les couches sociales, notamment les jeunes, qui constituent la force et l’avenir de toute Nation. Les gouvernants burkinabè ayant bien compris cela, ils ont accordé dans le Plan national de développement économique et social (PNDES) une place de choix à la promotion de l’emploi décent et la protection sociale des jeunes et leur autonomisation à travers l’entrepreneuriat (deuxième axe stratégique). A leurs côtés, notamment au plan local, quelques Organisations de la société civile abondent dans le même sens. C’est le cas de l’Association Tind Yalgré (ATY), avec son projet d’appui à l’insertion professionnelle des jeunes vulnérables de la province du Kourwéogo.

L’Association Tind Yalgré (ATY) est une association de droit burkinabè à but non lucratif créée en 1989 à Boussé, dans la province du Kourwéogo, où est basé son siège. Au départ, il s’agissait d’un groupement d’agriculteurs dénommé Wend N’Goundi (Dieu est notre guide, en langue locale mooré) du village de Zan, département de Boussé, dont les activités étaient orientées vers la recherche de l’autosuffisance alimentaire au profit de ses membres. En effet, pour lutter efficacement contre la forte dégradation des terres et la baisse de la fertilité des sols qui s’accéléraient à un rythme fulgurant, il fallait que les paysans s’organisent entre eux.

Au fil du temps, les actions du groupement prennent de l’envergure et couvrent toute la province du Kourwéogo. Alors s’impose la nécessité d’une évolution structurelle du groupement vers une faîtière, dont les membres actifs sont désormais des personnes morales (groupements) avec le même désir d’éradiquer la misère et de transformer qualitativement leur condition de vie.

C’est ainsi que naquit, en 1994, l’Association Tind Yalgré, qui signifie « Nous gardons l’espoir que nous allons grandir » , et a été reconnue le 5 décembre 1994 sous le récépissé n°94-020/MATD/POTG/HC. D’après le Président Madi SAWADOGO, « Le choix de ce nom s’explique par le fait qu’au début de nos actions les gens ne croyaient pas en nous, ils se disaient qu’on n’irait pas loin parce que nous ne sommes pas allés loin à l’école et on ne sait pas lire et écrire. Effectivement nous avons rencontré des difficultés au début pour avoir notre simple récépissé ; ce n’était pas simple. »

ATY est donc née de la transformation du groupement Wend-N’Goundi du village de Zan. Avec trois groupements (deux groupements mixtes et un groupement féminin) constitués de 163 membres, dont 103 femmes au départ, elle compte de nos jours 70 groupements membres, dont 15 groupements féminins et 55 groupements mixtes, avec plus de 2 100 membres individuels.

Le projet d’appui à l’insertion professionnelle des jeunes vulnérables
Financé par Solidar Suisse et mis en œuvre par l’Association Tind-Yalgré (ATY) depuis 2017, le Projet d’appui à l’insertion professionnelle des jeunes vulnérables de la province du Kourwéogo entre dans la mise en œuvre du plan stratégique de 2017-2020 de l’association. Il vise à accroître l’employabilité des jeunes vulnérables du Kourwéogo à travers l’alphabétisation et la formation professionnelle qui les conduiront à un emploi décent. Ces jeunes, qui ont un âge compris entre 16 et 24 ans et souvent un peu plus, bénéficient d’une formation de courte durée, allant de 3 à 12 mois auprès des maîtres formateurs, au terme desquels ils sont dotés de kits d’installation avec le matériel nécessaire pour travailler à leur propre compte. Ce que confirme le Président de l’association : « Nous donnons la chance à des jeunes qui sont en situation de précarité, déscolarisées ou abandonnés à eux-mêmes, d’apprendre un métier et de se prendre en charge à travers des emplois décents. Nous leur permettons de se former notamment dans les domaines de la fabrication de pain local, la coiffure, le lavage et la vulcanisation des engins et l’installation de plaques solaires. »

M. SAWADOGO, Président de ATY.

Mais, il précise que l’on n’impose pas le domaine de formation à ces jeunes. Après la phase de sensibilisation, l’information leur est donnée sur l’opportunité qu’offre l’association sur la question. Ceux qui sont intéressés expriment leur besoin et échangent avec des spécialistes de l’action sociale, des psychologues, afin que ceux-ci comprennent leur situation et mesurent leur niveau d’engouement pour le domaine dans lequel ils souhaitent se lancer, et leur apporter un appui-conseil. Cette phase est importante, à entendre le Président de l’association, parce que : « Souvent nous avons affaire à des jeunes qui n’ont pas envie de se donner vraiment à fond, ils ont juste besoin d’argent temporairement ou du matériel après la formation pour revendre et s’adonner à leur vie d’avant. Pourtant, ce n’est pas notre but. C’est pour cela que nous nous attachons les services de spécialistes en la matière pour sonder ces enfants et continuer le processus avec ceux qui sont susceptibles de poursuivre. » N’empêche qu’après le recrutement, et même l’installation, des abandons sont observés, mais pas en nombre élevé, à en croire M. SAWADOGO : « Nous avons parlé de quelques échecs, mais il y a des succès et nous nous réjouissons que ces succès sont en nombre plus élevé que les échecs. »

Des jeunes en formation en lavage et vulcanisation d’engin.

Il faut noter que depuis le lancement du projet, en 2017, jusqu’à ce jour, l’association a accompagné environ 42 jeunes dans l’accès à un emploi décent. En plus de la formation technique, ces derniers sont formés en entrepreneuriat, puis bénéficient d’un appui pour l’élaboration de plans d’affaires.

Mlle Ilboudo, installée dans son salon de coiffure après sa formation.

Mlle Yvette ILBOUDO fait partie de ces bénéficiaires. Formée en coiffure, elle est installée dans son salon de coiffure dans la ville de Boussé, il y a environ un an. Selon elle, elle tire son épingle du jeu car elle arrive à subvenir à ses besoins : « En tout cas je ne me plains pas, parce que avant cet accompagnement j’aidais à vendre des légumes au marché et franchement je n’arrivais pas à joindre les deux bouts. Aujourd’hui je rends grâce à Dieu et je continue à remercier ATY parce que je m’en sors bien. »

Comme Mlle ILBOUDO, ils sont nombreux, ces jeunes qui trouveront leur épanouissement à travers de tels accompagnements.

Anaïs MONÉ, Observatrice Civitac, Plateau central

     

 

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