Prise en compte du genre dans les travaux HIMO : Helvetas lance la réflexion à Fada
Dans le cadre de la mise en œuvre des activités du programme d’appui à la décentralisation et à la participation citoyenne (DEPAC), Helvetas a organisé, le mardi 8 décembre à Fada N’Gourma, un atelier régional de réflexion sur la place « du genre et de l’inclusion sociale » dans les projets d’investissement à Haute intensité de main-d’œuvre (HIMO).
Les travaux à haute intensité de main-d’œuvre (THIMO) tiennent une place importante dans les projets de développement. C’est une approche privilégiée de l’ONG Helvetas Burkina dans la mise en œuvre de plusieurs projets, dont celui de piste rurale dans la région de l’Est. « Au-delà des réalisations physiques, les THIMO touchent au moins quatre dimensions, dont le renforcement de la participation citoyenne aux investissements publics, la cohésion sociale dans la création d’expertise locale et la promotion de l’emploi, la légitimation et le renforcement des capacités d’action des institutions locales », explique Seydou SOMA, chargé de programme à Helvetas.
Selon la Politique Nationale sur le Genre, « le genre doit être analysé sous l’angle des inégalités et des disparités entre hommes et femmes en examinant les différentes catégories sociales dans le but d’une plus grande justice sociale et d’un développement équitable ».
Pour planter le décor de la réflexion, le facilitateur du jour, Bouraima KABORÉ, a fait une définition des concepts de genre, d’équité et de justice sociale, d’inclusion. M. KABORÉ a d’abord procédé à une définition du concept genre, qui, a-t-il rappelé, porte souvent à confusion. « Il est important de faire le distinguo entre genre et sexe. Le sexe est une catégorie biologique et fixe, alors que le genre, quant à lui, se réfère aux structures sociales. » Il explique ensuite que le genre est un outil d’analyse qui permet d’avoir un regard critique pour cerner les inégalités des rapports sociaux entre femmes et hommes ; c’est pourquoi il est nécessaire de l’inclure dans les différents projets.
Des pratiques d’inclusion du genre observables sur le terrain
Selon les participants, plusieurs expériences de prise en compte des dimensions genre et inclusion sociale dans les THIMO sont disponibles. « Nous avons identifié les outils de gouvernance tels les plans communaux de développement, les schémas d’aménagement des pistes, etc. comme des éléments qui permettent une prise en compte du genre dans nos collectivités », indique Tibandiba LANKOANDÉ, premier adjoint au maire de Bogandé. Certains groupes ont relevé également l’exigence du pourcentage au niveau des mairies, l’intermédiation qui priorise les femmes et les jeunes dans le recrutement des travailleurs locaux.
L’intermédiation sociale, un outil majeur dans la prise en compte du genre dans les THIMO
L’intermédiation sociale est outillée par Helvetas dans le processus de réalisation d’une piste rurale. M. SOMA explique : « Au début c’était difficile de mobiliser les femmes sur le chantier. C’est pourquoi depuis, dans le processus, nous procédons à une mise en place d’opérateurs appelés cellule d’intermédiation ou médiateurs sociaux. Ces derniers-là initient des séries de rencontres dans la zone d’intervention du projet avec les responsables religieux, les CVD et les élus locaux pour montrer l’importance de la prise en compte du genre. Ils font également des sensibilisations au profit de la masse. »
Des difficultés subsistent
L’absence de main-d’œuvre masculine dans certaines localités, la confiscation de la rémunération des femmes par leurs maris occasionnant souvent des abandons de travail, la non-prise en compte du genre dans les cahiers de charges des entreprises.
Des solutions pour une édification de l’approche Genre et Développement
L’approche Genre et Développement (GED) vise l’intégration des préoccupations de genre (inégalités/disparités d’accès, de contrôle, de prise de décision, participation, division du travail, autonomie, etc.) dans l’analyse, la planification, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation, et l’organisation de politiques, programmes et projets de développement.
« Il s’agit d’une approche qui cherche à promouvoir l’égalité/équité dans tous les domaines où les écarts entre les hommes et les femmes sont patents », explique M. KABORÉ. Et pour y arriver, les participants préconisent l’instauration d’un quota genre sur les différents cahiers de charges, le renforcement des capacités des différents acteurs (entreprises, collectivités territoriales, services techniques décentralisés, conseil villageois des pistes) sur le concept genre.
Tûwênd-Nooma Jean Damase ROAMBA, Observateur Civitac, région de l’Est
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