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Région WAP : les chaînes de valeur ajoutées comme moteur de développement économique

Le parc national W doit son nom au tracé en forme de W d’une partie du cours du Niger. Il forme, avec les aires protégées limitrophes d’Arly et de la Pendjari, la région W-Arly-Pendjari (WAP). Garantir l’intégrité de ce patrimoine mondial naturel et réduire la pauvreté des populations riveraines est le combat de l’ONG ACRA, à travers le Programme RBT-WAP|GIC-WAP mis en œuvre dans 7 communes riveraines de ces parcs, de la région de l’Est. Pour ce faire, ACRA a développé des chaînes de valeur ajoutées (CVA) comme moteur pour l’autonomisation financière des populations et comme stratégie de réduction de la pression humaine sur le complexe écologique.

La région WAP constitue la plus vaste aire protégée de savane d’un seul tenant en Afrique de l’Ouest. Celle-ci s’étend sur plus de 30 000 kilomètres carrés entre le Bénin, le Burkina Faso et le Niger. Les importantes populations d’animaux sauvages, l’ampleur et la diversité du paysage de savane, de même que les zones humides abritant de nombreuses espèces, sont d’un intérêt mondial. La région WAP est inscrite depuis 2017 au patrimoine mondial naturel de l’Unesco, et, depuis 2020, reconnue en tant que réserve de biosphère transfrontalière, partie prenante du réseau de l’Unesco « Programme sur l’Homme et la biosphère » (MAB).

Démarrées depuis mi-2018, les activités d’autonomisation financières de l’ONG de coopération italienne ACRA se sont concentrées sur cinq chaînes de valeur ajoutées, à savoir le karité, le sésame, le soja, le miel et le mung bean. Selon Clémence TANKOANO, chargée du genre et du suivi-évaluation à l’ONG ACRA, ces cinq chaînes de valeur ajoutées sont à la fois « une opportunité pour réduire la pauvreté des populations riveraines et de les impliquer dans la protection des parcs ». C’est pourquoi des formations ont été délivrées à plusieurs milliers de personnes pour leur apprendre à transformer les produits locaux et à créer des micro-entreprises. « Nous avons fait des formations avec eux, nous avons facilité le financement de plusieurs micro-projets des femmes. C’est donc ces activités qui ont été menées durant ces deux années avec les acteurs locaux. La brochette de soja et celle de mung bean n’étaient pas des recettes qu’on connaissait bien ici à l’Est et qui étaient rentrées dans nos habitudes alimentaires. Mais de nos jours, la donne a beaucoup changé. Il en de même pour le jus de mung bean et des graines de sésame grillées. Ce sont des CVA qui existent depuis longtemps dans notre région mais qui n’avaient pas atteint le stade de produit fini que nous avons aujourd’hui », relate Clémence TANKOANO.

Pour elle, tout le défi maintenant c’est d’aller au-delà, en vulgarisant ces savoirs locaux à toute la région et au niveau national à travers la participation aux différentes foires.

L’organisation ou la participation à des foires pour valoriser les acteurs et les produits
Pour valoriser les acteurs et les produits issus de ces CVA, ACRA a organisé quelques foires provinciales et une régionale à Fada N’Gourma, fin décembre 2020. « Nous avons dépassé les indicateurs qu’on nous avait assignés en termes de formation, mais je pense qu’on peut encore accompagner nos partenaires (ndlr les bénéficiaires) des 7 communes riveraines au parc, dont celles de Logobou, de Diapaga, de Tansarga, de Tambaga et la commune de Mandjoari, détachée du parc, avec de la visibilité pour l’écoulement des différents produits. Ce programme travaille à améliorer les conditions de vie et la situation économique des populations qui vivent autour des parcs et c’est un grand défi. »

Clémence Tankoano, chargée du genre et du suivi-évaluation à l’ONG ACRA.

Faire preuve de résilience face aux difficultés
La situation sécuritaire, préoccupante dans la zone, a été une difficulté mais n’a pas empêché de travailler. « Avec les ramifications au niveau provincial, nous avons pu travailler sans incident majeur, rassure Clémence TANKOANO. Nous avons un dispositif de veille qui permet la collecte des informations pour permettre aux acteurs terrain de se déplacer. »

Pour la plupart des bénéficiaires interrogés, la transformation des produits de ces chaînes de valeur ajoutées ont embelli leur vie. Mariam CISSÉ, de Diapaga, témoigne : « J’ai commencé un peu, un peu avec les brochettes grillées. Par la suite, j’ai expérimenté les chips de soja. Et sincèrement, cela m’est bénéfique… Nous mangeons, et c’est grâce à ça que je scolarise mes enfants et les soigne quand ils sont malades. »

Et depuis quelque temps, elle est devenue formatrice auprès de ses pairs pour d’autres groupements ou organisations locales. Mais cette entrepreneure et mère de famille est catégorique : le nœud gordien de l’écoulement des produits se laisse toujours chercher.

Tûwênd-Nooma Jean Damase ROAMBA, Observateur Civitac, région de l’Est

     

 

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