Le tissage de pagne : un métier en plein essor à Zorgho
Le secteur informel, particulièrement le tissage de pagne, est de plus en plus développé dans nos contrées.
Ce samedi 10 juillet 2021, dans la ville de Zorgho, nous sommes allée à la rencontre d’une jeune femme de la trentaine environ, de taille moyenne et à la peau d’ébène du nom de Nathalie OUÉDRAOGO. C’est à son lieu de travail, vêtue d’un pagne et d’un Tshirt, qu’elle nous a reçue. Cette jeune dame, après s’être essayée à certaines activités, a fait aujourd’hui du tissage sa principale source de revenu. Accoudée à sa machine, elle nous raconte ses débuts : « J’ai commencé le tissage de pagne depuis 2002. Au début je tissais toute seule pas loin de la mairie, et je vendais en même temps des légumes. J’ai aussi vendu du sorgho rouge pour le dolo (boisson locale). Donc, quand quelqu’un venait acheter les légumes, j’arrêtais pour lui vendre et je retournais tisser. Ce n’était pas facile, mais par la suite Dieu a fait grâce. »
Une activité bien rentable
C’est un métier qui nourrit bien son homme. En effet, c’est grâce à celui-ci qu’elle arrive à subvenir aux besoins de sa famille. Elle travaille avec dix-sept (17) jeunes filles et femmes mariées qu’elle forme. Elle explique : « J’ai commencé à avoir beaucoup de commandes de pagnes de mes clientes qui venaient acheter les légumes. De bouche à oreille, l’information est passée et beaucoup de jeunes filles et même les femmes mariées viennent apprendre avec moi. Ce qui m’a poussée à faire du tissage mon activité principale, c’est que pour moi le " travail de la main " est préférable au commerce par exemple, parce qu’on peut y faire faillite. Alors que dans l’autre cas, même si on ne gagne pas beaucoup d’argent, on se débrouille au quotidien, et c’est mieux ainsi. Nous achetons les fils en coton de couleur blanc sale que nous lavons à l’eau de javel pour leur donner la couleur blanche. Ensuite, nous les recolorons avec de la soude. Nous tissons sur commande. Nous vendons le pagne et demi à 7 500, 8 500, ou 10 000 F CFA en fonction de la qualité souhaitée par le client. Nous ne vendons pas en gros, parce que ça rapporte moins. »
Des difficultés existent
D’après elle, le tissage, quand bien même il nourrirait son homme, se heurte à beaucoup de difficultés : « Aujourd’hui on peut dire qu’on s’en sort doucement, parce que grâce à ce métier je m’occupe de mes enfants. Seulement il y a encore des difficultés à surmonter. Par exemple, vous voyez qu’on a qu’un seul hangar et celui-ci ne couvre pas toute la cour. Quand il pleut, on ne peut pas tisser, alors qu’on est en saison pluvieuse. Cela crée souvent des retards de livraison. De plus, les machines qu’on utilise sont artisanales et lentes. Il existe des machines industrielles plus rapides mais qui sont hors de portée, parce qu’elles coûtent des millions. Si nous pouvions avoir de l’aide, ça nous serait vraiment bénéfique », relate la promotrice Nathalie OUÉDRAOGO.
Le tissage au Burkina Faso, et particulièrement dans le Ganzourgou, est toujours au stade embryonnaire. Ce métier est prometteur et pourrait davantage contribuer au développement de l’économie locale s’il est encadré et soutenu.
Rosine LOMPO, Observatrice Civitac, Zorgho
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