Bogandé : les défis de la pêche hivernale
En cette période hivernale, les activités de la pêche se font rares. Ils ne sont qu’un groupuscule de pêcheurs qui pratiquent cette activité à Bogandé. Avec toutes ces pluies, ces derniers ne prennent pas le risque d’aller « à la chasse aux poissons ». En plus les poissons se font assez rares durant cette période de l’année. Certains pêcheurs affirment que la période juillet-septembre est la période de reproduction des poissons. D’où leur rareté en ces temps.
Il est 6 h 45 mn, l’astre du jour vient d’amorcer son ascension. Nous sommes aujourd’hui samedi 24 juillet 2021, nous nous trouvons le long des berges du barrage, au secteur 6 de Bogandé. Ici l’affluence n’est pas au rendez-vous, il n’y a que quelques piroguiers munis de leurs filets et prêts « à aller à la chasse aux poissons ». Cependant, compte tenu de la saison hivernale, les poissons se font rares, et même s’il y en a, ils sont encore petits. Pour en trouver de gros, il faut attendre jusqu’au mois de mars. Nous faisons la rencontre de Issiaka THIOMBIANO, un semi-pêcheur, car en plus de la pêche il pratique d’autres activés. Il nous affirme qu’avec la pêcherie durant la saison des pluies, il a du mal à joindre les deux bouts, d’où les activités connexes. Il est 7 h 23 mn, Issiaka « largue les amarres ».
Un peu plus loin nous croisons un autre « mordu de poisson ». Il s’agit de Roland LOMPO, 41 ans et père de trois enfants. Il déclare que la rareté du poisson est due aux activités maraîchères, marquées par l’utilisation des pesticides et l’ensablement du barrage. Poussant sa pirogue de fortune à l’eau, Roland va « à la traque aux poissons » à 9 h 12 mn.
A 11 h 19 mn, Issiaka rejoint les berges du barrage. Il ne rapporte qu’une cinquantaine de petites carpes, qu’il espère pouvoir céder à 4 000 F CFA aux revendeuses.
Une activité bien pénible en ces périodes
Quelques revendeuses, comme Maïmouna COMBARY, viennent parfois se ravitailler au débarcadère du barrage. « En cette saison il est difficile d’avoir de gros poissons. On se contente de ce que les pêcheurs nous rapportent. Parfois on achète avec les fournisseurs d’autres régions », explique Maïmouna COMBARY.
Oumou OUOBA, quant à elle, est fumeuse de poisson. Assise à environ 400 m du barrage avec un fumoir pouvant recevoir deux grillages, elle fume le poisson que rapportent les pêcheurs du barrage. « Avant je pouvais fumer 25 à 30 kg de poisson, mais maintenant j’en fume à peine 10 kg », déclare-t-elle, toute triste.
Alors que l’astre du jour a déjà atteint le zénith depuis bien longtemps, nous décidons de prendre congé des pêcheurs quand, soudain, nous aperçûmes à l’horizon Roland qui rejoint les berges avec à son bord presque la même « prise » qu’a faite Issiaka.
Landry NIKIÈMA, Observateur Civitac, Bogandé
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