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Zorgho : Le centre Alain DECOPPET apporte sa pierre à la construction d’une éducation inclusive

C’était le vendredi 23 juillet 2021 aux environs de 10h à Zorgho, sous quelques fines gouttelettes de pluie que nous avons foulé le sol du Centre Alain DECOPPET pour honorer le rendez-vous que nous nous sommes donnés quelques jours avant.

Arrivés, il y’avait déjà sur les lieux le fondateur, le directeur et deux élèves (dont un vivant avec un handicap visuel) du centre qui nous ont accueilli avec de grands sourires. Après les salutations d’usages, nous avons rappelé l’objectif de notre visite qui est d’échanger avec ces derniers sur le mode de fonctionnement du centre. Pour rappel, l’éducation inclusive favorise l’accès à l’éducation de tout enfant peu importe sa particularité. En effet, qu’il soit handicapé visuel, moteur ou mental tout enfant à droit à l’éducation comme le stipule la Convention relative au Droit de l’Enfant (CDE) en son article 28.

Les différentes interventions.
Nous avons d’abord écouté le fondateur, qui nous a expliqué les tenants et aboutissants de ce centre de formation et d’éducation. Il s’est donc adressé à nous en ces termes. « Je suis le pasteur B. Emmanuel, je suis président de l’association handicapés visuels Wend-bénédo du Ganzourgou. Nous avons un centre qui fait plusieurs activités avec un accent particulier mis sur l’école (inclusive) et l’alphabétisation. On avait commencé avec une école braille seulement, mais depuis 2013 c’est l’éducation inclusive. Ce qui veut dire que les handicapés et les enfants normaux y ont leur place. On n’a pas de salles spécialement destinées aux handicapés et d’autres destinés aux enfants normaux. Quand on dit école ou éducation inclusive c’est-à-dire que vous devez avoir la capacité de donner cours aux enfants handicapés et à ceux dits normaux dans la même salle ».

Les défis et enjeux d’une éducation inclusive.
Emerveillés nous avons demandé au fondateur comment ils parviennent à de tels exploits. Avec un sourire timide il réplique : « Beaucoup de gens nous demandent souvent comment on arrive à le faire, mais les maîtres ont les moyens de faire cela. Ils ont une formation. Nous avons notre structure du nom de « Alliance Biblique » basée à Ouagadougou, c’est là-bas que nous faisons les formations. Donc tous les enseignants qui y sont passés peuvent enseigner les deux types d’enfants en même temps ».

Le potager du centre, Alain DECOPPET.

D’autres activités sont également pratiquées à Alain DECOPPET.
« Il y’a l’alphabétisation en Mooré pour les handicapés adultes. En plus de ça, nous les initions aux métiers comme l’élevage, l’artisanat (tissage de chaises, sac à main). Puisque y’en a qui ont un âge avancé pour l’école donc on leur apprend un métier. »

La prise en charge des enfants issus de milieux difficiles
Il a aussi été question des difficultés financières que vivent certains élèves et des moyens mis en œuvre pour les soutenir. Le Fondateur nous explique : « Ici par exemple, les élèves handicapés (peu importe le handicap et le degré du handicap) ne payent rien. Nous comptons à ce jour un effectif de 80 des élèves (42 filles et 38 garçons), dont 18 handicapés visuels. Ils vivent ici, dorment mangent, se lavent… Ce sont les élèves dits normaux qui payent. Même eux, ce sont les frais de L’Association des Parents d’Elèves (APE) qu’on leur demande de payer pour le moment. Il n’y a donc pas d’enfant qui va venir à Alain DECOPPET et rencontrer des difficultés financières. Nous avons des partenaires qui nous accompagnent telles que : le Fond National de l’Education Non Formel (FONEF) »

La ferme.

Pour finir nous avons écouté le témoignage d’une jeune fille du nom de Sawadogo Marata âgée de 23 ans (handicapée visuelle) qui nous a expliqué son passage au centre et les défis qu’elle a dû relever pour s’en sortir. Lisez plutôt. « Je suis Sawadogo Marata, 23 ans. J’ai eu mon CEP en 2018, je fais la classe de 4ème et à la rentrée prochaine en septembre je ferai la classe de 3ème. Je ne suis pas née aveugle, c’est une maladie qui m’a fait cela. Quand je suis arrivée, j’ai commencé avec le braille en mooré et lorsqu’ on a ouvert l’école inclusive en 2013, j’ai poursuivi là-bas. Quand le maître fait le cours j’écoute, quand il explique, après quand il écrit au tableau, je demande à mes camarades qui lisent à haute voix et moi j’écris en braille. Une fois arrivée à la maison, j’étudie et je compose les devoirs comme les autres.
Grâce à cette école, on sait que notre handicap n’est pas une raison d’exclusion sociale. Nous méritons aussi l’éducation. Parce que c’est très important. J’ai entendu dire qu’il y’a un concours des aveugles qui peut me permettre de travailler à l’action sociale ou d’enseigner le braille aux handicapés visuels comme moi. »
Par ailleurs, Marata lance un cri de cœur aux handicapés comme elle et surtout à leurs parents : « Je demande à mes camarades qui sont dans la même situation de ne jamais baisser les bras parce que la vie est ainsi faite et on ne sait jamais, c’est Dieu seul qui sait l’avenir. Tout ce qu’on peut c’est demander aux parents d’inscrire leurs enfants dans les écoles adaptées aux aveugles et de les soutenir. »
C’est sur ces propos de notre jeune fille battante qui nous a laissé sans voix et très émus que nous avons pris congé de nos interlocuteurs.

Le fondateur à l’extrême droite, les deux élèves et le directeur.

Rosine LOMPO, Observatrice Civitac, Zorgho.

     

 

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