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Flambée des prix des produits alimentaires à Titao, les citoyens dans une incertitude

Ces derniers jours, nous avons fait le constat que des voix se lèvent pour critiquer une hausse des prix des produits alimentaires. C’est donc pour comprendre cette situation que le mardi 17 août 2021, nous avons effectué une tournée dans la ville de Titao, province du Loroum, pour nous imprégner des conditions de vie des citoyens.

« On ne sait absolument pas ce qu’on va devenir. Non seulement, on n’a rien comme sous, pour payer, mais pire aussi, les denrées alimentaires sont devenues chères. Certes, nous étant des déplacés internes, bénéficions gratuitement de soutiens, surtout le maïs, auprès de la SONAGESS, à travers l’action sociale. Mais ça ne suffit pas et on achète aussi au marché pour combler », décrit Moussa GANAMÉ, un déplacé interne, dans un ton mélancolique.

Les conditions de vie selon eux, sont devenues difficiles. Depuis quelques mois, ils assistent à des augmentations des prix de certains produits de premières nécessités tels que les céréales (maïs, mil, sorgho etc.) et l’huile, sur le marché.
« Ce qu’on nous distribue, on s’en félicite vraiment, mais, ça ne suffit pas à nos familles. Il est également difficile d’en avoir parfois. Actuellement, ils n’ont pas ouvert parce qu’il n’y a plus rien dans le magasin. Il faut donc payer au marché en attendant. Or, au marché, c’est devenu si cher. Nous-mêmes sommes conscientes que c’est difficile de nourrir quelqu’un de cette manière, mais c’est la situation qui nous impose ça  », soutient une femme déplacée interne qui a requis l’anonymat.

Ils sont nombreux, d’ailleurs la quasi-totalité, qui clament la crise sécuritaire avec son corolaire comme cause de toutes les perturbations économiques et sociales dans la province. En effet, les attaques perpétrées contre de nombreux villages, l’année passée, ont obligé les populations à abandonner leurs villages, leurs champs pour trouver refuge dans la ville de Titao. Il n’y a donc pas eu une possibilité de pratiquer l’agriculture pour se nourrir. C’est ainsi que cette ville, majoritairement peuplée aujourd’hui par des déplacés internes, vit dans un contexte difficile. On peut se convaincre en jetant un coup d’œil devant la Direction Provinciale de l’action sociale. Chaque jour ouvrable, des centaines de personnes inondent le service pour s’enrôler afin de bénéficier d’une aide.

Locaux de la SONAGESS à Titao.

« Ce n’est que le maïs de la SONAGESS qui est abordable aujourd’hui. Là-bas, les trois tines coûtent 6.000f CFA. Alors que chez les commerçants les 3 tines font 12.000CFA, en raison de 4000f la tine. Précisons que le récipient qui contient la pâte de tomate de 220g, commune appelé "Garib botte", rempli de maïs, coûte 400f l’unité ; et il en faut 10 pour avoir une tine. Le sac de 100kg coûte alors 24.000f CFA. C’est pourquoi, on est obligé d’aller vers la SONAGESS. Mais, le problème est que les stocks de la SONAGESS ne suffisent pas. C’est vrai qu’elles (les autorités) grouillent, parce qu’avec ce nombre important des déplacés internes, ce n’est pas facile. Mais, nous qui ne sommes pas des déplacés internes n’en bénéficions pas gratuitement », déclare KINDO Moumini, habitant au secteur 3 de Titao.

« Nous ne pouvons pas comprendre que malgré la crise sécuritaire, des gens travaillent à rendre la vie encore plus difficile, en augmentant les prix des produits. Même l’huile qui coûtait 800f FCFA le litre, est passée à 1.200f avec la même unité. C’est grave », déplore Ousmane KAGONÉ sur sa moto.

Les boutiquiers grossistes, sur cette question d’augmentation des produits, se disent eux aussi étonnés de constater la même situation.
«  Si ceux qui nous livrent, augmentent là-bas, qu’est-ce que nous pouvons faire ici ? On sera obligé d’augmenter, surtout qu’il y a la question de transport aussi qui est là. Tu ne peux pas payer un produit à 500 f à Ouagadougou et venir vendre ce produit à ce même prix à Titao. » Souligne un commerçant au marché de Titao.

Pour les vendeurs de céréales, les denrées alimentaires ont manqué, et c’est ce qui justifie la hausse des prix. Le constat est le même avec les autres céréales comme le petit mil qui coûte aussi cher.

Céréales en vente au marché de Titao.

Face à cette situation, les populations proposent une réglementation des prix des produits alimentaires par les autorités. Également, elles souhaitent l’augmentation des dotations de la SONAGESS. Enfin, certains estiment qu’il faut travailler à réduire l’exportation des cultures vivrières à cause du contexte difficile.

Abdoulaye OUÉDRAOGO, Observateur Civitac, Titao

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