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L’avenir du Sahel : Raogo A. SAWADOGO propose une sortie de crise en trois points

Le président du Laboratoire Citoyennetés (LC) a pris part, ce vendredi 3 septembre 2021, à un panel de réflexion sur les crises que connaissent les pays sahéliens ces derniers temps. C’est un panel virtuel qui a réuni une dizaine de personnes ressources de différents domaines du Mali, du Niger, du Sénégal et du Burkina Faso et les membres du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO), organisateurs dudit panel. Les débats ont porté sur les crises alimentaires, sécuritaires, sanitaires, socio-économiques, sociopolitiques, climatiques des pays sahéliens. Il a été modéré par Laurent BOSSART, Directeur du Secrétariat du CSAO.

Que pensent les ressortissants de la zone sahélienne des multiples crises que la région traverse ? quelles pistes esquisser pour sortir de la « spirale descendante » ? quels ressorts invoquer pour ramener le mieux-vivre-ensemble dans la région ? quels sont les mécanismes endogènes et les meilleures pratiques qui peuvent servir de leviers ? quelles sont les perspectives du Sahel à venir ? Voilà les questions auxquelles ont été soumis les panélistes sur la situation préoccupante que connaissent les pays sahéliens.

Le modérateur, Laurent BOSSART, a introduit la rencontre en citant un texte de Raogo Antoine SAWADOGO, président du LC, qui, pour lui, illustre bien le sujet du débat : « Nous sommes 21 millions de Burkinabè en 2020, 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté, 50% des 15-24 ans sont illettrés (plus de 60% pour les filles). L’immense majorité des bureaux n’a toujours pas accès à des installations sanitaires décentes. Il n’existe qu’un fournil d’Octave pour 1 000 habitants. L’école, la santé, mais aussi la police, c’est-à-dire l’ordre, servent la partie croissante du territoire et abandonnent une partie de la population. Nous serons 27 millions de Burkinabè en 2030, 35 millions en 2040. Aucun gouvernement, même de bonne volonté, ne pourra rattraper les erreurs et les retards accumulés, ni encore moins affronter les défis de l’avenir sans remettre en question la façon de concevoir et de mettre en œuvre les politiques publiques… »

Le Président du LC et Laurent BOSSART, modérateur du panel.

Les participants ont en substance situé de façon générale la situation et l’évolution des populations sahéliennes pendant et après ces différentes crises. Ce qui est là et ce qui va advenir. Selon eux, les populations n’espèrent plus en l’Etat. Elles s’organisent elles-mêmes et vont devenir de plus en plus autonomes vis-à-vis de l’Etat. De la synthèse des travaux qui ont précédé ce panel, il est ressorti que le Sahel sera beaucoup plus urbain qu’aujourd’hui et le taux de croissance des villes sahéliennes sera l’un des plus élevés du monde et il y aura une multiplication des centres urbains, comme ce qui est déjà fait au Niger avec 4 petits centres urbains de plus 10 000 habitants par an. Les téléphones mobiles seront beaucoup plus présents qu’aujourd’hui. Les opérateurs de téléphonie disent que d’ici à 2040 80 à 90% de la population détiendront un téléphone et plus de la moitié aura accès à Internet ».

Le président du LC, dans son intervention, a appelé à la renaissance de la région du Sahel, mais également à la chute des Etats. « Préparons la renaissance du Sahel, mais avant tout, faisons les funérailles de la désintégration des Etats sahéliens. Les maladies concourant à la comorbidité des Etats du Sahel se déclinent ainsi : la désertification, les criquets pèlerins et les chenilles ravageurs, les épidémies et les pandémies, la pauvreté matérielle des populations et la pauvreté intellectuelle des élites, les Hani et les armes, les Etats eux-mêmes non achevés et donc mort-nés. »

Raogo Antoine SAWADOGO, Président du Laboratoire Citoyennetés.

Il a ensuite donné des pistes de sortie des différentes crises en trois points :
-  Oublions les frontières des Etats et traitons les différents problèmes, puisque, si les Hani prennent un jour - ou par hasard - une de nos capitales, automatiquement les populations vont les applaudir. Plus du tiers des populations du Burkina sont entre leurs mains. Les Forces de Défense et de Sécurité vont baisser les armes et les mains et courir vers eux ou émigrer.
-  Renforcer les organismes communautaires qu’on a jamais laissé jouer leur rôle de communautarisme, à savoir : le Conseil de l’Entente, le Liptako-Gourma, le CILSS, l’UEMOA, la CEDEAO, au détriment des Etats actuels qui sont budgétivores, destructeurs du vivre-ensemble.
-  Dépolitiser définitivement les affaires locales et les confier aux populations, parce qu’elles savent les gérer plus que n’importe quel Etat. Confier la terre, l’eau, les ressources naturelles et les ressources minières aux collectivités territoriales décentralisées.

Céline SÉOGO, Observatrice Civitac, Ouagadougou

     

 

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