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Réhabilitation de la RN4 : l’espoir annoncé un an plus tôt se fait toujours attendre

Il y a 365 jours, on était le samedi 19 septembre 2020 à Fada N’Gourma. Le Premier ministre burkinabè, Christophe Marie Joseph DABIRÉ, entourés des autorités locales de la région de l’Est, lançait la réhabilitation de la route nationale 4 (RN4), encore appelée route communautaire CU2a, et plus connue par le nom “tronçon Gounghin-Fada N’Gourma-Frontière du Niger”.

Face à une foule de population enfiévrée, le capitaine de l’équipe gouvernementale proclamait la fin du calvaire et annonçait le début des travaux pour une durée de 30 mois. « Le gouvernement aurait pu prendre des initiatives en lançant ce projet, mais après cela on allait nous reprocher d’avoir lancé un projet qui ne démarre pas. Mais aujourd’hui, je peux vous rassurer que toutes les conditions sont réunies pour qu’après le lancement les travaux puissent démarrer », avait-il laissé entendre. Comme pour rassurer les sceptiques, tel Difedba OUOBA, qui confiait à Civitac : « C’est à deux mois des élections que le gouvernement vient nous promettre la réhabilitation de cette voie-là. [...] » (ndlr. Tronçon Gounghin-Fada), avant de conclure que les populations les attendaient « surtout au pied du mur. »

Le Premier ministre Christophe Marie Joseph DABIRÉ donnait le premier « coup de catarpilar ». Archives.

Douze (12) mois, jour pour jour, après ce lancement, ce bout de route en dégradation avancée depuis plusieurs années déjà et long de 218 km n’a pas encore changé de visage.

Un « cauchemar » que les usagers et les chauffeurs continuent de vivre éveillés
Dans la ville et sur les réseaux sociaux, les supputations vont bon train. Si c’est inacceptable pour les uns, d’autres y trouvent des facteurs explicatifs comme le terrorisme. A Fada N’Gourma, chef-lieu de la région de l’Est, les mots sont durs, très durs quand nous demandons à certaines personnes les sentiments qui les animent.

Elles disent clairement ne pas comprendre cet état de fait et le silence de l’appareil gouvernemental. « Impuissance », « colère », « déception », et la liste est longue. C.N., par exemple, n’y va pas du dos de la cuillère : « C’est un aveu d’impuissance et d’échec du gouvernement », s’offusque-t-il. Et d’ajouter : « Quand un gouvernement dit qu’il va faire quelque chose et ne le fait pas et refuse de vous expliquer pourquoi il ne l’a pas fait, on est en droit d’être désorienté. »

Une campagne en ligne « #TenezVosPromesses » lancée par la société civile
En cet anniversaire, le mouvement « U Gulmu Fi » (qui signifie le Gulmu s’est levé en langue gulmancema) a lancé une campagne d’interpellation sur les réseaux sociaux. Avec le hashtag « Tenez vos promesses », les internautes invitent les autorités à se pencher davantage sur la réhabilitation de cette voie qui a assez fait de mal au pays et aux populations. Toute chose qui contribuera à restaurer la confiance avec les populations.

A quelques kilomètres de Fada après Diapangou, des machines semblent s’affairer à des déviations en aval de la défectueuse voie.

D’un coût global de 125 milliards de francs CFA, ce projet routier, financé par la Banque africaine de développement, l’Union européenne, la Coopération japonaise (JICA) et l’UEMOA, à en croire le ministère burkinabè en charge des routes, est le plus coûteux du Burkina Faso, après l’autoroute de contournement de Ouagadougou. Les travaux, répartis en trois lots, sont confiés à trois entreprises qui « ont un délai de 30 mois » pour livrer l’infrastructure. Il s’agit des entreprises SINTRAM, YEHLY Technology Africa-Roads Energy et de SOUROUBAT.

Pour mémoire, une suspension des taxes routières sur toute l’étendue de la région de l’Est est effective depuis le 26 avril 2020 jusqu’à réhabilitation effective de la route. Une mesure opérée en réponse à la plateforme revendicative de la première marche du mouvement « U Gulmu Fi » tenue deux jours plus tôt, le 24 avril 2021, et qui visait à inciter à une accélération des travaux. Mais jusqu’en septembre 2021, la montagne semble accoucher d’une souris et le bout du tunnel semble encore loin.

Le poste de péage de Fada N’Gourma fermé sine die depuis six mois.

Et plusieurs questions restent sans réponses. Combien de centaines de millions l’État burkinabè va-t-il encore perdre avant de dénouer ce noeud gordien qu’est la réhabilitation de la RN4 ? La question qui est sur toutes les lèvres est surtout : qu’est-ce qui bloque réellement le début effectif et l’avancée des travaux ? Une question à laquelle, tôt ou tard, l’exécutif serait amené à apporter une réponse.

Tûwênd Nooma Jean Damase ROAMBA, Observateur Civitac, Fada N’Gourma

     

 

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