Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, vibrera du 30 septembre au 1er octobre 2021, au rythme de la conférence consultative des jeunes de l’Afrique de l’Ouest sur les Contributions Déterminées Nationales (CDNs).

A un mois pile-poile du début de la 26e Conférence des parties (COP) sur le Climat qui s’ouvre à Glasgow en Ecosse le 1er novembre prochain, et qui doit relever le défi de remettre le monde sur les rails de l’espérance, les jeunes de l’Afrique de l’Ouest lancent la réflexion à Ouagadougou sur les CDNs de leurs pays. La conférence consultative régionale qui réunira des jeunes champions de l’action climatique de huit pays, vise comme objectif de mobiliser durablement les jeunes pour une contribution active au processus de révisions des Contributions nationales déterminées -CDNs- de huit pays de l’UEMOA à savoir le Burkina, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Benin, Togo, Guinée Conakry et Burundi ; et de les engager à la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat. Les Contributions déterminées au niveau national (CDNs) se trouvent au cœur de l’Accord de Paris et de la réalisation de ces objectifs de long terme. Les CDNs incarnent les efforts déployés par chaque pays pour réduire ses émissions nationales de carbone et s’adapter aux effets du changement climatique. L’Accord de Paris (article 4, paragraphe 2) exige que chaque Partie établisse, communique et actualise les contributions déterminées au niveau national successives qu’elle prévoit de réaliser.

Au delà de l’action sur le terrain, les jeunes veulent prouver qu’il est important de réfléchir à comment apporter sur une contribution pour des politiques publiques plus ambitieuse en faveur du climat.

« 50 jeunes des 8 pays de l’Afrique de l’ouest participent au deux jours de travaux », explique Docteur Aminata OUÉDRAOGO, directrice du comité d’organisation de l’activité. Et de continuer : « Trois axes principaux ponctueront l’événement. Le premier axe portera sur des communications, entre autres sur l’historique de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), l’Accord de Paris et les CDNs. Ensuite, une réflexion soutenue et multi-acteurs sera engagée sur la contribution des organisations d’une part, et de la jeunesse d’autres part, à à la mise en œuvre et au processus de révision des CDNs des pays de l’Afrique de l’Ouest. » A l’en croire, le clou de la grand-messe sera la rédaction des recommandations et de la déclaration de Ouagadougou sur les CDNs. En effet, la voix de la jeunesse est de plus en plus attendue sur ces questions cruciales qui engagent l’avenir du monde. C’est dans ce sens qu’en novembre 2020, la Mock COP26, une « fausse COP » de deux semaines organisée par les jeunes et qui avait réunie environs 330 délégués de 142 pays, avait aussi insisté, dans sa déclaration globale, sur la nécessité de faire entendre la voix des jeunes dans toutes les sphères et surtout en matière de climat et de justice climatique.

Docteur Aminata OUÉDRAOGO et son équipe assurent l’organisation de ce cadre où la jeunesse s’exprime, s’interroge et interpelle.

La Conférence consultative sous-régionale placée sous le thème : « Changements climatiques, investissement vert et gestion durable des terres, quelles contribution et opportunités pour la jeunesse », est pilotée par la Coordination Nationale des Jeunes pour l’Environnement et le Climat (CONAJEC). Une structure qui regroupe des organisations de jeunes et de jeunes bénévoles et volontaires et œuvre notamment dans le domaine de l’environnement, du Changement Climatique, des politiques publiques, de l’économie verte, de l’énergie et de la foresterie.

« Nous avons voulu lancé la réflexion avec les différentes parties prenantes sur la contribution de la jeunesse, fer de lance de la cause climatique. Nous espérons, au sortir de la conférence que nous allons aboutir à une contribution significative de la jeunesse de la sous-région à une revue à la hausse des ambitions de nos pays en matière de climat, puis à des recommandations fortes pouvant être prise en compte dans l’élaboration des prochaines contributions nationales déterminées dans chacun de nos pays. » justifie Dr Aminata OUÉDRAOGO. Elle rappelle en outre la grande place que tiennent les CNDs dans la stratégie globale de lutte contre le réchauffement planétaire. L’ambition de la prochaine COP26 est de réaffirmer l’urgence d’actions concrètes de toutes les parties pour modifier les trajectoires de développement et faire baisser le réchauffement de la planète en dessous du seuil 2 °C. A ce combat du siècle qui engage la communauté de destin du vivant, la jeunesse ouest-africaine n’attend pas briller par son absence.

Tûwênd Nooma Jean Damase ROAMBA Observateur Civitac, Région de l’Est