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Conflits entre éleveurs et agriculteurs : pourquoi le torchon brûle-t-il entre eux ?

L’élevage est une activité bien rentable qui nourrit parfaitement son homme, s’il est pratiqué dans de bonnes conditions. Malheureusement, certains exploitants agricoles occupent beaucoup plus d’espace, réduisant de ce fait les zones d’abreuvage et de pâture des animaux. Cette situation menace la survie de l’élevage. Les activités dudit secteur sont pourtant génératrices d’emplois directs et indirects pour plus de 80% des populations rurales et leur transformation est également source d’emploi. C’est donc dire que l’élevage contribue à lutter contre la pauvreté en ce qu’il permet aux ménages d’accéder à des ressources monétaires.

Nous décidons donc en ce jour 30 septembre 2021 de savoir pourquoi le « torchon brûle-t-il » entre éleveurs et agriculteurs en ces périodes hivernales ? Notre quête du savoir nous conduit à Yarba-Lampiadi.

Un nouveau soleil radieux se lève sur ce petit village de Yarba-Lampiadi ce jeudi 30 septembre 2021. Yarba-Lampiadi est une localité à centres d’habitation dispersés sur un vaste territoire situé à 15 km à l’est de Manni, le chef-lieu du département de la commune lui-même situé dans la région de l’est du Burkina. L’économie de ce petit village est essentiellement agropastorale, avec une population estimée à 1 259 habitants d’après le Recensement général de la population et de l’habitation de 2006.

La pratique de l’élevage en Afrique est à dominance de type traditionnel extensif assis sur le pastoralisme. Ainsi, les pasteurs sont confrontés à un certain nombre de problèmes qui entravent leurs activités. Ce sont, entre autres, les problèmes d’eau et de pâture. En effet, durant la saison sèche l’eau et les pâtures sont quasi insuffisantes mais totalement abondantes pendant l’hivernage. Malgré cette abondance, ces pasteurs ont du mal à conduire leurs animaux vers de bonnes pâtures ainsi que vers les points d’eau. Cette contrainte s’explique par le fait que les voies qui mènent à ces différents points sont obstruées par les champs des agriculteurs.

Ousséni HARO, éleveur depuis bientôt trois décennies, affirme : « Depuis que les pluies ont commencé, je dois faire un grand détour avec mes animaux afin qu’ils partent paître, tout ceci dans le but d’éviter les champs des agriculteurs. » « Il a bien raison de faire cela car nous avons assisté à de multiples conflits entre éleveurs et agriculteurs », déclare Ibrahim NATAMA, voisin de Ousséni HARO. Selon lui, ces conflits sont dus à des pressions foncières, de vols de bétail et au manque de pâture.

Lorsque le déchaînement des conflits intercommunautaires est amorcé, les passions prennent le dessus. Les attaques deviennent plus meurtrières, les expulsions plus fréquentes et les représailles s’étendent à des communautés qui ne sont pas directement concernées.

Des animaux dévastant un champ de haricot et d’arachide.

En continuant notre parcours, nous faisons la rencontre de Paul LOMPO, natif du village, qui affirme qu’avant il y avait des pistes bien délimitées qui permettaient aux éleveurs de rejoindre les points d’eau et de pâture sans traverser les champs des agriculteurs. Mais hélas, ces pistes ont été anarchiquement exploitées par certains agriculteurs, empêchant ainsi la traversée des pasteurs.

Boureima LANKOANDÉ, agriculteur depuis 35 ans, nous dit que les pistes des animaux sont bien mais la terre ne suffit pas pour une exploitation optimale. « En plus, certaines pistes ne conduisent ni à un point d’eau ni à une zone de pâture », justifié-t-il.

Ces pasteurs vivent impuissants cette situation. En désespoir de cause, ils préfèrent continuer de faire des détours pour éviter les champs dans le seul but d’éviter toutes sortes de conflits.

Dépité par cette situation, Moussa OUOBA, un éleveur de la région, se plaint de cette situation : « Nous sommes obligés de tourner avec nos bêtes dans le village ; pendant ce temps ils envahissent nos chemins. Quand on veut parler c’est des problèmes ; si tu ne parles pas, tu souffres intérieurement. Que faire ? » marmonne-t-il.

Moussa OUOBA.

Ces conflits deviennent de plus en plus fréquents et graves, menaçant ainsi là cohésion sociale. Que faire face à cette situation ?

Landry NIKIÈMA, Observateur Civitac, Bogandé

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