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Riziculture à Bogandé : les perspectives sont bonnes cette année

En cette matinée du 18 octobre 2021, l’étoile du jour luit déjà dans le ciel de cette belle cité de Bantia (Bogandé). C’est bientôt l’heure des travaux champêtres et les enfants, armés de bâtons, conduisent le troupeau vers les bons pâturages ; les hommes, munis de leurs dabas et animaux de traits, prennent la direction des champs. Quant aux braves femmes, elles reviennent des bornes-fontaines où elles étaient depuis l’aurore à la recherche de cette denrée rare qu’est l’or bleu (eau). En ce qui nous concerne, nous nous dirigeons vers les bas-fonds rizicoles afin de faire le tour et le pourtour de ces bas-fonds dans le seul but de nous imprégner des conditions de travail des braves gens qui ne ménagent aucun effort pour que ces habitants de la cité puissent avoir ce riz blanc dans leurs assiettes au quotidien. Riz dont ils sont si friands.

Féru de riziculture depuis maintenant trente ans, Josué LANKOANDÉ en a même fait un sacerdoce. Quinquagénaire et père de trois enfants, il emboîte les pas de ses géniteurs qui jadis furent riziculteurs. « Vous savez, ça doit dater de Mathusalem que je fais cette activité ainsi que le maraîchage », nous déclare-t-il avec un sourire harmonieux. A l’entendre, sa superficie rizicole est de 0,75 ha et il arrive très bien à subvenir aux besoins de sa famille. « C’est pas un travail de tout repos. Il requiert beaucoup d’attention », lance-t-il. En 2020 il a produit plus de 2,4 tonnes de riz et attend cette année une production beaucoup plus supérieure. Selon lui, le principal souci se situe au niveau des intrants. Malgré la subvention de l’Etat, le sac de 25 kg coûte 25 000 F CFA, et en dépit de tout cela, les intrants ne suffisent pas. Il nous fait comprendre que c’est principalement les femmes du marché qui achètent leur riz après les récoltes. C’est dire qu’ils n’exportent pas le riz à Bogandé car il est exclusivement destiné à la consommation locale, faute d’acheteurs externes. L’assiettée de 3 kg coûte 300 F CFA en période de récolte. Après cette période le prix augmente considérablement.

Josué LANKOANDÉ.

La demande mondiale de riz progresse en raison de la croissance démographique du développement des villes et du changement des habitudes alimentaires. Pendant ce temps, l’offre mondiale de riz baisse à cause d’une réduction des superficies en riz au profit d’autres cultures et les changements climatiques qui entraînent les sécheresses et les inondations.

Aficionados de riziculture depuis l’enfance, il a établi ses pénates depuis le décès de son père et maintenant il est détenteur de 2 ha de champ de riz. André OUOBA, contrairement à M. LANKOANDÉ, ne produit que de la semence et ne consacre qu’une petite superficie à la consommation. « Je récolte généralement 7 à 8 tonnes par an et cette année la récolte sera bonne. Les perspectives sont bonnes cette année », nous affirme-t-il.

A l’instar de M. LANKOANDÉ, vu qu’il ne produit que de la semence, il n’a pas de difficultés d’écoulement car, en plus des femmes de la localité qui achètent sa semence, d’autres acheteurs viennent d’ailleurs se ravitailler avec lui. Les difficultés ne manquent pas selon lui, ils ont besoin d’animaux de trait ou, mieux, de tracteurs qui permettraient de labourer tout le périmètre.

André OUOBA.

Issa OUOBA est aussi un inconditionnel de riziculture. Il abonde dans le même sens que M LANKOANDÉ en nous déclarant : « Il faut accorder beaucoup de son temps au riz, l’irriguer chaque 48h, enlever les mauvaises herbes, et vérifier s’il n’y a pas de parasites dans son champ. » Le périmètre est doté d’une pompe qui permet d’irriguer les champs. Au lieu que tout le monde se serve de l’eau au même moment, le périmètre est divisé en deux. De ce fait tout le monde peut irriguer son champ toutes les 48h.

Pompe d’irrigation du périmètre.

Les défis majeurs que ces riziculteurs doivent impérativement relever sont, entre autres, l’accroissement et l’intensification de la production locale, la gestion efficace des questions transfrontalières (eau, circulation d’intrants).

Landry NIKIÈMA, Observateur Civitac, Bogandé

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