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« Il faut trouver une stratégie pour impliquer les leaders coutumiers dans tous les processus de résolution des conflits et de promotion de la cohésion sociale à l’Est », selon Ramatou NASSOURI, présidente de la Coordination provinciale des femmes du Gourma

Quel est le défi actuel pour la cohésion sociale à l’Est ? C’est la question que Civitac a posée à Ramatou NASSOURI, l’une des voix les plus influentes de la société civile du Gourma. Elle est par ailleurs présidente de la Coordination provinciale des femmes du Gourma et présidente de l’association féminine Tin SÉRI (qui signifie « Mettons-nous débout pour les défis », en langue gulmanceméma).

Pour elle, la paix, la cohésion sociale et le vivre-ensemble ne seront effectifs que si l’on implique pleinement toutes les composantes de la société. En réponse au bicéphalisme à l’Est, elle suggère de prendre le taureau par les cornes. « Pour moi, le défi actuel, c’est de trouver une stratégie pour impliquer les leaders coutumiers dans tous les processus de résolution des conflits et de promotion de la cohésion sociale aussi bien au niveau communal, provincial que régional. Je l’ai toujours dit dans mes interventions. C’est vrai que la situation que nous vivons actuellement n’est pas facile à gérer. Et j’aime la comparer à un couple polygame. Pour un homme qui a deux femmes, la gestion du foyer n’est pas toujours aisée par rapport à celui qui a une seule femme. Donc, je ne comprends pas la réaction des autorités d’écarter les coutumiers de l’Est des processus et instances de discussion pour la cohésion sociale. Pour moi, écarter les leaders coutumiers n’est pas la solution dans la résolution des conflits.

Ramatou NASSOURI, présidente de la Coordination provinciale des femmes du Gourma.
Jean Damase Roamba

Au contraire, je pense qu’on devrait trouver une stratégie pour les impliquer. Je prends un exemple : en impliquant un représentant d’un camp aujourd’hui, il peut porter le message à ses confrères. En fait, c’est une manière de les sensibiliser aussi. Nous l’avons expérimenté récemment avec des activités de Tin SÉRI et il y a des motifs de satisfaction.

Aujourd’hui, hélas, les autorités ont décidé de les écarter et personnellement je ne trouve pas que ce soit la meilleure solution car ils sont des acteurs-clés dans la cohésion sociale. Aujourd’hui, dans la ville, la plupart des disputes entre jeunes, c’est au sujet de la chefferie traditionnelle. Alors, pourquoi les écarter ? Un problème que tu ne peux pas totalement éviter, il faut l’affronter. »

Propos recueillis par Tûwênd Nooma Jean Damase ROAMBA, Observateur Civitac, Fada N’Gourma

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