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C’est le 31 décembre à Ouaga

« C’est le 31 décembre à Ouaga, chacun grouille pour faire la fiesta. » Ce refrain du chanteur burkinabè Zèdess se vérifie en cette ultime nuit de 2021, mais avec une dose de résilience et de sobriété, compte tenu de la situation sécuritaire préoccupante dans le pays. C’est le constat que nous faisons après une tournée dans la capitale du Faso en cette nuit du 31 décembre.

Il est 17h30 à Yalgado, et la messe peut commencer. Placée assez tôt, pour permettre aux malades et aux agents de santé de finir l’année religieusement, la messe dite du 31 a été célébrée par l’un des aumôniers de l’hôpital. Mais grande était notre surprise de constater l’affluence des fidèles chrétiens à cette messe avancée. Si pour les uns cette heure permet de disposer d’un temps considérable pour le réveillon, pour les autres ce choix de faire la messe à Yalgado est une occasion de prier pour les malades, et de leur manifester leur compassion et leur solidarité. La santé des malades a effectivement été une des intentions phares de cette célébration.

Les fidèles en cette nuit du 31 intercèdent pour la paix au Faso.

En outre, la paix pour le pays a constitué une autre intention communautaire, d’où le rituel particulier qui a confié le pays à la protection divine en cette année 2022. Par ailleurs, l’occasion était belle, pour le prêtre célébrant, d’interpeller et dénoncer la complicité de ceux qui dînent avec le diable : « Je prie pour que la paix vienne dans nos familles et dans le pays. Je prie pour que les biens de ce pays soient partagés à tous les fils et filles de ce pays. Que la miséricorde de Dieu descende dans les cœurs de nos dirigeants pour que cessent la corruption, les mensonges, les détournements. Nous prions et nous pensons particulièrement à tous ces déplacés qui ne savent plus quoi faire. Que sera 2022 pour ces personnes ? Ayons cette solidarité envers toutes ces personnes. Et enfin nous allons penser à la paix dans notre pays qui n’est pas l’affaire seulement du président, mais de tout un chacun. Que les complices cessent d’être complices du mal ! Que ceux qui mangent du fruit du sang cessent d’en manger, sinon ils mourront de ce sang, car la parole de Dieu dit : « Celui qui fait périr par l’épée périra aussi par l’épée. », a prêché le père aumônier en cette nuit du 31 décembre 2021.

Au sortir de la messe, comme on pouvait s’y attendre, il n’était que 20h moins. Nous continuons de balader le micro Civitac dans la capitale du pays des Hommes intègres. Et cette fois, nous nous orientons vers les commerçants qui faisaient toujours des affaires. Si à cette heure certains fermaient leurs boutiques, d’autres s’installaient avec de nouvelles initiatives, comme Issa, ce vendeur de poulets. Interrogé sur la situation du marché, il dit rendre grâce à Dieu, car il gagne quand même. Par rapport à la disposition interdisant le commerce des animaux aux abords de la voie, Issa se rappelle la situation litigieuse de l’an passé entre la police et ce vieux qui aurait perdu beaucoup de sa volaille saisie. Mais il dit ne pas avoir le choix, car le 31 c’est l’une des rares occasions pour faire de bonnes affaires.

A 20h, les affaires continuent pour les commerçants de volaille.

A 22h, c’est aussi une ferveur spirituelle qui nous accueille dans cette église des Assemblées de Dieu de Gounghin où le culte a été officié par le Pasteur Jean-Marie BADIEL. Là également louanges et actions de grâce ont été rendues à Dieu pour cette nouvelle année ; et des intentions pour la nouvelle année lui ont été adressées. La paix pour le Faso y a constitué également une des intentions principales. « Que 2022 soit l’année où vraiment le Burkina va retrouver la paix et la sécurité », implore le Pasteur BADIEL.

Si certains ont choisi de passer le 31 dans une ferveur spirituelle, d’autres ont choisi de passer cette ultime soirée de l’an 2021 dans des endroits chauds. C’est le cas de ces deux maquis voisins de Kaarpala : Krémière Plus et El Condor, qui refusaient du monde. L’ambiance festive était à son paroxysme : forte musique, danses, boissons à gogo, des grillades de viande et de poissons, bref, tout le cocktail était garni pour un 31 époustouflant.

Les quartiers populaires comme Kaarpala respiraient la fête à outrance.

Mais de façon générale, la résilience et la sobriété étaient les maîtres mots pour cette soirée du 31. A minuit, en effet, la sirène de la mairie centrale de Ouagadougou n’a pas retenti, et la traditionnelle soirée de réveillon populaire organisée par la mairie n’a pas eu lieu comme à l’accoutumée. En lieu et place de cette soirée avec les feux d’artifice, la mairie de Ouagadougou a décidé d’illuminer le monument des héros nationaux à Ouaga 2000, en hommage aux Forces de défense et de sécurité tombées. L’interdiction formelle des feux d’artifice et d’autres pétards faite par la mairie a permis un 31 dans la sobriété.

La résilience est exprimée dans l’hommage rendu aux FDS tombées.

Vivement que la paix revienne au Faso en cette année 2022 !

Yves Joël YANOGO, Observateur Civitac, Ouagadougou

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