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Cantines scolaires : Les enfants auront-ils leur ration cette année à Yamba ?

La campagne agricole 2020-2021 n’a pas été bonne dans plusieurs localités du Burkina Faso. La région de l’Est en général et la commune de Yamba en particulier ne sortent pas du lot. On peut aisément deviner les causes d’une telle béchamel : la conjoncture sécuritaire actuelle ayant dépossédé bon nombre de paysans de leurs champs et la mauvaise pluviométrie ont sans doute exacerbé la situation. Si des organisations humanitaires et étatiques ont tiré la sonnette d’alarme sur une plausible crise alimentaire à craindre en milieu d’année 2022, ce sont les enfants des différentes CEB de la commune de Yamba qui risquent d’avoir très tard, voire pas du tout, leur ration de cantine scolaire cette année encore. En cause : la cherté et l’indisponibilité des vivres sur le marché d’une part, et des difficultés pour les entreprises locales d’exécuter la commande publique d’autre part.

Il y a eu de la sidération. Puis l’espoir le temps d’une rencontre, que tout allait rentrer dans l’ordre. Puis de nouveau la peur. C’est un triste constat que la mairie de Yamba a fait cette année encore. Alors que les élèves ont amorcé le deuxième trimestre de l’année, la commande d’acquisition des vivres n’est toujours pas effective malgré la course folle contre la montre. Une fois encore. Lors du processus de révision du plan communal de développement en mars 2021, le conseil municipal et l’administration communale déploraient le retard de la commande de vivres au compte de l’année scolaire 2020-2021. Ils avaient alors suggéré de prendre le taureau par les cornes pour l’année 2021-2022. C’était sans compter avec la dégradation de la situation sécuritaire dans la région jumelée à la mauvaise pluviométrie. Mais aussi et surtout, l’incapacité des groupements et autres associations locaux à livrer de gros stocks. L’approche qui avait été privilégiée jusque-là, était de faire la part belle au local pour, entre autres, garantir la qualité des vivres, développer les capacités des entreprises locales, leur accès à la commande publique ainsi que leur implication dans la vie de la collectivité. Seulement, les entreprises locales qui ont bénéficié du marché l’année dernière se sont révélées défaillantes. « Le problème, c’est que nos [soumissionnaires] locaux méconnaissent ou feignent de méconnaître les exigences de la commande publique. » déplore Lendé FOFANA, SG de la mairie de Yamba. De par le passé, ces soumissionnaires locaux, parce qu’ils n’ont pas de grandes ressources ou de stocks disponibles attendaient « de toucher la somme pour aller acheter sur le marché » fait-t-il constater. Or les ressources transférées ne viennent au niveau des communes que très en retard et souvent en fin d’année scolaire.

Le SGM de Yamba, Lendé FOFANA

Pour l’année 2021-2022 par exemple, le coût de la commande pour la commune pour ce qui est des denrées alimentaires, s’élève à 18 millions de F CFA. « Il sera peut-être encore difficile de délivrer la commande à temps dans ce contexte difficile de pénurie et de cherté des vivres sur le marché. », s’inquiète un élu local, ce qui est bien une évidence maintenant.

Une situation difficile et « déplorable » selon le MENAPLN
Lors de la dernière session du cadre de concertation du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Promotion de Langues Nationales (MENAPLN) et les collectivités territoriales sur les matières transférées tenue en novembre 2021, le ministre Stanislas OUORO, avait déploré –selon notre confrère Burkina24– les goulots d’étranglement dans l’acquisition des vivres de la cantine scolaire. Les responsables du ministère et les élus locaux, ont au cours de ce séminaire, réfléchi à l’amélioration de la gestion des compétences et des ressources transférées –qui se chiffrent à 255 milliards de francs CFA au cours de la période de 2009 à 2021–.

Quelques ONG en sapeur-pompiers
Quelques rares ONG, partenaires de la commune de Yamba intervenant dans le monde de l’éducation l’assistent cette année scolaire 2021-2022 avec des dotations de vivres pour atténuer le choc. Sous l’impulsion des COGES et des APE, certaines écoles auraient initié des champs et jardins scolaires –qui sont à la phase expérimentale–, pour rendre les cantines endogènes, plus opérationnelles et autonomes. Des actions qui, si elles sont consolidées pourraient permettre de réaliser l’initiative présidentielle « assurer à chaque enfant en âge scolaire, au moins un repas équilibré par jour » lancée en grande pompe en juin 2021. Mieux, le renforcement des capacités des entreprises locales en matière d’exécution de la commande publique des denrées alimentaires d’une part et les COGES et APE de la commune sur la gestion de celles-ci d’autre part, permettront peut-être de changer durablement la donne.

Tûwênd Nooma Jean Damase ROAMBA, Observateur Civitac, Fada N’Gourma.

     

 

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