Insécurité : à Titao, il n’y a plus de nourriture, ni d’eau, ni d’électricité et ni de réseau téléphonique Orange
Depuis l’aggravation de la situation sécuritaire à Titao, occasionnant l’arrêt du trafic routier, des initiatives sont développées en collaboration avec les Forces de défense et de sécurité pour ravitailler la ville en produits de première nécessité. Malgré cela la ville peine à se relever. Le sabotage des antennes et des poteaux électriques qui alimentent la ville a également entraîné une coupure d’électricité, d’eau et de certains réseaux téléphoniques, tel Orange.
Ainsi, la ville vit sous perfusion. Sur le plan alimentaire la plupart des produits acheminés sont des commandes passées avec les commerçants avec paiement à l’avance. Conséquence, quel que soit ce qui est convoyé, les produits se retrouvent directement dans les mains de certaines personnes bien informées de l’organisation des convois. Les autres n’ont que leurs yeux pour pleurer.
La situation est telle que trouver des produits de première nécessité sur la place du marché est un véritable parcours du combattant. « C’est comme s’il n’y a pas eu de ravitaillement. Tu peux avoir ton argent et chercher un paquet de sucre ou un litre d’huile à Titao en vain, n’en parlons pas de riz ou de mil. Il n’y a rien sur le marché, alors qu’un convoi est arrivé avant-hier », s’indignait un habitant qui a requis l’anonymat au micro de nos confrères de l’AIB.
Et de poursuivre : « Les gens n’arrivent pas à tenir, ils veulent partir. Ça fait pitié. »
A chaque opération de ravitaillement, c’est le même son de cloche visiblement. « Même la dernière fois, c’était la même chose. A peine arrivé, plus rien sur le marché. Et le problème, c’est que les commerçants ont mis l’accent sur le carburant alors que notre grande priorité, ce sont les vivres », conclut-il.
La situation alimentaire dans la ville de Titao est dramatique, soutient une autre source. « A défaut de mieux sensibiliser et organiser les commerçants à être sensibles aux besoins de première nécessité, il faut que les autorités se penchent sur le ravitaillement de la localité. On sait qu’il y a des efforts, mais ça peut être amélioré », a-t-il lancé sous le couvert de l’anonymat.
Pour rappel, la ville de Titao, dans la province du Loroum, vit depuis deux mois dans une forme de blocus. Les voies étant contrôlées par les hommes armés, il faut organiser un convoi pour ravitailler la population.
Toujours dans cette province, les groupes armés ont sommé tout dernièrement plusieurs villages de Sollé, une des communes du Loroum, à quitter des lieux, suite à une attaque perpétrée contre le détachement militaire de Sollé. Une attaque vigoureusement repoussée par les FDS. Ces groupes armés considèrent qu’il y a une connivence des populations avec les FDS. En représailles : « Ils nous ont donné cinq jours pour quitter le village. Nous sommes en train de plier nos bagages. On ne sait même pas où aller. A part Sollé, il n’y a plus de villages habités dans la zone », s’est inquiété un témoin joint par l’AIB.
Abdoulaye OUÉDRAOGO, Observateur Civitac, Titao
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