Koudougou : « A l’école en toute sérénité », un projet pour la maximisation des chances des enfants

« A l’école en toute sérénité », c’est le projet mis en œuvre par l’association d’appui et d’éveil Pugsada (ADEP) dans la commune de Koudougou, pour une durée de trois ans, soit de 2022 à 2024. Son lancement est intervenu en marge d’un atelier tenu le mardi 26 juillet 2022, à Koudougou.

Selon une étude de l’UNICEF réalisée entre 2018 et 2020 au Burkina Faso, il ressort que 41,1% des enfants de 5 à 18 ans sont impliqués dans une activité économique dont 37% mènent une activité dangereuse. On note également qu’environ 20 000 enfants travaillent dans des sites d’orpaillage. Toujours selon l’étude, le travail domestique concerne beaucoup plus les filles de 5 à 17 ans. Un constat qui met à nu la situation de l’enfant en âge d’aller à l’école au Burkina Faso. D’où l’arrivée du projet « A l’école en toute sérénité » pour rectifier le tir. Contribuer à la maximalisation des potentialités des enfants par le renforcement de leurs capacités pour ainsi assurer leur résilience, c’est la vision de ce projet mis en œuvre par l’association d’appui et d’éveil Pugsada (ADEP). Ses activités ont été lancées le mardi 26 juillet 2022 à Koudougou, en marge d’un atelier.

Un projet de trois ans au profit de 20 établissements primaires, post-primaires et secondaires de Koudougou
Selon la directrice exécutive de l’ADEP, Hortense LOUGUÉ/KABORÉ, le projet « A l’école en toute sérénité » vise à amplifier les actions des différents acteurs dans une synergie pour offrir aux enfants un environnement sécurisé dans lequel ils étudieront en toute sérénité. « Le projet est au centre de la vie et du développement des enfants », ajoute-t-elle. La directrice exécutive explique que la mise en œuvre de ce nouveau projet se fera par l’association d’appui et d’éveil Pugsada en consortium avec 5 autres organisations de la société civile. Ses activités concerneront 20 établissements primaires, post-primaires et secondaires de la commune de Koudougou sur trois ans, soit de 2022 à 2024.

Les enfants participeront à des activités qui sont importantes pour eux
Des activités de renforcement de capacités aussi bien pour les élèves, leurs parents que pour leurs encadreurs sont prévues. Au nombre des activités, Neimatou LENGANI, chargée de projet à l’association, a énuméré entre autres des sessions de formation au profit des encadreurs et chefs d’établissement, des séances de sensibilisation sur la sécurité en milieu scolaire, la prise en charge de la cantine scolaire au profit de 200 enfants vulnérables pour leur maintien scolaire, la création et la dynamisation de 20 groupes d’épargne et de crédit dans la commune de Koudougou et une campagne numérique pour la sensibilisation des jeunes sur les violences basées sur le genre (VBG). La mise en œuvre de ces activités viendra résoudre les problèmes que nos enfants rencontrent à la maison, sur le chemin de l’école et à l’école, se convainc la directrice exécutive de l’ADEP. « Parmi ces problèmes, il y a les comportements à risque, la méconnaissance de leur corps, les relations sexuelles non protégées, les infections sexuellement transmissibles, les grossesses précoces et non désirées, les violences basées sur le genre, l’alcool, le tabac, la drogue », énumère-t-elle avant d’ajouter que « leurs conséquences sont nombreuses et impactent négativement leur scolarité et leur vie ».

L’engament de tous les acteurs est nécessaire pour la réussite de ce projet
La cérémonie d’ouverture de cet atelier de lancement du projet « A l’école en toute sérénité » a été présidée par le préfet du département de Koudougou, représentant le haut-commissaire du Boulkiemdé. C’était en présence d’une cinquantaine de participants, dont des acteurs de l’éducation, des leaders communautaires, des agents de santé et des membres d’organisations de la société civile. « La jeunesse devant nourrir les initiatives de développement fait face à des difficultés. Donc ce projet vaut son pesant d’or et il faudrait accompagner sa mise en œuvre », a lancé Sidbénéwendé NIKIÉMA, préfet de Koudougou, aux différents acteurs. Pour sa part, Estelle BAMOUNI/GUIGMA, inspectrice de l’enseignement primaire, y voit déjà une porte ouverte pour la lutte contre le mariage d’enfants. « Ce projet vient prendre à bras-le-corps un problème crucial : celui du mariage d’enfants. Avec ce projet qui sera centré sur les enfants eux-mêmes et accompagnés de leurs parents, nous osons croire qu’il contribuera à baisser le nombre de mariages d’enfants dans la province du Boulkiemdé », a laissé entendre Mme BAMOUNI, par ailleurs cheffe de service de l’éducation inclusive, l’éducation des filles et du genre à la direction provinciale de l’éducation primaire.

En rappel, le projet « A l’école en toute sérénité » est financé par la fondation néerlandaise Kinderpostzegels. Il est la continuité d’un programme précédent mis en œuvre de 2015 à 2020 dans le Centre-Ouest par l’association d’appui et d’éveil Pugsada. L’association, faut-il le rappeler, a été créée en 1995 et œuvre pour l’amélioration du statut et des conditions de vie de la jeune fille, notamment par le développement de l’exercice de ses droits et par le renforcement de ses capacités à prendre une place significative au sein de la communauté.

Abdoul Aziz KABORÉ, Observateur Civitac, Koudougou

Partager sur :