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Café politique de ARGA/Burkina : quelles contributions des partis politiques et des OSC dans la résolution des crises sécuritaire, humanitaire et institutionnelle au Burkina Faso ?

Les partis politiques et les Organisations de la société civile sont-elles en mesure de trouver une solution aux crises sécuritaire, humanitaire et institutionnelle que vit le Burkina Faso actuellement ? C’est à cette question que le premier numéro de l’année 2022 de Café politique de ARGA/Burkina a tenté de trouver des pistes de réponse le vendredi 29 juillet 2022 à Pacific hôtel, à Ouagadougou.

Un leader politique de l’ex-majorité (Aziz DIALLO, du Parti pour la démocratie et le socialisme - PDS), un autre de l’ex-opposition (Boubacar SANOU, du Congrès pour la démocratie et le progrès – CDP/l’aile futuriste) et un acteur de la société civile (Thomas OUÉDRAOGO, du Centre pour la gouvernance démocratique - CGD) étaient les trois acteurs de l’espace public national chargés d’animer ce Café politique.
Les panélistes.

Les causes de la crise sécuritaire
Pour Boubacar SANOU, la crise institutionnelle que vit le Burkina Faso est le fait des partis politiques. Quant à la crise sécuritaire, il pense que les deux guerres du Burkina avec le Mali en 1974 et en 1985, la création des déplacés internes par des rébellions maliennes, les mutineries, dont celle de 1991, les insurrections, la gestion des armes après ces insurrections, les crises ivoiriennes (causes lointaines), la mauvaise répartition des ressources, la mauvaise administration des zones à fort défi sécuritaire par l’Etat central et aussi les antagonismes communautaires, la pauvreté pourraient l’expliquer. Il voit également en la religion une des causes du phénomène.

Aziz DIALLO, lui, y ajoute la marginalisation de la région du Sahel, l’affaiblissement de l’autorité de l’Etat et les mauvaises politiques de l’Etat depuis 1987. Pour preuve, dit-il, « Ni moi ni aucun des vingt-six maires de la région du Sahel n’a même eu accès au document du Programme d’urgence pour le Sahel (PUS). Tout ce qui a été préparé et conçu du PUS jusqu’à ce qu’il soit adopté en Conseil des ministres, il n’y a eu aucune consultation avec les acteurs que nous sommes ».
Quant à Dr Thomas OUEDRAOGO, une des causes des crises politiques c’est la violence politique au sommet de l’Etat, facteur déclencheur des crises. Il y a plus de régimes militaires que de régimes civils. Il y a également la tentative de perdurer au pouvoir, l’enlisement dans les actes sécuro-humanitaires, avec pour conséquence la stigmatisation, le rejet de l’autre, et l’incapacité à gérer les flux, sans oublier la fragilité de toutes les institutions. Un des participants de la rencontre, Alphonse Marie OUÉDRAOGO, de l’Unir/PS, résume l’ensemble de ces causes par une crise de valeurs.

Quelques propositions de solutions

En ce qui concerne les mesures à prendre pour sortir le Burkina des crises sécuritaire, humanitaire et institutionnelle, Boubacar SANOU propose, entre autres, la mise en place d’institutions fortes, le renforcement de la veille citoyenne et le développement d’un leadership fort et éclairé, l’implication de toutes les couches sociales dans les prises de décision, la fédération de tous les Burkinabè vers un agenda clair de reconquête du territoire et de restauration de l’intégrité du territoire national, l’accompagnement des déplacés internes. Et surtout attaquer de front cette question : Qu’est-ce qui explique la présence massive des Peuls au sein des groupes armés ? A cette question, l’homme politique propose de rencontrer la communauté en question pour en parler et trouver des solutions. Il en est de même pour les leaders musulmans. Car pratiquement, dit-il, tous les groupes armés se réclament de la religion musulmane.

Selon Aziz Diallo il n’y a pas de problème peul au Burkina, mais plutôt un problème communautaire. Car, dans les zones à fort défi sécuritaire, l’Etat, dans sa forme compassionnelle, n’a jamais existé. « Ayons le courage de le dire, c’est pour cela que nous subissons cette situation. Ceux qui ont pris les armes contre la République n’ont jamais vu la République venir vers eux. Je ne conçois pas cette façon de réagir mais c’est l’opportunité qu’ils ont choisie », martèle l’ancien député-maire de Dori.

Aziz DIALLO est donc convaincu que : « Si nous améliorons notre gouvernance, si nous traitons tous les Burkinabè, qu’ils soient à Madjoari, à Ouaga ou à Bobo comme des Burkinabè, au moins cela nous permettra de nous prémunir ».
Une vue des participants.

Les prochains numéros de Café politique sont prévus pour septembre et octobre.

Lacina IVO, Administrateur Civitac, Ouagadougou

     

 

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