Le samedi 11 février 2023, à Dori, Civitac s’est intéressé à un jeune entrepreneur, Bienvenu DOAMBA, chef d’atelier menuisier au quartier Wendou. Il raconte ses débuts, ses succès, mais aussi ses craintes, vu le contexte sécuritaire qui se dégrade de jour en jour.

Bienvenu DOAMBA a 27 ans, fondateur de l’atelier de menuiserie SOMB PA GNIMDI & Frères à Wendou, côté nord de la salle polyvalente, un joyau construit à la faveur de la commémoration du 53e anniversaire de l’accession du Burkina à la souveraineté nationale. Il a appris à manipuler le bois depuis tout petit. En effet, il occupait ses vacances auprès des charpentiers, jusqu’à ce qu’il décide un jour de quitter l’école, après un échec au BEPC, pour découvrir en profondeur sa passion. Il a alors décidé de poursuivre son cursus dans un centre de formation artistique à l’ANPE de Dori. Il a suivi pendant deux ans une formation en menuiserie bois et a réussi à son examen de Certificat de Qualification professionnelle, d’où il sort major de sa région, avec une mention Très bien. Ce succès lui a permis de recevoir des mains de l’ambassadeur du Japon au Burkina un kit de travail en guise d’encouragement.

Une création du chef d’entreprise.

Il accueille sans hésiter les enfants déplacés internes, pour les former gratuitement dans ce métier d’art. Cet acte est pour lui une manière de venir en aide à ces personnes vulnérables. Il apprend aux enfants déplacés internes à confectionner de petits escabeaux, de petites tables, des manuels pour enfants et biens d’autres choses. Ce sont les bois de chantiers de construction non utilisés qu’il achète pour permettre aux enfants de manipuler en permanence le bois, car la cherté du matériel de qualité ne lui permet pas d’utiliser de tel matériel pour former ces enfants.

Le chef de l’entreprise et son équipe du jour.

Aujourd’hui il se réjouit d’avoir opté pour la menuiserie, car il a pu créer sa propre entreprise. Il crée des meubles de qualité et ses créations sont très appréciées par sa clientèle. Cependant, avec la situation sécuritaire qui se dégrade de jour en jour, et en particulier là où il développe ses activités, il n’arrive plus à mener à bout ses projets, en plus de la crainte qui s’installe en lui.

Le chef d’atelier de menuiserie laisse un message à tous les jeunes désirant entreprendre : « Je demande aux jeunes qui veulent entreprendre de se lancer sans hésiter comme moi je l’ai fait, car c’est petit à petit que l’oiseau fait son nid. On ne peut pas réussir du jour au lendemain. Ce qu’il y a à faire, c’est de garder espoir et de rester focalisé sur ses objectifs. »

Le chef d’entreprise.

« Une jeunesse bien formée est un moteur de développement », philosophe-t-il.

Roland DOAMBA, Observateur Civitac, Dori