Plateau central/Zorgho : Ousmane KABORÉ, cet entrepreneur au parcours qui force respect et admiration

Ousmane KABORÉ est un jeune entrepreneur dans le Plateau central, précisément dans la commune Zorgho, au Burkina Faso. Il est passionné de tout ce qui est en rapport avec la technologie, la construction et l’électricité bâtiment. Ce mardi 7 mars, nous nous sommes intéressé à son secteur d’activité. Il nous livre par ailleurs ses aspirations.

Ousmane KABORÉ est entrepreneur dans la commune de Zorgho, précisément au secteur 3, âgé de 37 ans et père de deux enfants. Il a un parcours inspirant, un parcours qui force respect et admiration. Brillant élève, il figurait toujours parmi les cinq meilleurs de sa classe. Malheureusement, faute de moyens financiers, son oncle décide de le retirer de l’école après l’obtention de son diplôme de BEPC pour qu’il apprenne un métier qu’il aura lui-même choisi. Après quelques jours de réflexion, son choix est porté sur l’électricité bâtiment. Selon lui il pourrait mettre en pratique la théorie apprise pendant ses cours.

Son intégration dans ce milieu était inattendument plus aisée. Déjà à deux semaines, son patron lui confie des chantiers qu’il exécutait et réussissait avec une grande facilité. Néanmoins il était confronté à certaines difficultés liées au fait qu’il est un nouvel apprenant : son patron ne lui donnait rien comme argent, malgré ses efforts dans la réussite des travaux qui lui étaient confiés. Etant l’aîné, il devait participer aux charges de la famille mais aussi prendre soins de celle qu’il a fondée. « J’ai fait trois jours sans manger mais je travaillais, car j’étais convaincu que les choses allaient s’améliorer », nous confie-t-il.

Quelques mois plus tard, il réussit à faire quelques économies grâce aux contrats qu’il exécutait à l’insu de son patron. Économies qui lui permettent de commencer son commerce, d’abord dans le domaine de la quincaillerie où il commercialisait son matériel à domicile avec pour cible ses connaissances et les personnes de son entourage qui sont dans le domaine de l’électricité et du bâtiment.

Cinq ans après, en 2009, il réussit à ouvrir une quincaillerie proprement dite. Grâce à cette source de revenu il décide de diversifier ses activités et se lance dans la vente des téléphones et accessoires. Selon lui pour réussir dans le domaine de la vente il faut une bonne connaissance de son secteur et mettre l’accent sur la qualité de la marchandise, ce qui lui vaut le surnom KABCALITÉ. Il a pour ambition d’être le fournisseur grossiste en ce qui concerne les téléphones et matériel de construction dans la localité de Zorgho et ses environnants.

Il se confie à nous en ces termes : « C’est dommage qu’à Zorgho on n’ait pas de boutiques de vente d’ordinateurs et accessoires ; je vais donc travailler à combler ce vide cette année. »

Pour arriver à cette étape il lui faut lever un certain nombre de difficultés que connaissent la plupart des jeunes entrepreneurs au Burkina Faso : l’accès difficile aux financements et surtout le manque de formations en marketing adaptées aux réalités du pays.

Aujourd’hui, M. KABORÉ est propriétaire de deux grandes quincailleries et aussi patron d’un atelier de formation en électricité bâtiment, Á sa charge 10 apprenants qui bénéficient de sa formation de façon gratuite. A la question de savoir pourquoi sa formation est gratuite, il répond ceci : « Je suis dans une dynamique où tout le monde a droit à l’apprentissage, peu importe le rang social. Et pour éviter toute mise en marge d’une catégorie de personnes n’ayant pas les moyens, je donne ma formation gratuitement, parce que je sais d’où je viens et ce que ça fait de ne pas avoir les moyens pour apprendre. »

« Entreprendre c’est croire en soi et être patient malgré toutes les difficultés qu’on peut rencontrer dans le domaine choisi. J’exhorte toutes les personnes désireuses de se lancer dans l’entrepreneuriat de ne pas hésiter car l’Etat ne pourra pas donner du travail à tout le monde », foi de KABCALITÉ.

Abdramane ZERBO, Observateur Civitac, Zorgho

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