Fada : Soamboala LOMPO, un étudiant PDI qui a su être résilient
Soamboala LOMPO est un déplacé interne de la Tapoa aux premières heures de la crise sécuritaire. Il essaie de poursuivre ses études universitaires à Fada N’Gourma mais se retrouve du jour au lendemain à exercer le métier de blanchisseur. Ce jour 8 avril 2023, nous sommes allé à la rencontre de ce jeune qui a su être résilient, malgré les vents et marées de la vie estudiantine. Il incarne un modèle dans le domaine de l’entrepreneuriat pour tous les élèves et étudiants déplacés.
Soamboala LOMPO nous a accueilli dans son atelier situé dans la zone non lotie du secteur 1, non loin de la laiterie de Fada. C’est un jeune très cultivé qui nous a présenté son atelier. Il nous raconte son aventure.
« Arrivé à Fada en 2020, j’ai poursuivi les études à l’université en première année de Lettres modernes. C’est vers le deuxième trimestre que la vie se complique pour moi : des soucis financiers commencent à surgir car j’étais venu avec ma femme qui était enceinte. Je n’arrivais pas à honorer les ordonnances médicales relatives à la grossesse. Il me fallait donc trouver une solution le plus tôt possible. C’est alors que l’idée de faire la blanchisserie m’est venue à l’esprit. J’ai arrêté les études pour rapidement apprendre à faire ce travail chez un ami. En moins de deux semaines de travail acharné, j’ai pu mettre de côté un peu d’argent. Cela m’a permis d’honorer les ordonnances de ma femme. »
Une fois quelques connaissances acquises, Soamboala LOMPO se resoud à créer son propre atelier dans la zone non lotie du secteur 1 de Fada. Il implante donc son propre atelier avec les petites économies qu’il a eues en travaillant avec son ami. Il débute avec les moyens du bord, c’est-à-dire sa table d’étude, un fer à repasser et un sac de charbon qu’il à fait venir du village.
Le rêve prend forme. Les affaires marchent bien. Il est heureux. Par jour il peut encaisser une somme allant jusqu’à 2 500 F CFA. Voilà Soamboala LOMPO propriétaire de son propre atelier de blanchisserie qu’il loue à 4 000 F CFA/mois. Grâce à ce métier il arrive à subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Mais les moyens sont toujours insuffisants pour acquérir le matériel de travail approprié et surtout agrandir son atelier, pourquoi pas l’ériger un jour en un atelier de pressing. »
Face à toutes ces difficultés, Soamboala LOMPO affirme que chaque métier noble nourrit son homme. Pour terminer il lance un appel à tous les jeunes PDI : « Nous les jeunes on attend toujours que quelqu’un vienne nous tendre la main. Pourtant si nous-même on se lève et on se dit que ce n’est pas normal que l’on soit assis sans rien faire, on peut y arriver. Il faut savoir que tout sous-métier est digne d’intérêt pour celui qui le pratique, car il en tire toujours un intérêt. »
Luc COMBARY, Observateur Civitac, Fada N’Gourma
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