Kaya : les personnes déplacées internes échangent sur la prévention et la gestion de conflits
La région du Centre-Nord vit depuis quelques années une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent. Cet état de fait a amené l’Etat et ses partenaires à faire de leur mieux pour la prévention et la gestion de cette crise. C’est fort de ce constat que l’association Bayir Meedo, en partenariat avec le projet Djamtan-Laafi Bala, a organisé un cadre de sensibilisation à l’endroit de la population de Bangassé au secteur 2 de Kaya, le mercredi 29 mars 2023, dans la région du Centre-Nord.
Une activité qui s’inscrit dans le cadre du projet Djamtan-Laafi Bala, mis en œuvre par le Centre d’étude et de coopération internationale (CECI) en partenariat avec le Laboratoire Citoyennetés et plusieurs autres Organisations de société civile du Sanmatenga.
En marge de cette journée, une prestation théâtrale de belle facture a été servie aux participants sur les conflits intercommunautaires. Cette session devrait outiller la population de Bangassé sur le mécanisme de prise en charge des conflits communautaires et d’accroître leur implication dans la construction et la promotion de la paix.
Selon Zakaria SAWADOGO, animateur de l’Association Bayir Meedo, il s’agit d’équiper la population en matière de prévention et de gestion des conflits, et d’aborder avec les participants les différents mécanismes de prévention des conflits.
Ce cadre fut un véritable partage d’expérience vécu pour les déplacés internes venus du village de Bangassé. Ceux-ci ont saisi l’occasion pour se prononcer. Ainsi, pour Brigitte SAWADOGO, « Ce sont les HANI qui sont venus nous chasser. Actuellement c’est la souffrance, on n’a plus de maison, on n’a plus de quoi se nourrir, on a tout perdu. En ce qui concerne la gestion des conflits, il faut prôner le pardon. On doit être en mesure d’avoir la force de se pardonner et la force de laisser passer ».
L’occasion faisant le larron, les participants ont profité présenter les mécanismes pouvant aider à éviter les conflits intercommunautaires. « Sur le plan culturel, dans certaines familles les griots ou des forgerons sont des facilitateurs dans la gestion des crises. En cas de conflit dans ces contrées, les griots sont automatiquement saisis de la situation. Ces derniers, à leur tour, vont réunir les protagonistes pour leur enseigner le bien-fondé du pardon. Les protagonistes n’auront plus d’autre choix que de laisser tomber et se pardonner », relate Lagui DIANDÉ.
Selon lui, quelles que soient vos différences ethniques et culturelles, vous formez désormais une seule famille, et donc en principe lorsqu’un conflit surgit en votre sein des sages sont désignés pour gérer ces conflits, quelle que soit leur nature.
Moumouni SAWADOGO, habitant de Bangassé, soutient que de nos jours les sages ont failli à leurs responsabilités dans la gestion et la prévention des conflits, raison pour laquelle nous traversons cette crise humanitaire et sécuritaire sans précédent.
Nous devons tous être des acteurs de la promotion de la tolérance et de la solidarité dans nos milieux de vie. C’est dans ce contexte que Fatimata OUÉDRAOGO, participante, renchérit en ces termes : « Si tu vois la case de ton voisin qui brûle, si tu ne peux pas lui porter secours physiquement, le bon sens voudrait que tu fasses appel à d’autres personnes pour l’aider à gérer son problème. Mais ne pas le laisser seul face à son sort. »
Tout bien considéré, on retient de l’intervention des différents participants que le pardon est le leitmotiv dans la prévention de tout conflit et qu’il faut apprendre à laisser passer et pardonner quel que soit le degré du mal commis par l’autre.
Pélagie TALO, Observatrice Civitac, Kaya
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