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Fabius AOUANOU : un jeune homme résilient qui a plusieurs cordes à son arc

Le samedi 15 avril 2023, nous sommes allée à la rencontre d’un jeune homme qui, à sa manière, apporte une touche à la construction d’une jeunesse efficace et avertie. Nous l’avons nommé Fabius AOUANOU.

Promouvoir la gouvernance locale et la participation citoyenne, c’est là le fil conducteur de notre mission en tant qu’Observatrice Civitac au Laboratoire Citoyennetés. Nous avons rendu visite à Fabius AOUANOU ce samedi 15 avril 2023 à son domicile, alors que le soleil était à son zénith. A travers notre micro, il nous parle de ses débuts dans l’art oratoire, des défis qu’il a dû surmonter, mais aussi de l’impact, du bien-fondé de la technique de prise de parole en public sur la jeunesse et sur la communauté en général.

Fabius AOUANOU, d’origine béninoise, a la trentaine environ. De taille moyenne, et assez robuste, il est médecin généraliste de formation, spécialisé dans la prise en charge des psycho-traumatismes ; mais pas que cela, il est par ailleurs coach-conférencier-consultant et formateur en art oratoire self management et afro-leadership entrepreneurial.

M. AOUANOU en pleine séance de coaching.

Il nous raconte ses débuts :
« C’est à la suite d’un échec, et dans le dessein de relever un défi, que je me suis retrouvé dans l’art oratoire. Il faut dire que depuis ma tendre enfance, je n’ai pas vécu dans un environnement où la parole était chose courante et permise. C’était un milieu où on écoutait nos parents, on faisait ce qu’ils nous demandaient de faire, pas plus (avec un regard légèrement absent, il sourit). Donc, arrivé au Burkina Faso, plus particulièrement à Ouagadougou, pour mes études de médecine, j’ai entendu parler d’une compétition d’art oratoire. Je me suis inscrit pour y participer ; et là j’ai été éliminé en demi-finale. La pilule fut difficile à avaler, mais humblement je me suis rapproché de mon président de Jury (qui plus tard deviendra mon premier coach). Ce dernier m’a confié que j’avais un bon sens de l’argumentation, mais qu’il me manquait tout ce qui était base et connaissance dans le domaine de l’art oratoire. Et c’est ainsi que j’ai accepté d’apprendre en rejoignant le Club de débat et art oratoire de mon université (l’Université Saint-Thomas d’Aquin-USTA). Deux mois après, j’étais déjà sur la scène pour des compétitions ; là j’ai commencé à prendre goût aux applaudissements (il sourit à nouveau). De compétition en compétition (locale, régionale, nationale et internationale), d’’échec en échec, de succès en succès, avec d’énormes trophées à notre actif, des amis et moi avons repris le flambeau. Alors que je terminais mes études de médecine, nous avons décidé de créer notre entreprise en mars 2017, « Hypnotik Speakers ». J’ai décidé d’enseigner le peu que je savais aux autres. On a formé à ce jour plus de 1 500, voire 2 000 personnes (des professionnels, des particuliers, des étudiants à la demande même des universités…) ».

Le coach et ses apprenants.

Les bien-fondés de l’art oratoire
« Concernant l’impact de ce qu’on enseigne sur la société, je dirai qu’aujourd’hui, lorsqu’on ne sait pas s’exprimer, on ne sait rien faire, et on ne sait pas non plus se vendre. Il y a des gens qui ont des CV bien fournis mais qui ne savent pas se vendre, et qui difficilement arrivent à obtenir du travail, à vraiment s’épanouir. Ce qui fait qu’ils manquent de confiance en eux, d’estime d’eux-mêmes. Ce qu’on apporte aujourd’hui, à la plus grande couche de la société, je veux parler de la jeunesse, c’est un nouveau souffle. Des aptitudes pour être demain des personnes particulières. Parce que, à notre avis, le problème de l’Afrique n’a jamais été un problème de moyens. C’est un problème de leadership, un problème de compétence que nous apportons à la jeunesse africaine, et à la jeunesse burkinabè en particulier. Nous travaillons à développer et à renforcer le capital humain que nous avons, pour un développement conséquent de notre continent. »

Pour finir, il lance un message à la jeunesse. « A l’endroit de la jeunesse, j’aimerais dire, bougeons-nous, travaillons et arrêtons de chercher des boucs émissaires. »

A la suite de Fabius AOUANOU, nous avons recueilli les témoignages de deux personnes qui ont bénéficié de ses formations et qui, en quelques mots, nous ont raconté comment l’art oratoire a impacté leur vie.

Bonaventure GBÉDON a travaillé avec Fabius AOUANOU.

Le premier, Bonaventure GBÉDON, médecin en formation, coach formateur en art oratoire et english trainer, affirme avoir entendu parler de Fabius AOUANOU et des cours qu’il donne en art oratoire. « Je cherchais à le rencontrer, et la première fois qu’on s’est vus, c’était lors d’une compétition à laquelle je prenais part. Et lui c’était mon adversaire. Inutile de vous dire que j’ai essuyé une cuisante défaite, face à lui, ce jour-là (rires). C’est ainsi que tout a commencé. J’ai beaucoup appris avec lui, moi qui de nature étais timide. J’ai surmonté beaucoup de difficultés et aujourd’hui, en plus d’être coach en art oratoire, je suis english trainer. »

Jefferson KOFFI-GUÉ, étudiant en 6e année de médecine, suit les pas de son mentor Fabius AOUANOU.

Le second, Jefferson KOFFI-GUÉ, étudiant en 6e année de médecine, affirme, à son tour, avoir été séduit par la façon dont M. AOUANOU, avec beaucoup de simplicité et d’humilité, partageait son savoir aux autres. « J’ai vraiment été positivement impacté par l’art oratoire de manière générale. Savoir parler, placer les mots de façon calme, posée et intelligente, ça augmente beaucoup l’assurance et la confiance en soi », s’est-il plu à dire.

Rosine LOMPO, Observatrice Civitac, Ouagadougou

     

 

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