Recouvrement des recettes fiscales au Burkina Faso : les raisons de la reticence des contribuables
En dépit des efforts consentis par l’Etat central et la communalisation intégrale consacrée depuis 2006, les Collectivités territoriales (CT) font toujours face au défi de la mobilisation insuffisante des ressources fiscales. La problématique du financement pour le développement des collectivités reste un problème crucial posé. En vue de promouvoir le développement local basé sur les ressources fiscales, une association naît : l’Association fiscalité et développement local (AFDL). Pour connaître les grandes missions assignées à cette association, le sens du civisme fiscal et la contribution de la fiscalité dans le développement local, l’Observateur Civitac a tendu son micro à Amos ZONG-NAABA, fiscaliste et président de l’AFDL.
L’Association fiscalité et développement local (AFDL) est une Organisation de la société civile, apolitique, laïque et reconnue légalement par son récépissé de reconnaissance du 30 janvier 2023, selon son premier responsable, Amos ZONG-NAABA. Créée officiellement le 10 décembre 2022 à Ouagadougou, l’association est à but non lucratif, selon ses membres. Promouvoir le développement local basé sur les ressources fiscales est l’objectif principal de l’Association, selon M. ZONG-NAABA : « A l’AFDL, nous sommes convaincus qu’à l’image de l’arbre qui croiît et fleurit à partir de ses racines et la sève, le développement est un processus qui commence par la base (développement local) et qui intègre l’ensemble des citoyens à travers leur engagement aux actions de développement par la sève de leurs contributions (fiscalité et veille citoyenne) ». Il continue en nous relatant les vraies motivations de la création de l’association : « Le développement d’un pays à partir du haut par un Etat central tout-puissant et sans la pleine participation des collectivités territoriales peine à porter fruit, sinon des résultats mitigés ». C’est pourquoi il affirme : « La motivation de l’AFDL est de susciter, d’une part, l’engagement citoyen des populations afin de contribuer au développement des collectivités territoriales par le paiement des impôts et taxes (fiscalité) et, d’autre part, d’assurer une veille citoyenne auprès des structures de l’Etat sur la bonne gestion des ressources fiscales collectées. » L’autre motivation de l’AFDL est de contribuer par l’expertise des membres à former les élus locaux et la sensibilisation des citoyens sur la fiscalité et le développement local, au dire du fiscaliste.
Il existe des facteurs qui justifient la réticence des populations sur la contribution fiscale
En sa qualité de fiscaliste, M. ZONG-NAABA explique les facteurs qui entravent le civisme fiscal en ces termes : « L’analphabétisme de bon nombre de contribuables, l’ignorance des textes fiscaux ; la crise de confiance entre citoyens et gouvernants, la mauvaise gestion des impôts et taxes collectés et un défaut de transparence dans la gouvernance économique ; la perception du contribuable de l’existence de plusieurs impôts et taxes. » Ces facteurs sont à l’origine de l’incivisme fiscal, désastreux pour l’économie nationale.
A la question de savoir si la fiscalité est incontournable pour le développement local, l’AFDL se dit convaincue que le développement à la base passe par la fiscalité ou par les ressources fiscales.
Le président de l’AFDL termine en appelant la population à s’engager pour le développement de leur collectivité en payant les taxes et impôts. Quant aux dirigeants, il les invite à créer un climat de confiance avec les dirigés par une gestion transparente des biens publics. L’AFDL ambitionne, selon son premier responsable, d’être une association d’utilité publique d’ici à quelques années grâce à ses actions de promotion du civisme fiscal à travers l’éducation citoyenne responsable, la redevabilité et la gouvernance vertueuse des ressources financières.
Gérard BÉOGO, Observateur Civitac, Tenkodogo
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