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Le port du casque, un geste négligé à Manga

Le Burkina Faso est le pays de la sous-région ouest-africaine qui a fait des engins à deux roues motorisés le moyen de déplacement privilégié. Le choix de ces engins est observable dans toutes les localités du pays. Manga, le chef de lieu de la région du Centre-Sud, ne déroge pas à la règle. Les engins à deux roues sont impliqués, selon l’Office national de la sécurité routière (ONASER) dans son rapport de 2022, dans la plupart des accidents de la route. De ces accidents, plus de 80% des blessés sont touchés à la tête. En dépit de cette réalité, les usagers refusent de porter le casque. Nous avons recueilli, ce mardi 18 avril 2023, les avis de quelques usagers.

Le Burkina Faso est l’un des pays de la sous-région qui a un fort taux d’intérêt d’accidents de la circulation dont la majorité est causée par les motocyclettes. Et les cas de mort de ces accidents sont, en grande partie, des blessés à la tête. Le port du casque s’impose. Pour lutter contre ce phénomène, le Burkina Faso a adopté le décret no78-107/PRES/TPTU du 30 novembre 1978, rendant ainsi le port du casque obligatoire pour tous les utilisateurs d’engin à deux roues motorisé, conducteurs comme passagers. Cette mesure a été entérinée par le décret 2003-418/PRES/PM/MITH/SECU/MJ/DEF/MATD du 12 août 2003 portant définition et répression de contraventions en matière de circulation routière. En 2021, l’ONASER a tenu dans la ville de Manga la 5e édition de la Semaine de la sécurité routière. Mais deux années après, le constat reste le même : les usagers ne font pas du port du casque un réflexe. Pour comprendre les raisons, nous sommes allé à la rencontre de quelques usagers de la route.

Des usagers sans casque en circulation.

Nous avons choisi les grandes artères de la ville, pour interroger les usagers aux engins à deux roues motorisés. La première personne à se prêter à cet exercice est Gédéon ZONGO, étudiant en statistiques sociales. A la question de savoir la raison pour laquelle il ne porte pas de casque, il répond : « La circulation à Manga n’est pas dense, comparée à Ouagadougou. Ce qui fait que le risque est minime. » Si pour Gédéon ZONGO le risque est minime, Laure BOUDA, quant à elle, n’accorde aucune importance au port du casque : « Je ne porte pas le casque car je ne vois pas une importance à le porter. » Des propos qui montrent que l’importance du casque reste méconnue de certains. Ce qui traduit le besoin de toujours sensibiliser tous les usagers des engins à deux roues sur toute l’étendue du territoire sur les textes en vigueur mais aussi sur l’importance du casque.

Tous les usagers de la route à Manga n’ignorent pas le rôle de protection que joue le casque en cas d’accident. C’est le cas de Souleymane NANA : « Je suis conscient de l’importance du casque, bien que je l’aie pas porté. Mais je m’en procurerai les jours à venir pour me protéger. »

Une autre artère de la ville, mais toujours le même constat.

Les raisons avancées par les usagers sont multiples, mais toutes ces raisons ne sauraient justifier leur ignorance des décrets sur le port du casque, ou leur choix de ne pas porter le casque. L’Etat doit promouvoir le port du casque sur toute l’étendue du territoire en appliquant vigoureusement les textes en la matière. Seules des actions fortes pourront amener les usagers qui ne se soucient pas des règles à s’y soumettre. Et aux populations de faire preuve de responsabilité en portant le casque et en initiant des actions pour changer les comportements de ceux ou celles qui négligent le port du casque. Car le port du casque est une affaire de tous.

Wilfried Hugues ZONGO, Observateur Civitac, Manga

     

 

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