Zorgho : les cabarets, des espaces d’ambiance pour se ressourcer
La vente de dolo est une activité à laquelle s’adonnent bon nombre de femmes. Elle est le plus souvent pratiquée par des femmes qui ont embrassé ce métier plusieurs années auparavant. Activité génératrice de revenus, elle attire un grand nombre d’amateurs qui aiment boire ce liquide rouge, communément appelé dolo ou tchapalo. Cet après-midi du 1er mai 2023, fête du travail, nous nous sommes rendu dans quelques cabarets de dolo de Zorgho, afin de nous imprégner de l’ambiance qui y règne.
Il est 15h lorsque nous franchissons le portail du cabaret de dolo de Albertine TINDANO. Nous sommes frappé par l’odeur du dolo et de la soupe. Le dolo, encore appelé tchapalo, est une boisson fermentée à base de céréales comme le maïs, le mil et le sorgho. Le goût du dolo est assez aigre. Il est consommé majoritairement dans les cabarets de dolo, mais peut aussi être emporté chez soi.
Quelques clients dégustent déjà le précieux liquide et nombre d’entre eux ont les yeux brillants. Et comme il n’est pas recommandé de le boire le ventre vide, certains clients commandent de la soupe ou de la viande grillée pour accompagner la dégustation.
Albertine TINDANO : « Je ne vends que les vendredis, samedis et dimanches ; les autres jours je les consacre à mon repos et à la préparation de mon dolo. Les clients, il n’en manque pas, surtout les week-ends. J’ai un foyer avec quatre marmites que j’utilise pour la préparation. J’avoue ne pas me plaindre car j’arrive à joindre les deux bouts sans difficulté », nous confesse-t-elle.
Les cabarets connaissent une affluence les week-ends car c’est le moment de repos et où chacun peut venir se distraire un tant soit peu. C’est surtout pendant ce moment que certaines personnes découvrent les avantages et autres bienfaits du liquide rouge. Gaston LOMPO est un consommateur de dolo. Il nous affirme que le plaisir tiré de la boisson, c’est surtout les relations que l’on tisse. Fulbert NATAMA ne dit pas autre chose : « Ici, une somme d’informations de toutes sortes circule dans les cabarets », avant de poursuivre : « Cela prouve que ce n’est pas seulement pour se saouler que l’on fréquente ces cabarets. » Pour Delphine LANKOANDÉ, une tenancière de cabaret, les dolotières sont souvent victimes de paroles offensantes, bizarres de la part des consommateurs. « On peut te vexer par des paroles en te traitant de toutes sortes de noms », lance Mme HARO, qui précise qu’elles sont obligées de ne pas répliquer, pour ne pas les détourner de leur cabaret.
La musique sert à retenir les clients, et longuement, dans les cabarets. Pour faire face aux railleries de mauvais goûts et autres provocations, certaines tenancières optent pour de la musique dans leur établissement. C’est le cas de Marie LANKOANDÉ : « Avec la musique, je n’écoute personne et c’est tout », affirme-t-elle. « Comme on le dit, la musique adoucit les mœurs. »
Les cabarets sont souvent de simples maisons en banco, avec parfois un hangar équipé de bancs pour les clients et occasionnellement de petites tables basses rudimentaires.
Abdramane ZERBO, Observateur Civitac, Plateau central
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