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Ouahigouya : le maraîchage, une activité rentable, intégratrice et socle de cohésion sociale

La ville de Ouahigouya est située au nord du Burkina Faso. Sa population s’adonne au maraîchage, une des principales activités dans un contexte sécuritaire difficile. Ce jeudi 11 avril 2023, nous avons fait un tour au barrage de Goinré, un quartier périphérique de Ouahigouya, situé sur la Route nationale numéro deux en partance vers Thiou. Cette immersion nous a permis de comprendre les difficultés, de connaître la rentabilité et l’enjeu autour de la culture maraîchère avec les maraîchers.

A Ouahigouya, les précipitations sont très faibles pendant la saison pluvieuse. Elles totalisent en moyenne 760 mm d’eau par an, selon les données de l’agence météorologique, ce qu ne favorise pas le développement agricole. Subséquemment, elles influent sur la désserte en eau dans la ville de Ouahigouya. Confrontées donc à l’adversité de la nature et à l’insécurité, les populations de la cité de Naaba-Kango pratiquent le maraîchage sur les lits des barrages ou sur les parcelles urbaines. Il y a deux barrages importants autour de Ouahigouya : celui de Oumar KANAZOÉ et celui de Goinré.

Vue partielle du barrage de Goinré.

L’exploitation est organisée en famille. Elle va de quelques ares à plusieurs hectares. La plupart des maraîchers et vergers sont des personnes déplacées internes. Ces dernières ont bénéficié de lopin de terre de la population hôte pour pratiquer des activités génératrices de revenus. Ces déplacés internes ont presque tout perdu en quittant leurs localités, très souvent dans la précipitation. Cet accueil des populations, en plus d’être un moyen de résilience économique, reste un vecteur rempart à la cohésion sociale entre personnes déplacées et populations hôtes à Ouahigouya.

La présence de barrages hydrauliques importants aux encablures de Ouahigouya accentue ainsi le développement des cultures de contre-saison. Ces activités permettent à la population de tirer des ressources financières, ce que reconnaît Abdoulaye SAWADOGO, maraîcher au barrage de Goinré : « Nous pratiquons le maraîchage pour pouvoir nourrir nos familles, payer la scolarité de nos enfants et nous vêtir. »

Abdoulaye SAWADOGO, maraîcher.

Sur le terrain, quelques-uns s’en tirent effectivement à bon compte. La production maraîchère est fortement dominée par les oignons, la tomate, le chou, la pomme de terre, l’aubergine, le haricot vert, la salade, etc. Il y a aussi du maïs. On peut percevoir leurs champs à perte de vue. « Cette année, nous remercions Dieu, car il a beaucoup plu et l’eau ne finira pas. Cela nous permettra donc de produire beaucoup », a souligné Oumarou OUÉDRAOGO, maraîcher.

Pour rappel, l’année 2021 n’a pas été simple pour les producteurs maraîchers. Les autorités locales en charge de l’eau avaient pris une note pour interdire la culture maraîchère. Pour cause, la rareté de l’eau due à l’insuffisance de la pluviométrie durant la saison pluvieuse passée, qui a occasionné une perturbation de la désserte en eau dans la ville de Ouahigouya.

Oumarou OUÉDRAOGO, le maraîcher.

Les maraîchers rencontrent cependant des difficultés. Il y a souvent le problème de commercialisation, de faire monter l’eau jusqu’à un certain niveau des cultures et d’acquérir les intrants, vu les moyens dérisoires de production dont ils disposent. « Il y a la volonté de bien produire, mais les producteurs rencontrent d’énormes difficultés », a soutenu Assami SAWADOGO, étudiant et maraîcher.

Assami SAWADOGO, étudiant et maraîcher.

Abdoulaye OUÉDRAOGO, Observateur Civitac, Ouahigouya

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