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Insécurité dans le Centre-Nord : des personnes déplacées internes trouvent refuge chez Koumbou OUÉDRAOGO

Koumbou OUÉDRAOGO est une femme chef d’entreprise résidant dans la commune de Kaya, dans la région du Centre-Nord. Elle évolue dans la transformation des produits locaux et est restauratrice. Femme au grand cœur, Koumbou OUÉDRAOGO accueille des déplacés internes afin de leur venir en aide vu la situation sécuritaire du Burkina Faso. La ville de Kaya accueille un grand nombre de déplacés internes venus de plusieurs localités du Burkina Faso. Nous avons tendu notre micro à cette chef d’entreprise afin de savoir comment se passe la cohabitation entre hôtes et déplacés internes.

Cette femme chef d’entreprise a ouvert les portes de sa maison à une vingtaine de déplacés internes ayant fui leur foyer, leur offrant un abri, de la nourriture et même du travail pour se prendre en charge, en attendant de regagner leurs villages respectifs. Le geste de Koumbou OUÉDRAOGO reflète cette solidarité dont les communautés d’accueil du Burkina Faso ont fait preuve à l’égard des personnes déplacées. « Personnellement ça me brise le cœur quand on les appelle personnes déplacées internes. Nous sommes tous des déplacés parce beaucoup ne sont pas sur leur terre natale. Si quelqu’un arrive chez moi et prononce le terme déplacé interne, dès que l’occasion se présente je l’interpelle sur le sujet. » Bintou, nom d’emprunt de cette jeune dame qui travaille en collaboration avec dame OUÉDRAOGO dans la transformation de ses produits locaux, est arrivée en 2022 après l’attaque de son village par des groupes armés à Dablo. « J’apprécie vraiment sa force et sa gentillesse, car il est difficile de trouver des personnes ayant la crainte de Dieu de nos jours », témoigne Bintou. « Elle nous considère comme ses enfants et elle nous apprend à travailler pour qu’on puisse se débrouiller une fois de retour chez nous. Je lui en suis très reconnaissante. »

Nous vivons en cohésion ici. Si quelqu’un arrive chez moi et fait des histoires je l’avertis et s’il continue je suis obligé de m’en séparer. C’est à cause des mésententes que notre pays connaît le terrorisme aujourd’hui.

Koumbou OUÉDRAOGO nous raconte l’histoire d’une déplacée interne qui s’est refugiée chez elle après la mort de son mari. Mariam, c’est le nom que nous lui attribuons. Mariam a été traumatisée par les événements qu’elle a vécus. « Dans son sommeil elle ne fait que crier. C’est vraiment triste », nous confie dame OUÉDRAOGO. « Il ne se passe pas une journée sans qu’elle ne pleure. Mais elle fait tout son possible pour ne pas que je m’en rende compte. Mais les autres m’ont interpellée afin que je lui vienne en aide. Le traumatisme est profond. Je vis avec elles et je vois. Souvent même quand une assiette tombe elles sursautent, elles ont peur. Quand un avion passe, elle sursaute et d’autres même se replient sur elles. Tout ça c’est ce quelles ont vu et subi dans leurs localités », nous raconte-t-elle.

Je continuerai à soutenir les personnes dans le besoin car cela donne un sens à ma vie.

La plupart des personnes déplacées internes qui vivent actuellement dans la propriété de dame OUÉDRAOGO y est depuis environ deux ans. Certains viennent et repartent, d’autres viennent et restent pour apprendre un métier. Leur hôte se dit heureuse des relations étroites qui se nouent entre eux « Le fait que nous vivions ensemble dans la cohésion et l’harmonie est très réconfortant et me conforte dans l’idée que j’ai fait le bon choix en les accueillant chez moi », indique-t-elle. Elle nous explique que tant que la situation restera instable, et qu’elle sera toujours vivante, elle continuera à les soutenir comme elle peut. Mais elle espère de tout cœur que le Burkina Faso retrouve sa paix d’antan. « Je souhaite de tout cœur que les femmes qui sont chez moi se mettent au sérieux pour apprendre ce que je fais comme métier. C’est sûr qu’elles pourront en bénéficier un jour. Je serai heureuse qu’un jour, de passage dans leurs villages respectifs, de savoir qu’elles s’en sortent et pourquoi pas quelles sont des grandes chefs d’entreprise. » Il faut noter qu’au 28 février 2023, le Burkina Faso comptait plus de 1,99 million de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, les régions du Centre-Nord et du Sahel étant les plus touchées.

Oumou KONATÉ, Observateur Civitac, Kaya

     

 

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Du 02 au 03 février 2024.

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Cadre de Concertation Communal (CCCo) de TITAO sur la résilience de la santé et l’eau potable dans un contexte de crise sécuritaire

Lundi 18 décembre 2023 à la direction régionale de l’environnement du Nord

 

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