Dans le cadre de la mise en œuvre du projet Djamtan-Laafi Bala, plusieurs activités ont été initiées en faveur de la jeunesse. Ces activités entrent dans le processus de construction de la paix et de la cohésion sociale. Ce mercredi 17 mai 2023 a eu lieu, à Boussouma, une conférence au profit des jeunes dans le domaine de l’emploi. L’activité s’est tenue sur le thème : ‘’Construire une pensée positive sur la problématique de l’emploi des jeunes dans la région du Centre-Nord’’.

S’occuper utilement, être indépendant, construire une pensée positive sur la problématique de l’emploi, voilà ce que le projet Djamtan-Laafi Bala veut faire de ces jeunes diplômés. Ils sont au total 300 à avoir bénéficié de ces conférences sur les thématiques en lien avec les problèmes auxquels ils sont confrontés dans la région du Centre-Nord. Ces conférences, qui tiennent lieu d’échanges assez fructueux, tournent autour de la question liée à l’autonomisation des jeunes et des diplômés en particulier.

« Il sera question lors de cette conférence de cerner la problématique du chômage et du sous-emploi des jeunes diplômés et aussi de comprendre leur positionnement dans la région du Centre-Nord. C’est le lieu également pour ces jeunes de vaincre les hésitations et pouvoir encourager les jeunes à se créer leur propre unité économique. L’objectif étant de permettre à ces jeunes de se construire une pensée positive sur la problématique de l’emploi afin de lutter contre la dépendance des jeunes et de les occuper utilement », a confié Richard RAMDÉ, coach profil économique au niveau du projet Djamtan-Laafi Bala.

Selon le coach Richard RAMDÉ, cette une façon pour le projet Djamtan de doter ces jeunes des pensées positives sur la problématique de l’emploi.

« Il n’y a pas un métier spécifique aux hommes »
Lors de cette conférence, les échanges étaient houleux, notamment quand le coach a évoqué la question liée à l’emploi des jeunes femmes. Sans langue de bois, celles-ci ont montré les difficultés auxquelles elles font face sur le marché de l’emploi. Même si certaines se sont montrées quand même résilientes face à certains obstacles, d’autres sont par contre restées dans leur persuasion que les femmes ne partagent pas les mêmes avantages que les hommes en matière d’emploi. « Il n’y a pas un métier spécifique aux hommes. Tout dépend de comment la femme s’y lance et jusqu’où va sa détermination. Je suis une femme mariée et je suis peintre. J’ai bénéficié de plusieurs formations, dont celles du projet Djamtan-Laafi Bala. Avec ces compétences, je mène mes activités sans problèmes », a avoué Mouniratou OUÉDRAOGO, qui pense que tout se construit dans la tête.

Pour Mouniratou OUÉDRAOGO, il n’y a pas un métier dédié aux hommes.

Trois modules ont été développés au cours de cette conférence. Il s’agit du Module 1 portant sur ‘’Chômage et emplois précaires des jeunes dans le Centre-Nord du Burkina Faso’’, le Module 2 sur ‘’Les positionnements des jeunes femmes/hommes sur l’emploi dans la région du Centre-Nord : le vrai et le faux’’ et, enfin, le Module 3 qui porte sur ‘’Vaincre les hésitations et créer son entreprise’’.

La problématique de l’emploi des jeunes est un véritable casse-tête dans le Centre-Nord. Classée parmi les régions les plus affectées par le chômage, la problématique s’est davantage accentuée avec l’insécurité grandissante. Certains jeunes ont perdu l’espoir mais la détermination de certains jeunes force l’admiration. Des mécaniciennes, des peintres, en passant par les femmes maçonnes, il y a des jeunes filles et femmes qui brisent le mythe en s’illustrant en tant que tanneuses. Le cuir est devenu leur activité quotidienne. C’est l’exemple de Latifatou OUÉDRAOGO, jeune fille ayant bénéficié de plusieurs offres de formation du projet Djamtan-Laafi Bala. Selon elle, ces formations et sensibilisations ont été d’un grand apport pour son insertion socio-professionnelle et aussi les actions de construction de paix et de compétences de vie courante.

Les participants ont eu des échanges fructueux avec les conférenciers du jour.

Cette conférence vient à point nommé, selon le chef du service de la formation professionnelle à la Direction régionale en charge de la jeunesse, de la formation professionnelle et de l’emploi du Centre-Nord. « Nous sommes chargés d’assurer la formation et la sensibilisation de la jeunesse dans le Centre-Nord. A travers le projet Djamtan-Laafi Bala, nous réalisons que les jeunes sont vraiment intéressés par la problématique de l’emploi. C’est une grande satisfaction pour la Direction régionale en charge de l’emploi. Nous voyons à travers cette conférence un engouement des jeunes. Après cette conférence, nous espérons voir les jeunes s’adresser à la Direction régionale en charge de la jeunesse et de l’emploi et aussi à des structures rattachées. A travers cette conférence, les jeunes sauront où aller pour les questions relatives à l’emploi et le ministère pourra les guider vers aussi les structures partenaires », a expliqué Kiswensida Marcel RAMDÉ.

Le responsable du service de la formation professionnelle au sein de la direction régionale en charge de la Jeunesse et de l’emploi salue l’initiative.

Un appui à la résilience des jeunes
Pourquoi cette conférence ? Le chargé de formation et d’insertion professionnelle du projet Djamtan-Laafi Bala du Centre d’étude et de coopération internationale (CECI), Anselme YARO, donne les raisons : « Cette conférence a pour but de capaciter les jeunes sur la problématique de l’emploi. Elle s’aligne dans une nouvelle dynamique par l’élaboration de modules nouveaux pour répondre mieux aux besoins des jeunes sur la question de leur employabilité et de leur emploi. »

Ces formations et sensibilisations viennent en appui à la résilience des jeunes face à la recherche de l’emploi et vont renforcer leur motivation pour se créer de l’emploi. « Ces sensibilisations viennent renforcer la capacité des jeunes à être motivés et à rechercher toutes les opportunités qui leur sont offertes afin de pouvoir s’insérer dans le tissu économique de leur commune et région. Cette formation entre dans le cadre du renforcement des profils des jeunes dans leur quête d’emploi », a poursuivi Dr Anselme YARO.

Pour Anselme YARO, responsable de la formation et d’insertion professionnelle au sein du CECI, cette phase possède de modules novateurs.

Pour cette conférence se qui tient dans la région du Centre-Nord, 300 jeunes diplômés constituent le public cible, dont 220 jeunes dans la commune de Kaya et 80 jeunes à Boussouma. Elle constitue un cadre d’échange et d’orientation pour ces jeunes femmes et hommes qui seront les potentiels porteurs de projets futurs.

Bédaré OUÉDRAOGO, Observateur Civitac, Boussouma