La commune de Sapouy compte trois complexes hôteliers. Ces lieux d’hébergement et parfois de restauration sont beaucoup plus fréquentés par les étrangers que les autochtones à Sapouy. Qu’est-ce qui explique cela ? Comment ces complexes arrivent-ils alors à s’en sortir face à cette situation ? Comment fonctionnent-ils ? Nous sommes allée à la rencontre de quelques tenanciers de complexes hôteliers afin d’avoir des réponses à nos questions.

Sapouy est une commune urbaine située à une centaine de kilomètres de la capitale burkinabè (Ouagadougou). Elle relève de la province du Ziro, région du Centre-Ouest. Comme toutes les autres communes urbaines, Sapouy possède quelques complexes hôteliers.

Il est 10h lorsque nous nous sommes rendue sur un premier site. Il est situé juste à l’entrée de la commune et est facilement remarquable. Cette auberge s’appelle "Auberge du Ziro". C’est un complexe nouvellement construit (2 ans) et avec de très belles couleurs. Les services proposés par cette auberge sont la location des chambres (climatisées et ventilées), une salle de conférences et la restauration.

Arrivée, nous nous sommes rendue à la réception et avons demandé à rencontrer le gérant. Après avoir décliné notre identité, celui-ci accepte de se prêter à notre entretien. Le gérant de ce complexe s’appelle René Yelkouni.

M. YELKOUNI indique que le marché est instable. « La majorité de nos clients sont des étrangers, voilà pourquoi le marché est instable. Ce sont les personnes qui viennent en mission et qui n’ont pas de lieu où dormir qui viennent le plus ici. »

Il ajoute : « Il y a des périodes où nous n’avons pas de clientèle et des périodes où nous n’arrivons pas à satisfaire la demande ».

René YELKOUNI, gérant de l’ "Auberge du Ziro".

Le constat que nous faisons, à écouter René YELKOUNI, est que les autochtones ne fréquentent pas leurs locaux. Plusieurs raisons expliqueraient cet état de fait, selon lui. « Nous faisons la location des chambres en nuitée, c’est-à-dire pour 24h et beaucoup (les autochtones) préfèrent louer en heures. Aussi, nous enregistrons tous nos clients pour des raisons de sécurité alors que beaucoup n’apprécient pas cela. »

Le deuxième complexe hôtelier où nous nous sommes rendue est, quant à lui, situé au cœur de la commune et est un peu caché. Il s’agit de l’auberge "St-Louis de Sapouy". Ce complexe, à la différence du premier, est un peu plus ancien et ne fait que la location des chambres (24h) comme service.

Brinville KABORÉ, réceptionniste de l’auberge "St-Louis de Sapouy".

Là, c’est le même constat. Cette auberge est aussi plus fréquentée par des étrangers que par des autochtones. Brinville KABORÉ est le réceptionniste des lieux. Il affirme : « Ce sont généralement ceux qui viennent en mission qui viennent loger ici ». Côté clientèle, M. KABORÉ déplore la baisse de celle-ci : « Le nombre de clients a considérablement diminué avec la situation sécuritaire. Les missions sur le terrain ne se font plus comme avant, donc nous n’avons plus assez de clientèle. »

Le réceptionniste de l’auberge "St Louis de Sapouy" conclut en déclarant que les coupures d’électricité et d’eau constituent leurs principales difficultés. Quant à l’"Auberge du Ziro", un forage a été construit et un groupe électrogène installé pour pallier ces difficultés.

La situation sécuritaire du pays affecte ces complexes hôteliers qui auparavant marchaient très bien malgré le fait qu’ils ne soient pas fréquentés par les autochtones. Leurs souhaits à tous, c’est le retour de la paix au Burkina Faso.

Elza NONGANA, Observatrice Civitac, Sapouy