Plateau-central/Zorgho : l’association Buud-Yam fait un plaidoyer pour la mise en œuvre du ’’kéoogo’’ pour l’éducation culturelle

L’association ‘’Buud-Yam’’ de Zorgho a organisé, du 26 au 28 mai 2023, à Zorgho, la deuxième édition de ses journées culturelles dénommées ‘’Ra-Yim-Buudu’’. Pendant ces journées, l’association a plaidé pour la place du ‘’kéoogo’’ au profit de l’éducation culturelle.

Le quartier Nabmayaoghin de Zorgho a connu une ambiance particulière du vendredi 26 au dimanche 28 mai 2023. En effet, il a abrité la deuxième édition des journées culturelles ‘’Rayim-buudu’’ (expression de la langue locale mooré qui signifie « n’oublie pas ta grande famille »).

Ces journées, organisées par l’association « Buud-Yam » de Zorgho, visent à éveiller les consciences des populations sur la nécessité de s’abreuver aux sources de la tradition et de valoriser les cultures locales. Course cycliste féminine, contes, chants, danses traditionnelles, jeux de réjouissance, rue marchande (dassandaaga), projection de films et communications ont meublé ces journées.

La cérémonie d’ouverture a connu une forte mobilisation des populations du quartier et environnants, des autorités administratives, coutumières et religieuses. Elle a été marquée par des allocutions, des animations de troupes traditionnelles et la visite de stands par les autorités.

La cérémonie a été parrainée par le représentant de l’ex-ministre des Infrastructures Eric BOUGOUMA et coparrainée par l’opérateur économique Mahamadi OUÉDRAOGO, dit « Fadoul Zorgho ».

Elle a été également patronnée par le répresentant du chef coutumier de Zorgho, Sa Majesté Naba Sanem. Le chef coutumier de Nabmayaoghin a remercié les organisateurs et souhaité que d’autres éditions se tiennent pour le bonheur des populations.

« Le constat est douloureux aujourd’hui quand on voit que les valeurs et les traditions qui garantissent la dignité et la cohésion de nos sociétés sont méconnues », a dit le président de l’association Buud-yam, Raogo Jean-Claude OUÉDRAOGO.

Selon lui, dans les villes et villages, les hommes s’attachent de moins en moins à leurs familles. D’après M. OUÉDRAOGO, beaucoup d’enfants dans les villes ne connaissent ni leurs villages d’origine, ni les noms de leurs grands-parents, encore moins le sens de leur nom de famille.

A l’en croire, ils ignorent leur propre histoire et pourtant ils connaissent celles d’autres contrées lointaines. Il est « convaincue qu’on peut éviter le pire en sauvant l’essentiel de ce qui reste de nos traditions et valeurs sacrées ».

Raogo Jean-Claude OUÉDRAOGO a précisé que l’association a été créée en 2016 et les journées culturelles Ra-yim-buudu ont été lancées pour éveiller les consciences des populations sur la nécessité d’un retour aux valeurs ancestrales. « Nous avons une dette envers nos ancêtres. Si nous méprisons notre culture au profit d’autres cultures importées, nos ancêtres nous demanderont des comptes », a-t-il dit.

Pour lui, au-delà de l’école classique, il faut créer dans chaque village un centre appelé ‘’Kéoogo’’ pour promouvoir l’éducation culturelle, à l’image du ‘’Kéoogo’’ de Nabmayaoghin. Il a invité tous les chefs coutumiers à y penser et à œuvrer à unir les enfants autour des valeurs traditionnelles.

Le représentant du parrain, Édouard BALCOULGA, a remercié le parrain Eric BOUGOUMA pour sa disponibilité et son attachement à la culture. Le représentant du chef de Zorgho, Mahamadi OUÉDRAOGO, a félicité les bonnes volontés qui ont contribué à la réalisation de cette activité.

M. OUÉDRAOGO a souhaité que l’activité puisse se tenir régulièrement chaque année et a demandé aux chefs coutumiers d’accompagner l’initiative pour le rayonnement de la culture à Zorgho. Les jeunes de Nabmayaoghin ont remis une attestation de reconnaissance au président de l’association Buud-yam, Raogo Jean-Claude OUÉDRAOGO, pour son attachement à la culture.

Abdramane ZERBO, Observateur Civitac, Plateau central

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