Fermeture des sites d’orpaillage au Burkina : La misère des populations de Guitorga dans la Gnagna (Est)

La question sécuritaire a motivé les autorités burkinabè à fermer les sites d’orpaillage artisanal. Le site de Guitorga, dans la région de l’Est, n’est pas épargné. Nous nous sommes intéressés, ce lundi 15 mai 2023, au calvaire que vit les habitants de Guitorga du fait de la suspension de toutes activités d’orpaillage artisanal.

Guitorga est un village situé à 50 km et au Sud-Est de Bogandé dans la province de la Gnagna. Il possède un site d’orpaillage qui contribue depuis belle lurette à l’économie du village. A cause de l’insécurité galopante, les autorités burkinabè ont ordonné la fermeture de tous les sites d’orpaillage artisanal. Le site de Guitorga, principale source de revenus des villageois, n’a pas échappé à cette mesure.

Le site d’orpaillage de Guitorga était un site d’exploitation artisanale qui rassemblait de nombreuses personnes à la recherche du minerai précieux. On retrouvait principalement les propriétaires de trous, les ouvriers qui creusent, des moulins qui concassent le minerai, des vendeurs d’eau, des restaurants de tout genre et des boutiquiers, etc. C’est toute une cacophonie des grands marchés. Grâce à ce site, plusieurs familles vivaient dans l’opulence. Les gens accouraient de partout pour venir profiter de cette manne financière que regorgeait le sous-sol de Guitorga. Son nom est allé au-delà des frontières de la région de l’Est.

Une économie en berne

Courant mars 2023, en application des mesures de fermeture des sites d’exploitation artisanale de l’or, le site d’orpaillage de Guitorga a été fermé. Les autorités ont justifié cette mesure drastique par des raisons d’insécurité liées au terrorisme. Plongeant tout ce beau monde au chômage, l’économie du village de Guitorga a pris un sérieux coup. Cette situation a conduit les habitants à la misère. Ceux qui n’en pouvaient plus, ce sont déplacés à la recherche d’un lieu meilleur. Pour la plupart, l’arrêt des activités d’orpaillage est inadmissible et inhumain, car pour eux, sans cette activité ils sont destinés à mourir de faim. Pour ceux qui avaient abandonné les activités champêtres au profit du site d’orpaillage, ces derniers ne savent plus où tourner la tête.

Pour les plus optimistes, ils disent comprendre l’attitude du gouvernement et souhaitent que la situation se rétablisse le plus vite possible pour qu’ils puissent reprendre leurs activités.

Un orpailleur qui a préféré garder l’anonymat s’est confié à nous en ces termes : « Nous avions été contraints de quitter le site pour des raisons sécuritaires et jusqu’aujourd’hui nous ne pouvons plus y retourner. Je souhaite que cette situation finisse vite afin que nous puissions reprendre nos activités d’antan. »

S.C, Observatrice Civitac

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