Chaque année, la date du 14 juin rend hommage aux donneurs de sang en commémorant leur journée internationale. En prélude à ce jour, le Centre régional de transfusion sanguine (CRTS) de Bobo-Dioulasso, en collaboration avec plusieurs associations de la ville, organise des collectes de sang et mènent des activités pour remercier les bienfaiteurs tout en faisant la promotion de ce geste. Ce samedi 10 juin, c’est avec l’Association Graine d’Espoir et de Vie qu’une collecte est organisée.

Ce samedi 10 juin 2023, le Centre régional de transfusion sanguine a reçu plusieurs donneurs de sang de la ville, venus répondre "présent" à la collecte de don de sang organisée par l’Association Graine d’Espoir et de Vie composée de jeunes en collaboration avec la page Good Health 226. Selon Seydou MAÏGA, chef du service de distribution de produits sanguins et responsable de la collecte du jour, « le besoin en sang est toujours supérieur au nombre de personnes qui viennent volontairement donner leur sang ». Aussi, les agents du Centre ont beaucoup apprecié l’initiative de cette association qui les a soutenus à travers la mobilisation de volontaires pour donner un peu de leur sang. Sur une prévision de 100 poches pour cette date, ils ont reçu 52 donneurs et seulement 43 ont pu effectivement donner leur sang. Deogracias DJRAMEDO, l’un des donneurs, a préparé ce message pour le partager sur les réseaux sociaux : « Nous avons dans la matinée, donné un peu de notre sang. Un geste aussi banal soit-il mais qui pourrait soigner de nombreuses vies. Faites comme moi, et donnez régulièrement votre sang. Je vous assure que cela rend heureux. »

Un des donneurs, Deogracias DJRAMEDO.

Cette collection entre dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale du donneur de sang instituée par l’Organisation mondiale de la santé célébrée chaque 14 juin. La célébration vise à magnifier tous les donneurs de sang dans le monde. « Comme vous le savez, le sang est un produit qui ne se fabrique pas. Donc quand un malade a besoin de sang, si un donneur ne vient pas en donner, le malade risque de partir (perdre la vie) », nous rappelle Seydou MAÏGA.

Le CRTS de Bobo-Dioulasso couvre deux régions : les Hauts-Bassins et les Cascades. Le site fixe de Bobo-Dioulasso, au meilleur des cas, arrive à mobiliser une trentaine de poches, alors que le besoin de la région de Bobo à elle seule est d’environ 92 poches minimum par jour. La région des Cascades n’a pas de centre de transfusion, cependant le Centre hospitalier régional de Banfora fonctionne comme un centre de transfusion. Il collecte et distribue le sang mais il est très souvent appuyé par le Centre de Bobo-Dioulasso, parce que ses besoins, estimés à une trentaine par jour, ne sont pas couverts par les dons enregistrés.

Seydou MAÏGA.

Pour la célébration de la Journée mondiale du donneur de sang, un ensemble d’activités sont prévues, parmi lesquelles un cross populaire avec la population, des animations publiques sur le site du Centre, une collecte pour faire un don en faveur de l’effort de paix, un match gala opposant les agents du CRTS et les donneurs à l’Association des Étudiants en Médecine (AEM) et des animations dans trois quartiers de la ville : Sarfalao, Colma et Belle-ville.

Dr Alain KONSEYBO, médecin immuno-hématologue et chef de service de collecte de sang régional du CRTS de Bobo-Dioulasso, présente deux attentes en lien avec la commémoration du 14 juin : inviter la population à dire merci aux milliers de Burkinabè qui donnent leur sang pour sauver d’autres. Pour lui, « ce sont vraiment des héros, des volontaires pour la défense de la patrie et du don de sang ». Il fait pour cela une mention spéciale aux donneurs de la ville qui cumulent plus de 100 dons dans leur carrière. Comme seconde attente : comment faire pour qu’un Burkinabè ne meure pas encore par manque de sang ? Cette préoccupation est d’autant plus importante que les grands partenaires du CRTS en matière de collecte de sang sont l’Armée, la Police, la Gendarmerie, qui sont pour la plupart mobilisées pour défendre le Burkina Faso. Les étudiants et les élèves sont également de grands donneurs de sang, mais dans cette période, il est difficile de les atteindre à cause des vacances. C’est également la période où le paludisme sévit et le besoin en sang connaît des pics : il peut doubler et parfois même tripler. Également en termes de promotion, les populations ne connaissent pas toutes l’importance de donner son sang pour venir en aide aux personnes dans le besoin et les activités de promotion et de communication en la matière font également défaut.

D. Mouniratou GOUMBANÉ, Observatrice Civitac, Bobo-Dioulasso