Vendredi 16 juin 2023, à la salle du Haut-Commissariat de Dori, s’est tenue une conférence régionale au profit des jeunes et des femmes. Elle a été mise en œuvre par le projet PREVI (Prévention et Radicalisation de l’Extrémisme Violent), en consortium avec deux Organisations de la société civile que sont : l’Association Jeunesse pour le Développement du Sahel (AJDS) et le Centre Diocésain de Communication (CDC). Le thème de la conférence était ‘’La coexistence pacifique et la stigmatisation’’ et avait pour but de contribuer à la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent des jeunes et des femmes au Sahel. La conférence a été dirigée par Abdoulaye Hoeffi DICKO, Président du MBDHP/Séno, et modérée par Boubacar Oumarou DICKO, Secrétaire exécutif de l’AJDS.

Le présidium.

Selon l’article 1er de la Constitution du Burkina Faso : « Tous les hommes naissent libres et égaux en droits. Tous ont une égale vocation à jouir de tous les droits et de toutes les libertés garanties… »

La question de la coexistence pacifique et de la stigmatisation au Sahel est d’une grande pertinence compte tenu des défis auxquels la région est confrontée. En effet, le Sahel est une région qui compte environ 1 100 000 habitants sur lesquels 500 000 sont des personnes déplacées internes. Ce mouvement massif de population est dû au fait qu’elle est confrontée à des problèmes tels que les conflits armés, le terrorisme, l’insécurité, la pauvreté, la marginalisation et les tensions ethniques et religieuses.

La coexistence pacifique au Sahel implique la capacité des différentes communautés et groupes ethniques à vivre ensemble harmonieusement, en respectant leurs différences culturelles, religieuses et ethniques. Elle nécessite le respect des droits de l’homme, la tolérance, la diversité et la compréhension mutuelle.

La stigmatisation, en revanche, est le processus par lequel un groupe de personnes est marginalisé, discriminé ou exclu en raison de caractéristiques perçues comme différentes ou indésirables. Cela peut se produire en raison de la race, de la religion, de l’origine ethnique, du handicap, de l’identité de genre ou de toute autre caractéristique individuelle. Elle est un obstacle majeur à la coexistence pacifique, car elle crée des divisions, alimente les préjugés et engendre des tensions entre les individus et les communautés.

Les participants à la conférence.

Il est essentiel de s’attaquer aux causes profondes de la stigmatisation, telles que les inégalités socio-économiques, l’accès limité aux ressources et aux services de base, ainsi que les discriminations institutionnalisées. En renforçant la gouvernance inclusive, en promouvant la justice sociale et en investissant dans le développement durable, il est possible de créer un environnement propice à la coexistence pacifique et à la réduction de la stigmatisation au Sahel.

Pour promouvoir la coexistence pacifique et combattre la stigmatisation au Sahel, il est crucial de mettre en œuvre des stratégies qui favorisent le dialogue intercommunautaire, la réconciliation et l’inclusion sociale. Cela peut impliquer l’organisation de rencontres et de forums de discussion entre les différentes communautés, la promotion de l’éducation et de la sensibilisation à la diversité culturelle et religieuse, ainsi que la création d’opportunités économiques pour tous.

La coopération et la solidarité entre tous les acteurs concernés sont essentielles pour promouvoir la coexistence pacifique et lutter contre la stigmatisation. Car la situation au Sahel est complexe et nécessite une approche multidimensionnelle.

Roland DOAMBA, Observateur Civitac, Dori