Ce mercredi 28 juin, les fidèles musulmans du Faso, à l’instar de ceux du monde entier, ont célébré la fête de l’Eid El Kebir, encore appelé Tabaski. L’occasion était belle pour ces croyants d’intercéder pour le retour de la paix au Faso. Présents à ce ressourcement spirituel, le gouvernement ainsi que la communauté catholique ont également invité les fils du pays à redoubler d’efforts dans la cohésion sociale.

Deux mois et dix jours après la fête de Ramadan, les fidèles d’Allah ont commémoré le sacrifice d’Abraham, père de la foi, à travers la fête de la Tabaski. A Ouagadougou, la grande prière fut dite à la place de la Nation. L’intention principale de cette prière était bien le retour de la paix et la stabilité dans notre pays, confronté depuis plusieurs années au terrorisme : « Nous demandons à Allah d’accompagner notre gouvernement. Que la paix revienne dans ce pays ! Nous prions pour ceux qui sont tombés au front et nous prions pour les malades qui sont à l’hôpital ainsi que pour les veuves et orphelins qui sont à la maison. » Telles étaient les intentions qu’a présentées El Hadj Oumarou ZOUNGRANA, président du présidium de la Fédération des Associations Islamiques du Burkina, lors de cette grande prière.

« Nous demandons à Allah d’accompagner notre gouvernement », a prié el hadj Oumarou ZOUNGRANA.

Les enseignements de ce jour invitaient à un effort individuel et communautaire pour la tolérance de l’autre. El Hadj Moussa KOUANDA, président de la communauté musulmane, a rendu grâce à Dieu pour la bonne cohabitation qui a toujours existé au Faso, malgré la multiplicité des religions. « Le Burkina, c’est le seul pays où tu rentres dans une famille où madame est musulmane et monsieur est catholique ou protestant. » Ce rappel de la réalité est donc une invitation à accentuer cette belle cohésion sociale.

Comme à l’accoutumée, la communauté chrétienne catholique est venue communier avec les fidèles musulmans, à travers la présence de Son Éminence le cardinal Nakelntuba Philippe OUÉDRAOGO. Il a également invité à un effort d’acceptation de l’autre dans sa différence en ces termes : « Nos frères et sœurs sont en fête. Comme l’enseigne le proverbe de la savane, ce qui appartient au marigot appartient au caïman. Nous sommes là donc pour manifester notre fraternité. Donc, la fête des musulmans c’est aussi notre fête, c’est notre joie, c’est pour ça nous sommes là pour apporter notre proximité au nom de la communauté catholique. Nous souhaitons qu’ensemble nous puissions nous donner la main pour promouvoir la paix dans notre Burkina Faso. »

Le cardinal Philippe OUÉDRAOGO était présent pour témoigner la fraternité de l’Église catholique.

Le gouvernement était également présent à cette prière à travers une délégation composée du ministre d’État, ministre de la Fonction publique, Bassolma BAZIÉ, le ministre de la Justice, Rodrigue BAYALA, le ministre de la Sécurité, Émile ZERBO, et le Secrétaire général du gouvernement, Jacques Sosthène DINGARA. C’est mandaté par le président de la Transition, le capitaine Ibrahim TRAORÉ, qu’ils sont venus communier avec la communauté musulmane. Le président a par ailleurs livré un message à l’occasion de la fête l’Eid El Kebir, en ces termes : « En cette veille de la Tabaski, j’invite tous les fidèles musulmans de notre pays à porter tous les combattants tombés dans cette guerre contre le terrorisme dans leurs prières et invocations pour le retour de la paix au Burkina Faso. Je réitère mon appel à tous les Burkinabè, sans distinction, à un engagement total dans cette lutte implacable contre le terrorisme et pour notre souveraineté. Ensemble, nous vaincrons. »

Yves Joël YANOGO, Observateur Civitac, Ouagadougou