Promotion de la cohésion sociale au Centre-Nord : le projet Djamtan-Laafi Bala fait du vivre-ensemble son cheval de bataille

Le Centre d’étude et de coopération internationale (CECI), à travers son projet Djamtan-Laafi Bala, a organisé une journée des communautés de Kaya et de Boussouma du 22 au 23 juin 2023 à Kaya. Placée sous le très haut patronage du gouverneur, représenté par Madjoa LOMPO, président de la Délégation spéciale de la commune de Boussouma, cette journée avait pour thème : ‘’Journée régionale des communautés pour la paix et la cohésion sociale au Centre-Nord’’.

L’objectif de cette activité est d’offrir une opportunité aux communautés ethniques vivant à Boussouma et à Kaya de vivre un moment intense de brassage interculturel et de permettre aux jeunes de découvrir les liens interethniques, ainsi que les symboles culturels des populations vivant dans la région du Centre-Nord. Cette journée a été aussi une occasion de présenter aux autorités locales les avantages des différents axes du projet Djamtan-Laafi Bala.

De même, cette journée a permis de réunir les différentes communautés de Kaya et de Boussouma autour des questions de paix et du vivre-ensemble. Elle a également permis de réunir la jeunesse afin de leur partager cette culture ancestrale, gage de la cohésion sociale et de paix. La parenté à plaisanterie, une des richesses de nos cultures, facteur indispensable dans la reconstruction de la paix et de la cohésion sociale, a ponctué cette journée.

Le lancement de la journée des communautés a été marqué par deux matchs opposant, d’une part, les filles hôtes contre les filles PDI et, d’autre part, les garçons hôtes contre les garçons PDI, une manière de raffermir les liens de ces communautés. Et Sanlé Jean Barthélemy OUATTARA, Directeur pays par intérim au CECI Burkina, de lancer : « C’est une manière d’initier le vivre-ensemble au sein de ces deux communautés. » Pour lui, l’objectif recherché lors de ces matchs est de créer un lien de paix entre les hôtes et les PDI. C’est autour de ce ballon rond que sont nées l’union et la cohésion sociale entre les participants. Ce fut un moment rempli d’enthousiasme.

En ce qui concerne les valeurs endogènes, les participants ont bénéficié d’une communication autour du thème : ‘’Jeunesse et promotion de la cohésion sociale au Burkina Faso à travers les valeurs issues des notions ethniques, de castes, de totems et de parenté à plaisanterie’’ avec Harouna SAWADOGO, facilitateur. Selon lui, les valeurs traditionnelles sont remplies d’enseignements pour la jeunesse. Par conséquent, il est plus qu’important que les décideurs s’approprient ces valeurs pour préserver et renforcer la cohésion sociale, sans laquelle aucun développement n’est possible.

Seize communautés vivant dans la commune de Kaya et de Boussouma ont répondu présent à cette occasion. Le brassage des différentes communautés est mis en valeur à travers le défilé des différentes ethnies et l’exposition des mets culturels de tous les groupes distincts présents à cette journée. En marge de cette journée, l’occasion a été donnée aux différentes communautés présentes de mieux se connaître à travers des communications présentées par les différents représentants desdites communautés.

Selon le représentant du gouverneur du Centre-Nord, Madjoa LOMPO, président de la Délégation spéciale de la commune de Boussouma, vu la situation sécuritaire de notre pays, cette activité vient à point nommé. Et de poursuivre : « Si aujourd’hui nous traversons les conflits intercommunautaires, c’est parce que nous n’arrivons pas à organiser ces genres de journée, qui puisse permettre aux différentes communautés de fédérer leurs actions et de prendre conscience que sans la paix et la cohésion sociale nous ne pourrons pas éradiquer ce phénomène d’insécurité. Il est donc nécessaire pour chacun de porter ce message de paix et de cohésion », a-t-il souhaité.

Widkim Naaba d’ajouter : « Nous remercions les initiateurs de cette activité. Nous avons remarqué que ce qui a marqué cette journée, c’est nos pratiques ancestrales, c’est ce que nous faisions par le passé. Ce qui nous a été présenté c’est un appel à nos sources, à nos racines. Nous sommes vraiment contents de la tenue de cette activité car c’est parce que nous avons arrêté, nous avons abandonné certaines de nos valeurs que nous vivons ce que nous traversons actuellement comme l’insécurité et l’effritement de notre vivre-ensemble. »

Sanlé Jean Barthélemy OUATTARA, Directeur pays par intérim au CECI Burkina, dit être satisfait de l’organisation pratique de cette journée. Une journée marquée par une forte mobilisation et une implication des communautés des communes de Kaya et de Boussouma venues traduire leur gratitude envers le projet Djamtan-Laafi Bala à travers les témoignages sur les actions et les résultats engrangés dudit projet sur le terrain.

Pour rappel, cette activité s’inscrit dans la mise en œuvre des activités du projet Djamtan-Laafi Bala du CECI en partenariat avec le Laboratoire Citoyennetés. Il vise à contribuer à l’empowerment des jeunes, à participer à la gouvernance locale, à la résilience et à la paix dans les régions du Sahel et du Centre-Nord. En plus, le projet est mis dans deux communes de chaque région du Sahel (Dori et Bani) et le Centre-Nord (Kaya et Boussouma), financé par le Royaume de Belgique.

Pélagie TALO, Observatrice Civitac, Kaya

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