L’association Rayimi a tenu un atelier de plaidoyer auprès des chefs traditionnels de la province du Ziro. C’était le mercredi 19 juillet 2023 à la mairie de Sapouy. L’objectif de cette rencontre est d’amener les chefs traditionnels à s’impliquer dans la prévention du VIH/SIDA et de la stigmatisation des personnes infectées dans leurs localités.

Le taux de prévalence du VIH/SIDA au plan national est de 0,6 % contre 0,8% dans la région du Centre-Ouest. C’est dans ce sens que l’association Rayimi s’est engagée dans la prévention de la maladie dans la région du Centre-Ouest. Et pour y arriver, l’association estime que l’implication des chefs traditionnels est nécessaire. C’est ainsi qu’elle a organisé un atelier de plaidoyer auprès des chefs traditionnels de la province du Ziro.

Moussa KABORÉ, le chef de l’antenne régionale du Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le SIDA et les IST (SP CNLS IST) du Centre-Ouest, a livré une communication. Il s’agit des statistiques de lutte contre le VIH/SIDA dans la région, le nombre de personnes vivant avec le VIH enrôlées dans les files d’actives, le nombre de personnes sous traitement et les facteurs favorisant la contamination du VIH et la nécessité d’implication des chefs traditionnels dans la lutte.

Moussa KABORÉ, chef de l’antenne régionale du SP CNLS/IST du Centre-Ouest.

Pour lui, « la lutte contre le VIH prend en compte la multisectorialité, c’est-à-dire tout le monde. Nous avons fait appel aux chefs traditionnels afin de ne pas accompagner l’exclusion des femmes qui viendraient à être séropositives ».

Il explique que le plus souvent les femmes se font dépister fréquemment lors des consultations prénatales contrairement à leurs époux. Ces dernières, lorsqu’elles sont testées séropositives, deviennent victimes de stigmatisation ou d’exclusion de la part de leurs conjoints ou de leur communauté. D’où l’importance de l’implication des chefs traditionnels dans cette lutte.

Moussa KABORÉ affirme en outre être très satisfait de cet atelier et espère des résultats. « Les participants ont posé des questions de façon naturelle dans leurs langues et le message est très bien passé. »

Sa Majesté Naaba Saaga 1er d’Issouka, président de l’association Rayimi.

Sa Majesté Naaba Saaga 1er d’Issouka, président de l’association Rayimi, déclare avoir fait de la lutte pour la baisse du taux de prévalence du VIH/SIDA dans la région du Centre-Ouest son cheval de bataille. Selon lui, il est nécessaire d’agir pour prévenir la propagation de cette maladie et réduire la stigmatisation dont souffrent encore les personnes vivant avec le VIH/SIDA.

« Notre objectif est de faire en sorte que dans cette lutte tout le monde joue sa participation. Cette fois-ci, ce sont les chefs traditionnels, nous avons eu à tenir des ateliers avec les jeunes et les femmes également. »

Il explique : « Nous sommes là pour mettre les chefs au cœur de cette lutte pour que d’ici à 2030 le taux de prévalence soit de 0%. »

Quelques chefs traditionnels à la place du marché pour livrer un message de sensibilisation contre le VIH/SIDA.

Les chefs traditionnels de la province, au terme de cet atelier, ont tous pris l’engagement de s’impliquer dans la prévention du VIH/SIDA et la stigmatisation des personnes infectées. Et pour démontrer leur engagement, ils ont effectué une mini-caravane pour livrer un message de sensibilisation à la place du marché.

Cette rencontre de plaidoirie a connu la présence des autorités administratives de la province. À ce jour, selon les données du district sanitaire de Sapouy, plus de 200 personnes sont sous traitement antirétroviraux (ARV) dans la province.

Elza NONGANA, Observatrice Civitac, Sapouy