Safi ZONGO, la vingtaine bien sonnée, s’essaie en entrepreneuriat. Elle est la promotrice de la Blanchisserie Pingwend à Manga dans la Cité du 11-Décembre. Ce 3 août 2023, nous l’avons rencontrée dans son atelier pour parler de sa passion pour la blanchisserie et ses difficultés.

« Je fais la blanchisserie par amour. Quand je me suis installée à Manga, beaucoup de personnes au départ étaient étonnées de voir une fille laver et repasser des habits mais maintenant ce regard se dissipe  », confie Safi ZONGO. Entre le regard des gens qui estiment que c’est une première pour eux de voir une jeune fille repasser des habits et la passion qui l’anime, elle a su s’imposer dans le milieu. Concernant les raisons de son choix pour ce métier, Safi ZONGO dit avoir appris la blanchisserie à Ouagadougou par amour.

La plaque d’indication de l’atelier

Elle s’épanouit dans son travail malgré les difficultés d’ordre matériel qui handicapent le réel progrès de son atelier. « J’utilise un compteur dont l’ampérage est faible pour supporter mes installations. En plus, je n’ai pas de machine de lavage et la terrasse de mon atelier doit être refaite. Je me débrouille malgré ces difficultés et le comble des clients ne paient souvent pas pour le service rendu », déplore-t-elle.

Malgré les difficultés, Safi ZONGO y croit. Pour elle, entre vivre dans l’assistanat et se battre pour satisfaire ses besoins nul besoin de réfléchir sur ce choix, car sa position est claire : se battre pour réussir. Et elle ne compte pas s’arrêter en mi-chemin. Safi dit avoir de grandes ambitions pour son entreprise. « Mon rêve est de pouvoir améliorer le cadre de mon travail et de m’acheter la machine à laver pour satisfaire la clientèle. Et pour cela, je mettrai toutes les chances à mes côtés », dit-elle.

Une chemise bien blanchie par Safi

Convaincue que le salut de la jeunesse passera par l’entrepreneuriat, Safi ZONGO déplore la paresse d’une certaine catégorie des jeunes. Quant à la question du chômage, elle répond que nombre de jeunes ne veulent pas du travail ou du moins trient et n’ont d’yeux que pour la bureaucratie. Ce qui explique, à son sens, ce fort taux de chômage. Prenant son exemple, Safi ZONGO dit qu’elle pouvait se contenter de vivre sur le dos des hommes ou de se marier et la parade est toute trouvée. « J’invite tous les jeunes à s’essayer à un métier. Malgré les difficultés quotidiennes, j’essaie toujours, peut-être qu’une volonté m’aidera, mais en attendant je continue de pédaler », lance-t-elle aux jeunes.

Wilfried Hugues ZONGO, Observateur Civitac, Manga