Ouagadougou a accueilli, du 17 au 19 juillet 2023, le Forum des jeunes du Liptako-Gourma. Ce cadre de réflexion a regroupé plus de 70 jeunes venus du Mali, du Niger et du Burkina Faso, qui ont réfléchi sur la participation effective des jeunes à la stabilité de cette zone éprouvée par l’insécurité.

Le panafricanisme longtemps prôné par les écrivains est aujourd’hui vécu par les jeunes des pays frères que sont le Burkina, le Niger et le Mali à travers la tenue de ce forum des jeunes dans la ville de Ouagadougou. C’est autour du thème : Stratégie régionale de stabilisation de la région du Liptako-Gourma/la voix de la jeunesse : expériences et solutions locales par les jeunes femmes et hommes vivant dans les zones frontalières que ces jeunes ont débattu.

La noblesse de cette activité est qu’elle a mobilisé les gouvernements de ces trois pays qui y étaient représentés par les ministres en charge de la Jeunesse. En effet, la cérémonie d’ouverture de la rencontre a été présidée par le ministre des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi du Burkina Faso, Dr Boubakar SAWADOGO. Lors de son discours inaugural, il a d’abord félicité le Secrétariat exécutif pour l’initiative d’échange des expériences des jeunes pour proposer des solutions locales pour une stabilisation de la région avant de leur rappeler les attentes des différents États de cette tribune de réflexion. Il a ensuite fait observer que l’instabilité sécuritaire est malheureusement le lot commun des trois pays frères, dont les jeunes sont à la fois victimes et bourreaux. Par ailleurs, il a reconnu le devoir qui est le leur : « Redoublez d’efforts pour investir encore plus dans l’éducation, la formation professionnelle et l’entrepreneuriat, afin de créer des opportunités d’emploi pour le développement économique. » Acquiesçant les propos de son homologue, le ministre de la Jeunesse et des Sports du Niger, Sekou Doro ADAMOU, a reconnu l’indispensabilité des jeunes dans cette lutte en ces termes : « Ces défis imposent une approche plutôt inclusive des jeunes qui sont de véritables vecteurs de changement et de transformation. »

« Une jeune population est un atout et peut contribuer à réduire des facteurs de vulnérabilité et d’instabilité », dixit le ministre Boubakar SAWADOGO.

A leur tour, les jeunes ont pris la parole pour remercier les autorités des pays membres pour leur sollicitude. « Nous en sommes reconnaissants et vous en remercions », a déclaré le président du Conseil national de la jeunesse du Burkina Faso, président de l’Union panafricaine des jeunes, Moumounni DIALLA. A son tour, la secrétaire exécutive de l’Autorité de Développement Intégré des Etats du Liptako-Gourma (ALG), Hawa AW, a d’abord rappelé avec nostalgie que cette zone était un havre de paix et riche en ressources naturelles et minérales, avant de poursuivre que c’est dans l’optique de revoir cette zone rayonner de sa paix d’antan que I’ALG mène des actions de divers ordres pour apporter les réponses à ces crises. Ce forum s’inscrit donc, pour elle, dans la dynamique de la recherche des solutions à la crise qui perdure.

Hawa AW, secrétaire exécutive de l’ALG.

Ce cadre de réflexion panafricain s’est déroulé en succession de panels, d’échanges et de tables rondes. Il a pris fin le 19 juillet 2023 et a permis de produire de pertinentes recommandations, que sont :
• La création et le renforcement des infrastructures socio-éducatives, culturelles et économiques des jeunes et des femmes dans le but de redynamiser l’économie locale.
• Le renforcement de la coopération entre les organisations de jeunes dans la zone du Liptako-Gourma.
• L’implication des jeunes dans le suivi de la mise en œuvre de la stratégie de stabilisation de la région.
• La mise en place d’un mécanisme d’accompagnement des coopératives de jeunes et des femmes déplacées internes.
• La mise en place d’un fonds d’urgence pour les pays du Liptako-Gourma et d’un fonds minier pour le soutien des initiatives locales de jeunes.

Yves Joël YANOGO, Observateur Civitac, Ouagadougou