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Situation nationale : ARGA Burkina conçoit la cohésion sociale comme un impératif pour la reconstruction du pacte républicain

Le vendredi 28 juillet 2023 à Ouagadougou, l’Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique, section du Burkina Faso (ARGA Burkina), en collaboration avec l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite (NIMD), a organisé le premier numéro de l’année 2023 de son « Café politique ». Thème abordé, « La cohésion sociale, un impératif pour la reconstruction du pacte républicain ».

Ce premier Café politique de l’année 2023 avait pour objectif général de « susciter un dialogue ouvert, inclusif et porteur entre les différents acteurs en vue de les mobiliser et de les engager dans la promotion et la préservation de la cohésion sociale ».
Tenu sous forme de panel, trois sous-thèmes ont soutenu le thème principal. Le premier sous-thème a porté sur la Stratégie nationale de cohésion sociale. Il a été développé par Jules Bazié, spécialiste en médiation de conflit, au ministère en charge de la Réconciliation nationale. Il a expliqué le contexte qui a milité à la mise en place de la stratégie nationale de la cohésion sociale, les différents problèmes qui sont posés et la nécessité de les résoudre. En effet, selon lui, « au regard des nombreux évènements qui ont marqué notre pays de 1960 à nos jours et constatant la perte de nos valeurs endogènes qui ont contribué à la détérioration du vivre-ensemble et de la cohésion sociale, au regard du climat d’insécurité grandissant depuis 2016, il est un devoir pour le gouvernement burkinabè d’agir pour restaurer la paix, la cohésion sociale et le vivre-ensemble ».

Jules BAZIE, spécialiste en médiation de conflits au Ministère en charge de la Réconciliation nationale

Consolidation de la paix
A la suite de Jules Bazié, l’ancien ministre des Affaires religieuses et coutumières, Issaka Sourwema, connu sous le nom de Naaba Bolga, a donné une communication. Elle a porté sur « la consolidation de la paix au Burkina Faso : clarification conceptuelle et acteurs de mise en œuvre ». Il définit ainsi la paix comme l’état de tranquillité ou l’absence de troubles. Sur le plan social, il la définit comme étant l’entente qui règne dans les rapports entre deux ou plusieurs personnes, ou entre des groupes de personnes.
Parlant de la consolidation de la paix, il fait alors référence à l’agenda pour la paix publié par l’ONU en 1992 qui affirme que « c’est une action pour identifier et soutenir les structures qui tentent à renforcer et à consolider la paix afin d’éviter toute escalade ou le risque d’un conflit ». Il va plus loin en disant que « la consolidation de la paix inclut de nombreuses autres dimensions telles que le désarmement, la démobilisation (en situation de conflit), la réintégration des combattants et la reconstruction des institutions gouvernementales et économiques. »
Dans le même sens de clarification conceptuelle, il livre une définition de la « culture de la paix ». « Quand on parle de culture de la paix, à titre individuel, il y a des valeurs, des comportements, des réflexions et des idées qu’il faut promouvoir. A l’échelle de la collectivité, il y a un certain nombre d’actions qu’il faut entreprendre notamment en termes d’éducation, d’exemplarité dans le comportement de tous ceux qui incarnent l’autorité (les politiques, les chefs traditionnels et religieux, les opérateurs économiques, les responsables de la société civile) ».
Quant aux acteurs de la consolidation de la paix, il a cité les acteurs étatiques, les OSC, les médias, les partis politiques, les autorités traditionnelles et religieuses, qui sont des acteurs incontournables dans la consolidation de la paix au Burkina Faso.

Issaka SOURWEMA ou Naaba Bolga, ancien ministre des Affaires religieuses et coutumières

Un nouveau contrat social
Le dernier sous-thème, « Les menaces contre la cohésion sociale et les opportunités pour la reconstitution d’un pacte républicain », a été développé par Moussa Sawadogo, enseignant-formateur en communication et journalisme, spécialiste en média et paix. Il affirme : « Le Burkina Faso vit une menace sérieuse et cela est dû en partie à la crise sécuritaire. En effet, quand il y a crise cela entraine naturellement le chaos, l’inquiétude, la peur et la remise en cause du fonctionnement de la société… Dans cette situation, l’une des premières victimes est naturellement la cohésion sociale ou contrat social qui lie les différentes composantes de la société dont le pacte républicain pour le cas du Burkina Faso ».
Il n’est donc un secret pour personne, de son avis, de reconnaitre que la cohésion sociale au Burkina Faso aujourd’hui est menacée. Il explique en faisant savoir que depuis l’éclatement de la crise, de nature terroriste, certaines divisions ou problèmes qui étaient latents ont eu l’occasion de prospérer. C’est le cas des discours de haine, de stigmatisation, menaces de mort, rejet de l’autre devenus des réalités dans le discours, dans l’espace public. Toute chose qui indique avec force, la crise du pacte républicain que nous connaissons aujourd’hui.
Cependant, qu’est-ce qu’un pacte républicain ? Il s’agit, dit-il, d’un concept qui peut se définir comme un accord signé, accepté, conclu entre différentes parties ou composantes. Pour comprendre le pacte républicain il faut se référer à la Constitution du Burkina Faso. Il peut être considéré comme un engagement vis-à-vis de sa patrie et renvoie à un ensemble de valeurs fondatrices de notre société permettant de transcender nos égos. Pour s’en sortir, la solution c’est un nouveau contrat social. Il faut donc savoir tirer profit de la crise, pour ce faire.

Moussa SAWADOGO, enseignant-formateur en communication et journalisme, spécialiste en média et paix

Ce Café politique a suscité un intérêt pour les participants qui ont posé des d’éclaircissement, apporté des suggestions, etc. Ainsi, pour le médiateur national de ARGA/ Burkina, Boureima Ouédraogo, les conclusions de cette rencontre seront consignées dans un document qui sera mis en débat au niveau des réseaux sociaux et au niveau de tous les acteurs qui s’intéressent à la cohésion sociale.

DENE Farida, Observatrice Civitac, Stagiaire au Laboratoire Citoyennetés

     

 

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