Santé/Burkina : l’association AJRAM tire la sonnette d’alarme sur la résistance aux antipaludiques
L’association « Actions des jeunes contre la résistance des antimicrobiens (AJRAM) » a organisé, le samedi 29 juillet 2023, une table ronde à Ouagadougou. Ce cadre de réflexion sanitaire a été un tremplin d’échanges avec les experts sur la problématique de la résistance des antipaludiques.
En ce temps de la saison pluvieuse où le paludisme est en vogue, l’association « Actions des jeunes contre la résistance des antimicrobiens (AJRAM) apporte sa contribution pour lutter contre cette maladie tropicale. C’est par la tenue d’une table ronde qu’elle a rendu possible les échanges fructueuse à travers ce thème : « Résistance aux antipaludiques et prise en charge du paludisme au Burkina Faso ». Dès l’entame de ce panel, le Dr Marc Christian Tahita, responsable du laboratoire biologie clinique de l’unité de recherche clinique de Nanoro, a présenté la triste réalité qu’est la résistance des bactéries. Il a fait comprendre que cela a occasionné plus de décès ces dernières années dans la région ouest-africaine. Il donc impératif qu’une solution soit trouvée. « Si rien n’est fait, dans moins de 20 ans, les résistances bactériennes vont tuer plus que le cancer ou le VIH SIDA », prévient Dr Tahita. Il demeure cependant optimiste au vu de ce que fait déjà le gouvernement, même s’il estime qu’il y a encore beaucoup à faire pour éviter le pire.
- Dr Marc Christian TAHITA, responsable du laboratoire biologie clinique de l’unité de recherche clinique de Nanoro
Pour le cas particulier du paludisme Dr Tahita a poursuivi en affirmant qu’il se développe un problème encore plus complexe qui est la résistance aux antipaludiques. L’apparition de cette résistance a longtemps été redoutée et la communauté scientifique travaillait déjà sur des Thérapies Combinées à base d’Artémisinine(TCA) supplémentaires. Avec réalisme, Dr Tahita reconnait que « la route est encore longue pour obtenir le prochain médicament qui remplacera l’artémisinine et ses dérivés ».
Abondant dans le même sens que Dr Tahita, le directeur exécutif de AJRAM, Dr Ezéchiel Prosper Noali, a déclaré que la lutte contre la résistance des antipaludiques est insuffisante. En effet, au regard du taux de mortalité élevé du fait du paludisme, Dr Noali a insisté sur l’urgence de l’action ; toute chose qui justifie leur table ronde de ce jour. « Il a paru donc nécessaire et important pour nous de pouvoir sensibiliser l’ensemble des dispensateurs, prescripteurs et d’autres acteurs qui interviennent dans le système de santé pour se pencher sur ce problème réel de santé publique, afin de dégager des perspectives et des recommandations qui pourraient aider dans la lutte et préserver les antipaludiques pour les générations futures et participer activement à la prise en charge des malades », a-t-il relevé.
- L’ urgence de la question a mobilisé de nombreux Ouagalais
Cette table ronde sanitaire a permis de rappeler l’effort à poursuivre dans les moyens préventifs que sont la vaccination, le diagnostic rapide et les médicaments de qualité (ACT) en attendant une solution définitive face aux résistances.
L’occasion a été belle pour féliciter le centre de Nanoro qui a mis en place des vaccins RTS,s/AS01 et R21/Matrix-M,5 avec des efficacités respectifs de 60% et 77%.
Yves Joël YANOGO, Observateur Civitac, Ouagadougou
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