Anas Congo est forgeron depuis 18 ans. Dans un contexte socio-professionnel où avoir un emploi est une grosse équation à résoudre, Anas déplore la négligence des jeunes face à certains métiers. Pour partager son expérience, nous nous sommes entretenus ce mardi 22 août 2023 avec lui dans son atelier sis côté nord de l’auberge de la CNSS de Manga.

Près de 18 ans que Anas CONGO exerce le métier de forgeron à Manga où son atelier est situé au côté nord de l’auberge de la CNSS au coeur de la ville. Il emploie 5 personnes régulièrement et plus de 12 pendant les vacances scolaires. Pour le choix de ce métier, M. CONGO dit avoir commencé la forge alors qu’il était à la recherche d’un emploi, même s’il est né d’une famille de forgeron. « Je suis du caste des forgerons. Ce métier était pratiqué par ma famille mais je l’ai appris en dehors du cercle familial avec un forgeron qui voulait un apprenti. Et je venais d’arriver dans la ville à la recherche d’un emploi, donc j’ai saisi l’occasion », explique-t-il.

Un de ses apprentis en action

Pour ce qui est du regard des uns et des autres sur son métier, Anas CONGO se confesse à nous : « Certains pensent que ce boulot que je mène ne peut pas nourrir son homme. Je ris. Je sais ce que je gagne dans la forge donc je n’envie pas certains salariés du public  ». Pour lui, celà dépend de la vision et de la gestion de ce que vous gagnez dans votre profession. Ainsi, il dit contribuer, à travers son entreprise (à laquelle il n’a jusque-là pas trouvé un nom même étant connue de tous dans la cité de l’épervier par sa personnalité) à l’employabilité des jeunes et par ricochet à l’économie nationale.

La forge où sont modelés les objets

A l’épineuse question de la rareté de l’emploi, Anas CONGO s’offusque. A son sens, il y a du travail pour tous. Il estime que les jeunes trient voire négligent des professions qui pourtant nourrissent les pratiquants. D’où son conseil aux jeunes : « Je leur dirai qu’il n’y a pas de sot métier. Il faut avoir une vision de ce que vous voulez en intégrant un corps de métier sinon vous échouerez votre vie professionnelle  ».

Wilfried Hugues ZONGO, Observateur Civitac, Manga