Manga : les vendeurs de céréales du marché central se plaignent de la morosité du marché
Le marché de Manga a lieu chaque 3 jours, soit 2 fois par semaine. Les jours de marché sont l’occasion pour les commerçants installés dans le marché central et ceux qui viennent d’ailleurs de gonfler leurs chiffres d’affaires. Pour toucher du doigt l’ambiance et le niveau de vente, nous avons, ce samedi 16 septembre 2023, fait le marché du jour.
Il est 15 heures quand nous arrivions au marché central de Manga. Des va-et-vient dans tous les sens de ceux et celles qui sont venus faire le marché. A chaque passage, des commerçants ambulants et ceux dont les étals sont au bord des allées interpellent les visiteurs à venir voir les marchandises, à les acheter. Dans cette ambiance assourdissante, chaque vendeur n’a qu’un seul souci : comment écouler ses marchandises ou comment vendre ses services ? Cette question anime le quotidien de ces commerçants. Mais la situation sécuritaire nationale ayant affecté l’économie nationale n’épargne pas les acteurs du marché de Manga.
« Wa guessé » (« Venez voir » en français). Nous avons fait le tour du marché avec le « Merci, on revient » aux lèvres à chaque interpellation. Après le tour, un groupe de marchands a retenu notre attention, les marchands de céréales. Ils sont installés au dos du mur du marché, côté Sud, sur le six-mètres séparant le marché et les boutiques de la mairie. Du mil, du maïs, du haricot, des arachides et entre autres céréales exposés. Nous avons alors recueilli leurs propos. Ainsi nous avons rencontré Rasmané NANA, le délégué des commerçants installés dans le marché central, sous son hangar en pleine activité. M. NANA dit manquer de mots pour qualifier la morosité économique de cette année. Lui qui vend du maïs et des noix de karité déplore le manque de marché. « La mévente est observable sur nos visages alors qu’il y a les taxes et les magasins à payer », se désole-t-il. Dans la même veine d’idée, pour Mariam SIMPORÉ, le marché des céréales est en chute. « Nous avons acheté le plat du millet à 1 000 F CFA à la récolte de l’année passée pour mettre en stock que nous revendons actuellement - mais à perte - à 800 F CFA. Je perds 200 F CFA par sac. Je suis dans l’obligation de le vendre à ce prix avant que les nouvelles récoltes inondent le marché. Ce qui fait que mon magasin est toujours plein de sacs. » Mais elle dit pleurer moins de sa situation à chaque fois qu’elle pense aux Personnes Déplacées Internes (PDI) qui ont tout perdu. « Quand je pense aux déplacés internes, qui ont tout perdu, je ne peux que garder la foi de faire un bon chiffre les années à venir avec le retour progressif de la paix », se console-t-elle.
Même si la grande majorité des commerçants se plaint de la mévente, Noélie DIPAMA, par contre, vendeuse de haricot, estime se frotter les mains cette année par rapport à la précédente. « L’année dernière, à pareil moment, le plat de haricot était à 1 500 F CFA, mais cette année on est à 1 200 F CFA. Ce qui est toujours abordable pour les clients. Donc cela nous permet de pouvoir écouler nos stocks », se justifie-t-elle.
Tous n’ont qu’un vœu, celui de voir le Burkina retrouvé la paix afin que la machine du développement puisse être relancée avec vigueur.
Wilfried Hugues ZONGO, Observateur Civitac, Manga
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