Depuis plusieurs années, le Burkina Faso fait face à d’énormes défis sécuritaires du fait, entre autres, de l’action de groupes djihadistes qui se sont implantés dans plusieurs pans du territoire du pays. Parmi les militants des terroristes, il y a des personnes qui ont pris conscience et elles ont déposé les armes. Les repentis sont ces personnes qui ont pris les armes contre les Burkinabè et qui se sont, à un moment donné, rendu compte des méfaits de leurs actions et veulent se repentir. Quels sont les avantages et les inconvénients par rapport à leur insertion socioprofessionnelle ? Quelques Kayalais se prononcent.

« Il est plus judicieux d’accepter les repentis pour une meilleure cohésion sociale, dans la mesure où une faute reconnue est à moitié pardonnée. Au regard de son regret, la société et le Gouvernement doivent prendre des mesures idoines pour accueillir ces personnes. Et surtout les faire suivre par un psychologue et les intégrer dans la société, en renforçant leurs capacités dans des activités diverses de leur choix, en leur octroyant des équipements et en les prenant en compte dans le développement », a affirmé Adama SIMPORÉ, premier adjoint de la Présidente de la Délégation spéciale de la commune de Kaya.

Paysage de la ville de Kaya.

Pour Souleymane SORÉ, inspecteur de l’Enseignement de base, « si le révolté (terroriste) se repent sincèrement et demande à être accepté, nous gagnerons plus à l’accueillir. Cette action sera un avantage pour nous car ces repentis peuvent de façon considérable contribuer à lutter contre le terrorisme. En ce sens qu’ils pourront fournir des informations ou des renseignements sur leurs anciens groupes terroristes qui vont aider les Forces de défense et de sécurité. Aussi, sur le volet développement, ces anciens terroristes repentis seront des acteurs du progrès, dans ce sens qu’ils ont opté de se ranger et d’être des patriotes. Cette détermination est une arme pour un développement durable et une meilleure insertion dans la société.

Vue d’ensemble d’une partie de la ville de Kaya.

Par ailleurs, ces personnes repentis pourraient devenir des instruments de déradicalisation de leurs camarades qui sont toujours avec les terroristes, afin qu’ils puissent avoir le courage à leur tour de se départir de ces groupes armés. Mais il peut avoir des inconvénients, car nous ne pouvons pas bien discerner la sincérité et leurs intentions par rapport à leur retour ».

C’est une belle initiative venant du Gouvernement d’apporter son soutien à ces derniers en favorisant leur intégration dans la société. Souleymane DIALLO, FDS à Kaya, affirme que leur acceptation serait plus bénéfique car si nous refusons de les accueillir ils vont repartir continuer à être des militants des terroristes, et cette fois-ci, ce sera sans retour. Donc nous gagnerons plus à les accepter comme nos frères. Il renchérit : « Leur insertion ne doit pas être dans les localités où ils sont reconnus comme des militants des terroristes, sinon ils pourraient être victimes de vengeance de la part de la population. »

Pélagie TALO, Observatrice Civitac, Kaya