Santé mentale : A Bobo-Dioulasso, l’Association Saint-Camille de Lélis commémore « un droit humain universel »
Depuis 1992, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a consacré la journée du 10 octobre comme Journée mondiale de la santé mentale. Dans les Hauts-Bassins, c’est l’Association Saint-Camille de Lélis qui a porté haut cette commémoration à travers une série d’activités placées sous le thème « La santé mentale est un droit humain universel », à la salle des fêtes de la mairie centrale et au Centre Notre Dame de l’Espérance.
« La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. » Cette définition de la santé, tirée de la Constitution de 1946 de l’OMS, montre bien que la santé mentale est une composante essentielle de la santé en général, bien que, le plus souvent, le volet mental soit malheureusement mis de côté. Aussi, chaque 10 octobre est une occasion de réfléchir sur la santé mentale et d’accompagner toutes les personnes qui en souffrent. « La santé mentale est un droit humain universel », c’est sur ce thème que cette année quatre activités majeures ont été organisées, dont une campagne de sensibilisation sur les médias et à la place Wara-wara de Bobo le vendredi 6 octobre 2023, un cross populaire suivi d’aérobic le samedi 7 octobre 2023 à la place Tiéfo-AMORO avec les Forces de défense et de sécurité, une conférence sur l’état des lieux de la santé mentale au Burkina Faso avec plus de 400 participants au Conseil régional de la ville et, enfin, la cérémonie commémorative. À travers toutes ces activités, l’ASCL a voulu « tirer la sonnette d’alarme pour rappeler à la population qu’une autre vie est bien possible après une expérience de la maladie mentale ».
Selon Lamine PASSOULET, chef de cabinet du PDS de la commune de Bobo-Dioulasso, « la commune est consciente de sa responsabilité première dans la prise en charge des personnes souffrant de la maladie mentale, surtout celles errant sans soutien social et familial ». Il a d’ailleurs informé de l’existence d’un conseil local santé mentale dans la commune, conseil qu’il a appelé à plus de travail pour soutenir la cause de la santé mentale à Bobo-Dioulasso. En effet, en 2017, une étude du Pr Harouna OUÉDRAOGO réalisée au Burkina Faso a montré que près de 42% des 18 ans et plus ont déjà souffert d’une forme de maladie mentale. Également, le Burkina Faso ne compte que 16 médecins psychiatres et seulement 96 attachés spécialisés en santé mentale selon les chiffres de 2020.
Le Secrétaire général de l’ASCL, l’abbé Emmanuel NABALOUM, a exprimé le souhait de voir un changement sur le regard social dirigé vers les personnes souffrant de maladie mentale. Il a rappelé également que, depuis leur ouverture, les centres thérapeutiques de l’ASCL ont accueilli et pris en charge plus de 1 500 pensionnaires. Cette cérémonie a pris fin avec une journée portes ouvertes au niveau du Centre Notre Dame de l’Espérance de Bobo situé à la Grande Mission, une visite des locaux et une présentation des œuvres des pensionnaires du Centre.
Pour rappel, l’ASCL a été créée le 27 août 2014 avec pour mission principale de redonner la santé, la dignité et le goût de vivre aux personnes souffrant de maladie mentale et à tous les rejetés de la société par la promotion d’un amour réel dans le Christ. Dans ce cadre, l’association accueille et prend en charge les personnes souffrant de troubles mentaux vivant dans l’abandon, assure les soins médicaux et besoins psycho-sociaux des malades recueillis et facilite la réinsertion sociale et professionnelle des personnes stabilisées. Ces prises en charge sont assurées par le Centre Notre Dame de l’Espérance ouvert à Bobo en 2014, le Centre Laudato’si pour l’éducation, la réhabilitation et la réinsertion ouvert en 2017 à 25 km de Bobo-Dioulasso et le Centre Notre Dame de l’Espérance ouvert en 2019 à Ouagadougou.
D. Mouniratou GOUMBANÉ, Observatrice Civitac, Bobo-Dioulasso
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