Ce vendredi 20 octobre 2023, le ministre de la Santé, Robert Lucien Jean-Claude KARGOUGOU, a procédé au lancement officiel de la pulvérisation spatiale contre la dengue dans la ville de Bobo-Dioulasso. Ce lancement marque le passage à une autre étape de la lutte contre l’épidémie, selon le ministre de la Santé.

L’épidémie de la dengue sévit cette année au Burkina Faso, vu les chiffres. Dans la ville de Bobo-Dioulasso, selon le Directeur régional de la santé, Dr Watton Rodrigue DIAO, « nous sommes à près de 15 000 cas suspects avec plus de 7 000 cas qui ont bénéficié de diagnostic, donc qui sont des cas probables. On déplore malheureusement à ce jour 117 cas de décès liés à cette maladie. Le constat est que les centres de santé ont une forte fréquentation et ne désemplissent pas par rapport à cette maladie » et « ce jour marque un tournant très important dans le cadre de la riposte contre cette flambée de l’épidémie de dengue dans la région des Hauts-Bassins ».

Les officiels, composés du Directeur régional de la santé, de Madame le Gouverneur de la région et du ministre de la Santé.

La dengue au Burkina Faso a deux épicentres, Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. En vue de lutter efficacement contre cette épidémie, un plan de riposte a été mis en place par le Gouvernement, et c’est dans ce cadre qu’aura lieu dans les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso une pulvérisation spatiale dans l’optique de lutter contre la maladie. Aussi, ce vendredi 20 octobre 2023 à Bobo-Dioulasso, le ministre de la Santé, Robert Lucien Jean-Claude KARGOUGOU, a procédé au lancement officiel de cette pulvérisation spatiale. Selon lui, « la lutte anti-larvaire à travers la pulvérisation spatiale est extrêmement importante ». Il a rappelé que la pulvérisation intra-domiciliaire a commencé à Bobo-Dioulasso fin septembre dans certaines structures de santé et dans certains domiciles de patients. Il a tenu également à rassurer la population des Hauts-Bassins en ces termes : « Le Gouvernement ne ménagera aucun effort pour que cette pulvérisation spatiale, qui marque une autre étape de la lutte contre cette épidémie, soit une réussite. Dès demain, au-delà de cet appareil qui a commencé la pulvérisation, Bobo-Dioulasso va accueillir d’autres types d’équipements qui vont permettre d’intensifier encore la pulvérisation spatiale. »

Le camion débutant la pulvérisation spatiale.

Profitant une fois de plus de la présence de la presse, il a lancé un vibrant appel à la population pour le respect des mesures individuelles de protection : porter des habits qui couvrent le plus de peau possible, utiliser des répulsifs, dormir sous moustiquaires imprégnées à longue durée d’action, et impérativement assainir son environnement, son cadre de vie à travers la destruction de toute eau stagnante. « En cas de symptômes, s’il vous plaît, évitez l’automédication. Allez consulter dans les formations sanitaires où les agents de santé sont très bien formés et sont à votre disposition pour assurer une prise en charge adéquate de votre état de santé. »

Dans le cadre du plan de riposte, un système de gestion d’incident a été mis en place avec la désignation d’un gestionnaire d’incident qui, selon le ministre de la Santé, « a tous les pouvoirs et tous les moyens pour pouvoir répondre et riposter face à l’épidémie. À Bobo-Dioulasso, c’est le Directeur régional de la santé qui a été désigné comme incident manager et qui travaille sous la coupe du Gouverneur de la région pour dérouler les plans d’action d’incident ». Pour finir, il a rappelé la gratuité des tests de dépistage rapide au niveau des centres médicaux et des centres médicaux avec antenne chirurgicale, des centres hospitaliers régionaux et des centres hospitaliers universitaires.

Dr Watton Rodrigue DIAO, Directeur régional de la santé.

Le Directeur régional de la santé des Hauts-Bassins a expliqué comment cette pulvérisation se déroulera : « Il s’agira d’aller dans les lieux stratégiques où l’on trouve le plus de moustiques : caniveaux, dépotoirs d’ordures, lieux de grands rassemblements, là où on ne peut pas faire la pulvérisation domiciliaire, le véhicule sera déployé dans tous ces lieux. À travers des études, on s’est rendu compte que c’est entre 16h et 20h que le moustique est encore plus virulent et sort le plus ; voilà pourquoi nous maintenons ces heures pour pouvoir faire la pulvérisation. Il a rassuré les populations qui sont des zones non loties souvent difficile d’accès avec les véhicules que des appareils ont été acquis pour permettre une pulvérisation spatiale mobile transporté par des opérateurs qui pourront aller partout pour pouvoir assurer le travail.

Robert Lucien Jean-Claude KARGOUGOU, ministre de la Santé.

Pour le ministre KARGOUGOU, « jusque-là, la riposte se déroule bien et nous avons bon espoir que son impact va être décisif pour que nous puissions éteindre assez rapidement l’épidémie."

M. DIAO a également lancé un appel à la population pour réserver un accueil chaleureux aux opérateurs. Selon lui, c’est un produit sans conséquence réelle sur la santé ; il est sans danger parce qu’il a été testé et homologué.

Pour finir, il invite la population à aller en consultation en cas de forte fièvre supérieure à 39°, associée à au moins deux autres symptômes : troubles digestifs (diarrhée, vomissements, nausées) ou symptômes généraux : fatigue, douleurs des articulations, des muscles ou des yeux, céphalées. Le syndrome hémorragique caractérisé par du sang dans les urines, des saignements du nez ou à l’intérieur de l’organisme indiquent un stade avancé dans la maladie. Notant que ces symptômes s’apparentent au paludisme ou à la fièvre typhoïde, il a ajouté : « Voilà pourquoi devant tout symptôme, tout cas de fièvre ou tout symptôme, nous conseillons aux populations de se rendre dans un centre de santé pour que nous puissions faire la part des choses » et éviter les anti-inflammatoires non stéroïdiens qui sont très efficaces contre les douleurs mais proscrits en cas de dengue car ils peuvent conduire le patient rapidement vers le décès.

D. Mouniratou GOUMBANÉ, Observatrice Civitac, Bobo-Dioulasso