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Burkina Faso : La Fondation Hirondelle scrute la liberté de presse dans le contexte d’insécurité et de transition

« Quelle liberté de presse dans un contexte d’insécurité et de transition ? ». C’est sous ce thème que la Fondation hirondelle au Burkina a organisé un panel le jeudi 19 octobre 2023 dans ses locaux à Ouagadougou. Une activité qui s’inscrit dans le cadre du Festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP), qui se tient du 18 au 22 octobre 2023 à Ouagadougou.

Le panel a d’abord fait un diagnostic de la situation de la liberté de presse au Burkina. Le tableau semble sombre. Les journalistes et les médias sont à la croisée des chemins. C’est la peur au ventre que beaucoup exercent leur métier, d’autres ont opté pour l’autocensure. Au regard des menaces d’atteinte à leur intégrité physique, des intimidations, etc. Une situation qui serait exacerbée depuis le coup d’état de janvier 2022. Le paneliste Idriss Ouédraogo, spécialiste en communication, relativise. Pour lui, « ça ne pose pas de problème d’être objectif ». Il argumente en faisant savoir que même en temps de paix, « s’exprimer a des contraintes ». Ainsi, pour le cas des médias, il convient de savoir qu’ « il y a une corrélation entre la pratique et le contexte » dans lequel on évolue.
Mais que faut-il entendre par liberté de presse ? Qu’est-ce qu’il faut ou qu’est-ce qu’il ne faut pas faire ? Martin Faye est le représentant de la Fondation Hirondelle au Mali et l’un des panelistes. Pour lui, la liberté de presse est « un principe intangible ». Et pour répondre aux questions posées, il fait savoir qu’il y a deux éléments à prendre en compte. Il s’agit « du droit à l’information, le droit qu’ont les populations d’être informées correctement ». Il y a aussi « le devoir pour les journalistes d’informer juste et vrai ».

Si dans la théorie ces deux éléments sont réunis au Burkina, pour Arnaud Ouédraogo, coordonnateur de la CENOZO, « dans la pratique, il y a un niveau d’expression qui se veut encadrer, qui se veut risquer », au regard des menaces, intimidations et autres. D’ailleurs, le contexte actuel est-il une raison suffisante pour restreindre les libertés de presse dans un pays ? « C’est à la fois une contrainte et un défi à relever pour les journalistes », fait savoir Martin Faye. Le défi selon lui est de « rester professionnel tout en travaillant dans un contexte sécuritaire qui se dégrade de plus en plus ».

Entre le marteau et l’enclume

Toute chose qui met les journalistes dans une « position ambivalente », entre le marteau et l’enclume. « Le marteau des populations qui veulent être correctement informées, au nom de leur droit à l’information. Et l’enclume des autorités qui demandent aux médias de faire preuve de compréhension, d’éviter certaines informations. On leur demande de pratiquer la censure ou l’autocensure ».
Pourtant, « la paix passe par la présentation du problème afin de trouver une solution, et c’est ce que font les journalistes », indique Arnaud Ouédraogo de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO).

« Ce n’est pas la vérité brute qu’on publie », fait savoir Idriss Ouédraogo. Pour lui, le traitement de l’information peut constituer en lui-même le problème qui freine la liberté de la presse. Il fait savoir par ailleurs, qu’aux yeux de l’opinion et des dirigeants, les journalistes sont considérés comme des patriotes. De ce fait, il est difficile de concevoir que ces derniers aient des écrits qui ne vont pas dans le sens de la dynamique imprimée. D’ailleurs « celui qui n’écrit pas pour son public est hors sujet », avance-t-il. De ce fait, il fait référence à certains médias qui avaient l’assentiment du public de par le passé. Mais ces mêmes médias sont voués aux gémonies aujourd’hui.
Toujours est-il que « les journalistes veulent autant la paix comme tout le monde », indique Martin Faye. Et pour cela, en situation de crise, « il faut un journalisme entier dans ses droits et devoirs. Il faut par contre des mesures supplémentaires (de vérification de l’information) pour ne pas exacerber la situation », a-t-il déclaré.

B. KINDA

     

 

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