L’Observatoire provincial de prévention et de gestion des conflits communautaires (OPPREGECC) du Ziro a tenu sa session statutaire de l’année 2023. C’était le 27 octobre 2023 à la mairie de Sapouy. La rencontre avait pour objectif de faire le bilan de la gestion des conflits dans la province et les méthodes d’observation des conflits. La session s’est tenue avec l’appui technique et financier du programme d’appui à la décentralisation et à la participation citoyenne ( DEPAC) phase 3, financé par la Coopération suisse (DDC).

Deux communications étaient à l’ordre du jour lors de la session de l’Observatoire provincial de prévention et de gestion des conflits communautaires (OPPREGECC). Saïba ZOROMÉ, haut-commissaire de la province du Ziro et président de l’OPPREGECC, a livré la première communication. Il a présenté l’état des lieux des conflits dans la province et les actions qui ont été menées. Le haut-commissaire a tout d’abord défini les concepts de conflits communautaires, conflits latents, conflits ouverts et l’accalmie. Est considéré comme un conflit latent tout conflit qui n’est pas déclaré. Un conflit ouvert est quant à lui un conflit qui est déclaré et l’accalmie est un moment de calme provisoire après une agitation.

Saïba ZOROMÉ, haut-commissaire de la province du Ziro et président de l’OPPREGECC.

M. ZOROMÉ a ensuite présenté l’état des lieux des conflits dans la province. À ce niveau, il ressort qu’à la date du 30 septembre 2023 la province du Ziro dénombrait 19 conflits non résolus, 9 résolus et 6 latents. Le président de l’OPPREGECC indique que « Sur les 19 conflits non résolus, 17 sont liés au foncier, 1 religieux et 1 autre lié aux dégâts de champs. On dénombre 9 conflits résolus, dont 6 relèvent du foncier. Parmi les conflits non résolus, 8 sont issus de la vente de terrain ».

Il a enfin présenté les difficultés qui entravent le processus de prévention et de gestion des conflits communautaires. Selon lui, la structure manque de ressources financières et matérielles, de renforcement de capacités de ses membres, fait face à la faible implication de la Commission foncière villageoise (CCFV), la non-capitalisation des conflits réglés devant les juridictions et l’insécurité. Il propose alors de doter l’OPPREGECC en ressources financières et matérielles, de former les membres sur les techniques de prévention et de gestion des conflits et de lutter efficacement contre l’insécurité. Il conclut en précisant que « les conflits dans la province du Ziro vont croissant malgré les actions de l’OPPREGECC. Pour une province sans conflit communautaire ou avec peu de conflits, le concours de tous est plus que nécessaire ».

Roland D. Y. DABIRÉ, le chef de service de la planification au Secrétariat permanent de l’ONAPREGEC.

La deuxième communication a porté sur la contribution des membres de l’ONAPREGEC pour une situation sécuritaire apaisée au Burkina Faso. Elle a été présentée par Roland D. Y. DABIRÉ, chef de service de la planification au Secrétariat permanent de l’ONAPREGEC. Selon lui, les membres de l’Observatoire ont un rôle d’alerte précoce qui consiste à émettre de façon précoce des signaux aux décideurs sur la base des informations recueillies et traitées. « Ils ont le rôle de passer la bonne information et surtout des messages de paix et de cohésion à travers les séances de sensibilisation des populations. Ils doivent aussi dynamiser les cadres de concertation, car ce sont des lieux où des solutions peuvent être trouvées pour résoudre les conflits. »

Les membres de l’ONAPREGEC lors de la session.

Les membres de l’OPPREGECC ont enfin fait des propositions d’amélioration. Ils ont proposé à cet effet l’approche des autorités avant la construction de tout édifice afin d’éviter les conflits liés au foncier. Ils ont en outre proposé que les membres de l’Observatoire soient disponibles pour les différentes rencontres.

L’Observatoire provincial pour la prévention et la gestion des conflits est un démembrement de l’Observatoire national pour la prévention et la gestion des conflits (ONAPREGECC). Il a pour mission de collecter, traiter, analyser et diffuser les données sur les conflits communautaires, d’évaluer périodiquement la situation des conflits communautaires dans les différentes régions du pays et de contribuer à la résolution des conflits communautaires.

Elza NONGANA, Observatrice Civitac, Sapouy