Burkina Faso/Forum national des OSC : se regarder dans le miroir afin d’être une force de propositions pour un développement durable
Le Conseil national des Organisations de la civile du Burkina Faso (CNOSC/BF), en collaboration avec l’ONG Diakonia à travers son projet « Gouvernance inclusive, Citoyenneté active et responsable » et le Laboratoire Citoyennetés à travers son projet « FASOVEIL », a organisé, du 11 au 12 janvier 2024 à Ouagadougou, le Forum national des Organisations de la société civile. L’activité s’est tenue autour du thème : « Quelle société civile pour le Burkina Faso ? ». Cette communication a été livrée par Dr Thomas OUÉDRAOGO, Directeur exécutif du CGD.
Le thème était axé sur les aspects suivants :
- La notion de la société civile : concept, histoire et évolution
- Les fonctions essentielles d’une société civile (la représentation des citoyens ; la surveillance et la responsabilisation, l’expertise technique : la participation à la prise de décision, l’innovation sociale ; éducation et sensibilisation).
Le CNOSC, qui se veut un cadre unitaire, a initié ce forum qui mobilise les acteurs de la société civile des 45 provinces pour réfléchir sur les missions, les types d’actions et la gouvernance interne des Organisations de la société civile, afin de renforcer leur crédibilité en vue de contribuer efficacement à l’édification d’un Burkina Faso prospère, débarrassé de l’hydre terroriste.
Le représentant du Premier ministre a remercié les organisateurs de ce cadre d’échange et de partage des acteurs de la société civile, car ils jouent aujourd’hui un rôle important dans la mise en œuvre des actions de la bonne gouvernance au Burkina. Il a également remercié les personnalités des Organisations de la société civile, de l’Assemblée législative de Transition (ALT), des ministères de tutelle des OSC, des collectivités et des partenaires techniques et financiers qui ont pris part à ce présent forum.
Le forum a abordé trois sous-thèmes, dont l’objectif général est d’offrir un cadre d’échange et de réflexion aux représentants des OSC dans la perspective de diagnostiquer les forces, les attentes, les insuffisances, et d’examiner leurs défis actuels. Après la communication introductive (thème principal), les participants se sont retrouvés en atelier pour échanger sur les sous-thèmes.
S’inscrire dans une dynamique de performance
Le premier sous-thème, Bâtir une société civile forte, crédible : enjeux, défis et perspectives, a été présenté par Kalifara SÉRÉ, consultant, ancien Secrétaire général du MATDS. À l’entame de son propos, il a fait ressortir la trajectoire de la société civile depuis les années 1990 jusqu’en 2024. Pour lui, les enjeux de l’édification d’une société civile forte et crédible sont multiples et complexes et nécessitent un diagnostic comprenant au minimum l’état des performances aux plans institutionnel et organisationnel, le bilan des programmes de renforcement technique et managérial, la validité des outils de gestion, de planification stratégique et opérationnelle, le bilan des programmes de promotion des plaidoyers/négociations et leur compatibilité avec un cadre légal adapté, rénové et spécifiquement incitatif.
Il continue son propos en disant : « Les OSC doivent s’inscrire dans une dynamique de performance et cultiver la transparence dans leur gestion afin d’être suffisamment légitimes aux yeux des populations, des institutions publiques et les autres catégories de partenaires. »
Le deuxième sous-thème, Regard critique sur la société civile pour une gouvernance vertueuse au Burkina Faso, a été décortiqué par Léopold Zimapi KOHOUN, consultant, économiste, analyste de la gouvernance et du management des organisations et entreprises. Il a organisé son intervention autour de 4 grands points, à savoir :
- Définition de concepts, délimitation du périmètre du thème,
- État des lieux de la société civile et son mode d’intervention pour une gouvernance vertueuse,
- Défis et obstacles à la société civile pour jouer un vrai rôle de promotion de la gouvernance vertueuses,
- Perspectives d’une contribution de la société civile pour une gouvernance vertueuse.
Le troisième sous-thème, Quelles contributions de la société civile pour une transition réussie ?, livré par Porzanga Saïbou TRAORÉ, Directeur général adjoint de l’Administration du territoire, chargé des libertés publiques et des affaires politiques au ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité (MATDS)
Lire aussi : Burkina Faso : le CNOSC/BF tient la conférence annuelle de ses démembrements
Pour M. TRAORÉ, deux grands points sont à retenir de la réponse à la question liée au thème : les préalables et les contributions proprement dites.
Pour ce qui concerne les préalables, M. TRAORÉ a fait ressortir quelques insuffisances à apporter au niveau organisationnel des OSC qui garantiront l’efficacité de leurs actions pour une réussite de la transition. Il s’agit, entre autres, de la faible capacité organisationnelle de la société civile - qui ne favorise pas une synergie d’actions devant permettre des résultats significatifs -, l’absence de transparence et de redevabilité - qui met à mal la gouvernance au sein de certaines associations et qui constitue une entrave à leur rayonnement - et les amalgames entre actions citoyennes et activisme politique, qui conduisent certains acteurs de la société civile à se substituer en des partis politiques ou souvent à leur instrumentalisation par certains hommes politiques.
Pour les contributions proprement dites, Porzanga Saïbou TRAORÉ pense que la société civile doit marquer son engagement à la mise en œuvre du Plan d’action pour la stabilisation et le développement (PA-SD) afin d’assurer une mise en œuvre réussie de la transition, et cela autour de quatre piliers du Plan d’action pour la stabilisation et le développement.
Se regarder dans le miroir
Hermann DOANIO, Président du Conseil national des Organisations de la société civile, a expliqué que la société civile doit se regarder dans le miroir pour faire un diagnostic sans complaisance, édicter des principes de valeur pour pouvoir tracer une ligne pouvant faire d’elle un acteur crédible, forte et responsable sur qui le gouvernement peut compter. Il soutient en disant : « On ne peut pas, au niveau de la faîtière seule, mener cette réflexion. Il faut associer tous les acteurs de la société civile pour que l’on puisse se parler sans langue de bois. »
Après lecture et amendement des conclusions des travaux du forum, le président du Comité d’organisation a remis officiellement le rapport aux autorités. Soulignons que les membres du CNOSC ont remis également une contribution pour le Fonds de soutien patriotique.
Else Marie Béréniice BAZIÉ, Observatrice Civitac, Ouagadougou
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